Relégué à près de deux secondes du poleman Prost en qualification, Michael Schumacher efface la déception de Kyalami en renouant avec le podium lors du Grand Prix du Brésil. Toujours aussi pugnace, le pilote Benetton décroche, malgré un stop and go, une belle troisième place qui lance définitivement son championnat 1993.
Encore sous le coup de la déception après son entame ratée à Kyalami, Michael Schumacher débarque au Brésil bien décidé à définitivement lancer sa saison 1993. Rassuré sur le potentiel affiché par la nouvelle B193 lors de la manche inaugurale en Afrique du Sud, l’Allemand compte bien mettre à profit les progrès effectués par le team d’Enstone pendant l’intersaison pour renouer avec un résultat plus conforme à son talent et à ses aspirations. Déjà à la fête l’an dernier sur ce même circuit d’Interlagos, le pilote Benetton confirme dès les premiers essais libres son bon feeling avec le tracé niché sur les hauteurs de Sao Paulo. Si les Williams s’avèrent une fois de plus intouchables, le poulain de Flavio Briatore reste persuadé de pouvoir damer le pion au local de l’étape Ayrton Senna.
Conscient de posséder un avantage non négligeable sur le triple champion du monde en termes de puissance moteur, le Brésilien devant conjuguer avec la version cliente du V8 Ford, le natif d’Hürt Hermülheim se veut résolument ambitieux au moment de s’élancer pour la séance de qualification. Déterminé à aller chercher la place de meilleur des autres derrière les imbattables Williams-Renault, « Schumi » va néanmoins tomber sur un os en la personne de Senna. Porté par le soutien de son public, le Pauliste signe la 3ème performance du jour au nez et à la barbe du petit protégé de Willi Weber. Desservi par une électronique moins perfectionnée que celle équipant la McLaren de son adversaire, Schumacher accroche le 4ème temps à près de deux secondes du poleman Alain Prost.
Une course chaotique
Surpris au départ par JJ Lehto et Jean Alesi, le jeune prodigue récupère sa 4ème place dès l’entame du 2ème tour non sans avoir dépassé le Français sous régime de drapeaux jaunes. Revenue sur les talons de Senna au 12ème passage, la nouvelle coqueluche du paddock harcèle le triple champion du monde de tous les côtés, mais ne parvient pas à trouver l’ouverture. Propulsé au 3ème rang douze boucles plus tard par le stop and go infligé au héros local, « Schumi » prend même provisoirement la 2ème place à Hill lorsque l’Anglais choisit de changer ses pneus au moment où le déluge tant attendu commence à s’abattre sur Interlagos. Retombé en 3ème position après s’être, lui aussi, arrêté à son box monter les pneus pluies au 30ème tour, le pilote Benetton perd rapidement du terrain sur les hommes de tête au point de bouleverser sa stratégie.
L’Allemand décide de repasser à son stand monter les gommes slicks au 41ème passage soit quatre boucles seulement après la fin de l’intervention de la voiture de sécurité. Victime d’un problème de cric lors de son arrêt, le natif d’Hürt Hermülheim chute à la 8ème place. Le petit protégé de Flavio Briatore n’est hélas pas au bout de ses peines. Une pénalité de dix secondes pour son dépassement illicite sur Alesi en début de Grand Prix le rejette en 9ème position. Pas démobilisé pour autant, l’ancien pilote de Mercedes en Endurance se lance alors dans une remontée dont il a le secret. Philippe Alliot, Alessandro Zanardi puis Mark Blundell font tour à tour les frais de l’inexorable retour aux avant-postes du pilote de 24 ans. Totalement déchaîné, Schumacher s’offre également le scalp de Johnny Herbert dans l’avant-dernier tour et empoche avec panache une 3ème place inespérée. La saison 1993 de l’enfant prodigue de Kerpen est désormais belle et bien lancée.
Andrea Noviello
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