Monaco 1993 : le rendez-vous manqué

Schumacher 1993 Monaco
Leader pendant 20 tours, Michael Schumacher touche du doigt l'exploit lors du Grand Prix de Monaco.
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Relancé par deux podiums consécutifs, Michael Schumacher retrouve toute sa verve dans les rues étriquées de Monaco. Étincelant deuxième chrono des qualifications, l’Allemand se dirige vers un succès de prestige quand un souci hydraulique sonne le glas de ses espoirs de première victoire en Principauté.

Sur courant alternatif depuis l’ouverture de la saison, Michael Schumacher semble enfin avoir retrouvé un semblant de régularité en arrivant à Monaco. Revigorée par ses deux podiums consécutifs à Imola et Barcelone, l’étoile montante de la F1 aborde cette sixième épreuve du championnat 1993 fort d’une confiance de nouveau à son paroxysme. Convaincant l’an dernier pour ses premiers pas sur l’impitoyable tracé princier, l’Allemand sait néanmoins que la moindre erreur de pilotage se payera cash en Principauté. Déjà coupable des deux grossières fautes depuis l’ouverture de l’année en Afrique du Sud, une sortie de piste sous le déluge de Donington répondant à sa tentative de dépassement manquée sur Senna à Kyalami, le pilote Benetton doit confirmer ses deux dernières prestations positives en se montrant irréprochable sur l’exigu circuit monégasque.

Pas une sinécure d’autant que même le prince de Monaco Ayrton Senna se fait piéger lors de la première séance libre du week-end. Particulièrement à son aise sur le revêtement très bosselé du tracé princier, la B193B se révèle redoutable aux mains de « Schumi ». Les qualifications vont d’ailleurs confirmer cet état de fait. Alors qu’il avait accusé 2,7 secondes de retard sur le chrono d’Alain Prost deux semaines plus tôt à Barcelone, le poulain de Flavio Briatore arrache un somptueux 2ème temps à seulement six dixièmes du triple champion du monde. Schumacher se paye même le luxe de devancer à la régulière Ayrton Senna et Damon Hill. Persuadé de pouvoir tirer profit des aléas d’une course très souvent indécise, le pilote Benetton veille à bien négocier son envol, lui qui a très régulièrement perdue des places lors de l’extinction des feux depuis son arrivée dans la catégorie reine.

Pas verni

Parfaitement parti, l’Allemand vire à Sainte-Dévote dans les roues du poleman Prost. Repoussé à deux secondes du « Professeur » en seulement deux petits tours, l’ancien fer de lance de Mercedes en Endurance comprend très vite qu’il lui sera impossible de suivre la cadence imprimée par le Français. Focalisé sur l’idée de s’assurer une marge de sécurité confortable sur Senna derrière lui, le pilote de 24 ans n’essaye même pas de répondre aux chronos de la Williams du Tricolore. L’écart entre les deux hommes monte très vite au-dessus de la barre des trois secondes, mais un événement extérieur va complètement redistribuer les cartes de ce Grand Prix de Monaco. Confortablement installé en tête de l’épreuve, Prost écope d’un stop and go de dix secondes pour avoir volé le départ. « Le petit Mozart de la F1 » hérite du commandement au 12ème tour et possède à ce moment-là dix secondes d’avance sur son nouveau dauphin Senna.

Pas décidé à laisser filer une telle occasion d’apposer son nom au palmarès de la plus mythique course de la saison, le natif d’Hürt Hermülheim hausse sa cadence au point de frôler la catastrophe lors d’une dérobade de son train arrière dans le virage du Loews au 16ème passage. Excepté cette frayeur, le petit protégé de Willi Weber se révèle tout bonnement intouchable pour la concurrence. À coup de record du tour, il se bâtit une avance conséquente de 17,5 secondes sur son plus proche poursuivant. Malheureusement, le rêve d’une première victoire à Monaco prend brutalement fin au 33ème tour lorsque son moteur Ford part en fumée dans la descente du Mirabeau à la suite d’un souci hydraulique. Contraint d’immobiliser sa Benetton dans l’épingle du Loews, Schumacher laisse la victoire à Senna et perd par la même occasion la troisième place du championnat au profit de Damon Hill.

Andrea Noviello

Michael Schumacher Monaco 1993
Les espoirs d’un premier succès à Monaco partent en fumée au 33ème tour pour Schumacher.
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