Monza 1991 : l’élève donne la leçon au maître

Michael Schumacher Italie 1991
Michael Schumacher décroche ses premiers points dès son deuxième Grand Prix en F1.
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Transféré chez Benetton à la suite d’un imbroglio juridique sans précédent, Michael Schumacher confirme ses débuts fracassants en étrillant le triple champion du monde Nelson Piquet lors du Grand Prix d’Italie 1991. De nouveau 7ème chrono des qualifications, l’espoir allemand décroche une sensationnelle 5ème place en course, inscrivant ainsi ses deux premiers points en F1.

Véritable sensation du dernier Grand Prix de Belgique, Michael Schumacher ne possède pourtant pas de contrat en bonne et due forme avant d’aborder le reste de la saison 1991. Lié à Eddie Jordan par une seule lettre d’intention signée deux jours avant la course de Spa, l’espoir allemand va être au centre d’un imbroglio juridique et politique sans précédent en Formule 1 la semaine précédent le Grand Prix d’Italie. Averti par Bernie Ecclestone de la future séparation entre Jordan et son motoriste Ford, l’écurie irlandaise se rebattant sur les blocs Yamaha à partir de 1992 faute de moyens, Flavio Briatore flaire le bon coup et lance son opération séduction auprès de la nouvelle pépite du paddock.

Conforté par les retours positifs de Tom Walkinshow et de Ross Brawn, les deux hommes ayant côtoyé le pilote de 22 ans lors de leur passage commun en Endurance, le team principal italien propose un contrat de pilote payé à Schumacher quand dans le même temps Jordan ne peut lui assurer qu’un statut de pilote payant. Tiraillé entre l’idée de rendre l’appareil à celui qui l’a lancé dans la catégorie reine et l’opportunité offerte par Benetton, le natif d’Hürt-Hermülheim choisit finalement de suivre les recommandations de son mentor chez Mercedes Jochen Neerpasch et opte pour l’écurie dirigée par l’homme d’affaire transalpin. « Schumi » signe un contrat portant jusqu’à la fin de la saison 1995 et récupère le baquet de Roberto Moreno viré comme un malpropre par Briatore.

Premiers points en carrière

Catapulté aux côtés de Nelson Piquet, le protégé de Willi Weber ne se laisse guère perturber par le barnum médiatique qui agite le paddock de Monza à son arrivée en Italie. D’entrée dans le rythme au volant de la B191, l’Allemand signe le 7ème temps des qualifications et relègue le triple champion du monde brésilien à près de trois dixièmes de son chrono. Auteur d’un bon envol, bien qu’il ne gagne aucune place au départ, le jeune prodigue grimpe d’un rang dès le deuxième tour après avoir profité de l’escapade hors-piste de Jean Alesi, le Français ayant complètement manqué sa tentative de dépassement sur Riccardo Patrese, pour dépasser l’Avignonnais avant la Parabolique. Cantonné en 6ème position pendant la première moitié de course, le pilote Benetton gagne une autre place au 27ème tour quand une rupture de boîte de vitesse provoque l’abandon du pilote Williams.

Élevé au 4ème rang par l’arrêt au stand du leader Ayrton Senna au 34ème passage, Schumacher résiste trois tours au Pauliste avant de logiquement céder face à la manœuvre imparable du champion du monde en titre dans Ascari. Esseulé en 5ème position toute la fin de Grand Prix, l’ancien pilote Mercedes en Endurance ne parviendra pas à combler son retard sur l’autre McLaren de Gerhard Berger, mais décroche avec la manière les tous premiers points de sa carrière en F1. Non content d’avoir ridiculisé son triple champion du monde d’équipier Piquet tout le week-end, « Schumi » devient à 22 ans 8 mois et 5 jours le onzième plus jeune pilote de l’histoire à inscrire des points dans la catégorie reine du sport automobile. L’étoile Schumacher brille déjà de mille feux.

Andrea Noviello

Michael Schumacher Monza 1991
Michael Schumacher ridiculise son coéquipier Nelson Piquet dès son arrivée chez Benetton.
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