Encore sur son nuage après sa victoire majuscule à Spa, Michael Schumacher s’illustre de nouveau lors du Grand Prix d’Italie 1992. Bon dernier après avoir harponné la Ligier de Thierry Boutsen au départ, l’Allemand opère une remontée de folie pour empocher une exceptionnelle troisième place derrière l’autre Benetton de Martin Brundle.
Entré dans le cercle très fermé des vainqueurs de Grand Prix depuis son splendide succès de Spa-Francorchamps, Michael Schumacher affiche un très large sourire lors de son arrivée dans le paddock de Monza. Présenté depuis ses débuts comme la nouvelle merveille du sport automobile allemand, le pilote Benetton a enfin concrétisé les espoirs placés en lui en offrant au pays du chancelier Helmut Kohl son tout premier triomphe en F1 depuis la victoire de Jochen Mass lors du très controversé Grand Prix d’Espagne 1975. Désormais débarrassé de ce poids, le natif d’Hürt Hermülheim aborde les quatre derniers rendez-vous de la saison l’esprit relâché. S’il se sait attendu au tournant, le jeune espoir compte bien profiter d’une fin de saison dénuée d’enjeux, Nigel Mansell étant sacré depuis Budapest, pour de nouveau venir se mêler à la lutte à la victoire.
Fort d’une motivation décuplée par sa victoire belge, « Schumi » se montre immédiatement à son aise sur un tracé qui l’avait vu l’an dernier infliger une déculottée au triple champion du monde Nelson Piquet pour sa première sortie au volant de la Benetton. Malgré son affinité avec l’autodrome milanais, le poulain de Flavio Briatore va connaître une séance de qualification moins fructueuse que celle de Spa deux semaines plus tôt. Limité par le manque de cavalerie de son petit V8 Ford, le pilote de 23 ans ne peut rien contre les biens plus puissants V10 Renault, V12 Ferrari et V12 Honda de ses adversaires directs. S’il parvient, une nouvelle fois, à largement devancer son coéquipier Martin Brundle, l’Anglais accusant près d’une seconde de retard sur le chrono de son jeune voisin de garage, le protégé de Willi Weber doit se contenter du 6ème temps à près d’une seconde et demie de la pole.
Un récital
Installé à l’extérieur de la trajectoire sur la grille, l’ancien pilote Mercedes en Endurance enclenche la mauvaise vitesse à l’extinction des feux et manque une nouvelle fois son envol en raison d’un patinage excessif lors de sa mise en action. Immédiatement débordée par la Ferrari d’Ivan Capelli, la nouvelle star du paddock perd également une autre place au profit de Thierry Boutsen. Agacé par cet énième départ raté, l’Allemand tente de reprendre son bien dès la première chicane, mais endommage son aileron avant en percutant la Ligier du Belge. Condamné à s’arrêter dès la fin du premier tour afin de changer de museau, « Schumi » reprend la piste en 25ème et dernière position. Le show Schumacher peut alors commencer. Reparti le couteau entre les dents, le jeune prodigue va réussir un véritable festival.
Venu à bout de la Venturi d’Ukyo Katayama après quatre tours, le natif d’Hürt Hermülheim élimine dans la foulée la Jordan de Mauricio Gugelmin et la March d’Emanuele Naspetti, récupérant ainsi la 19ème place. Galvanisé par son excellente entame de course, le petit protégé de Flavio Briatore poursuit sa folle remontée vers le haut du classement en disposant tour à tour de Gabriele Tarquini, Pierluigi Martini, Karl Wendlinger et Andrea De Cesaris. Revenu au 11ème rang à l’entame de la 13ème boucle, le rookie enchaîne les dépassements au point d’émerger en 6ème positions six boucles plus tard. Magistral au volant de la B192, le pilote Benetton pique la 5ème place à Boutsen au 27ème passage avant que les malheurs des deux pilotes Williams ne le propulsent finalement sur la troisième marche du podium. Schumacher coiffe, au terme d’une nouvelle prestation de toute beauté, une incroyable 3ème position et souffle à Riccardo Patrese la deuxième place du championnat pour un point.
Andrea Noviello
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