Monza 1996 : l’idole des foules

Michael Schumacher Italie 1996
Michael Schumacher sort indemne d'un contact avec les barrières pneumatiques au 40ème tour.
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Porté par des milliers de tifosis, Michael Schumacher enchaîne une deuxième victoire consécutive en remportant avec brio le Grand Prix d’Italie 1996. Malgré un envol manqué, l’Allemand se joue d’un Jean Alesi coriace et des aberrantes barrières pneumatiques pour coiffer son 22ème succès en F1.

Repassé au troisième rang du championnat devant Jean Alesi à la faveur de son splendide succès en Belgique, Michael Schumacher a une autre excellente raison de se réjouir avant de se rendre dans le fief de Ferrari à Monza, théâtre du Grand Prix d’Italie. Prolongé de deux ans par Jean Todt, l’Allemand est désormais lié avec la Scuderia jusqu’à la fin de la saison 1999. Une bonne nouvelle qui s’accompagne également d’une vague d’optimiste dans les rangs de la mythique écurie italienne. Si les abandons en cascade de l’été n’ont pas encore totalement été effacés des mémoires, le regain de performance affiché par la F310 depuis Budapest laisse planer un doux rêve de renouveau dans les garages du team au cheval cabré. Conforté par les résultats prometteurs récoltés lors des derniers essais effectués sur l’autodrome milanais, le protégé de Willi Weber se met même à rêver d’une seconde victoire consécutive après celle de Spa-Francorchamps.

D’entrée dans le rythme, il signe le meilleur chrono dès la séance libre du vendredi matin, le pilote Ferrari va pourtant douloureusement retomber sur terre lors des qualifications. Malgré une vitesse de pointe sensiblement supérieure à celle de son ancien rival Damon Hill (la Williams de l’Anglais accusant 10 km/h à la Ferrari en ligne droite), « Schumi » ne peut rivaliser avec le fils de Graham sur un tour chronométré. Rejeté à plus d’une demi-seconde de la pole position du Britannique, l’ancien poulain de Flavio Briatore affiche à sa descente de voiture une mine fataliste que les cinq dixièmes infligés à son coéquipier Eddie Irvine ne suffisent pas à dérider. Installé au troisième rang sur la grille de départ juste derrière les deux prétendants à la couronne mondiale Hill et Jacques Villeneuve, le natif d’Hürt-Hermülheim sait toutefois que le possible sacrement du Britannique et les ridicules barrières pneumatiques installées sur les chicanes par la FIA sont autant d’aléas susceptibles de jouer en sa faveur.

La réussite du champion

Auteur d’un envol complètement raté, l’enfant prodigue de Kerpen chute en sixième position derrière les deux pilotes McLaren. Le baron rouge ne va cependant pas avoir le temps de se morfondre bien longtemps. Première victime (d’une très longue série) de ces aberrantes barrières pneumatiques, Villeneuve cause involontairement la perte de David Coulthard au 2ème tour en envoyant une gomme briser la direction de l’Écossais dans la deuxième chicane. La monoplace du Québécois ayant elle aussi subi des dommages au niveau de sa suspension avant, le pilote de 27 ans en profite pour subtiliser la quatrième place au fils de Gilles. La réussite étant décidemment l’alliée du nouveau fer de lance de la Scuderia, l’autre McLaren de Mika Hakkinen subit le même sort deux boucles plus tard après que Jean Alesi ait tutoyé d’un peu trop près les protections installées par la FIA. Propulsé en troisième place, le « petit Mozart de la F1 » gagne encore un rang au 6ème passage lorsque le leader Hill se laisser à son tour piéger dans la première chicane.

L’opposition se résumant désormais au seul Alesi, l’Allemand sait qu’il tient là une chance unique d’offrir à Ferrari une victoire de prestige sur ses terres. Galvanisé par cette perspective, le champion du monde 1995 ramarre assez rapidement l’Avignonnais, mais va se heurter à la résistance de son prédécesseur à Maranello. Incapable de venir porter une attaque sur la Benetton, « Schumi » décide alors de patiemment attendre l’arrêt au stand d’Alesi dans la 31ème boucle pour porter l’estocade. Tirant magnifiquement parti d’une monoplace très légère en essence, le protégé de Willi Webber aligne deux tours canons avant d’effectuer son propre pit-stop au 33ème passage. Le stratagème fonctionne à merveille. Le pilote Ferrari reprend la piste avec 6,8 secondes d’avance sur Alesi et ne semble plus pouvoir être inquiété. Pourtant, un dernier frisson vient parcourir les tribunes de Monza lorsque le prodigue de Kerpen heurte les barrières pneumatiques dans la première chicane au 40ème tour. Fort heureusement, le contact n’occasionne aucun dégât sur la F310. Schumacher empoche son premier succès en Italie et s’impose définitivement comme la nouvelle coqueluche du public transalpin.

Andrea Noviello

Michael Schumacher Monza 1996
Après huit ans de disette, Schumacher refait triompher une Ferrari  dans le Grand Prix d’Italie.
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