Adelaïde 1986 : Prost vainqueur par KO

Alain Prost Adelaide 1986
Alain Prost remporte une course complètement folle à Adelaide et coiffe son deuxième titre mondial.
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Le championnat du monde de Formule 1 reprend ses droits ce dimanche 26 mars à Melbourne. Inscrite au calendrier depuis 1985, la manche australienne est rentrée dans l’histoire de la catégorie reine grâce à des Grand Prix d’anthologie. Entre des conditions météorologiques apocalyptiques et des renversements de situation inimaginables, l’épreuve située aux antipodes a été le théâtre de courses au scénario complètement fou. Focus sur l’édition 1986 disputée sur le circuit d’Adelaïde.

Relégué à six longueurs du leader du championnat Nigel Mansell au moment de se rendre à Adelaïde théâtre du dernier Grand Prix de la saison 1986, Alain Prost sait que sans un concours de circonstance, il ne pourra pas conserver sa couronne mondiale. Handicapé toute la saison par la faiblesse de son moteur Tag-Porsche, « le Professeur » est malgré tout parvenu à prolonger ses chances de titre jusqu’à l’ultime rendez-vous de l’année en accumulant les exploits au volant de la MP4/2C. Bien décidé à déjouer les pronostics, le natif de Lorette s’offre le 4ème chrono des qualifications, mais se voit reléguer à 1,2 seconde du poleman Mansell. Conscient qu’il ne pourra pas rivaliser en performance pure avec les Williams-Honda, le champion en titre élabore une stratégie de course qui va s’avérer des plus inspirées.

Goodyear ayant mis en garde les équipes sur l’impossibilité de couvrir les 82 tours avec le même train de pneus, McLaren choisit, en concertation avec son pilote numéro un, de se servir de Keke Rosberg pour mettre la pression sur le tandem Mansell-Piquet. Rapidement en tête, le Finlandais exécute sa partition à la perfection tandis que derrière Prost gère son début d’épreuve. Après avoir pris le soin de jauger ses adversaires, le Français amorce son retour aux avant-postes en se débarrassant de la lotus d’Ayrton Senna. « Le petit Napoléon » croque dans la foulée la Williams de Mansell avant de pousser à la faute l’autre pilote de Sir Franck dans le 22ème passage. Confortablement installé au deuxième rang, Prost voit le sort s’abattre sur lui onze tours plus tard. Victime d’une crevaison, le Tricolore doit s’arrêter à son stand chausser des gommes neuves. Le spectre d’une nouvelle désillusion après ses défaites amères en 1983 et 1984 se profile pour le pilote McLaren.

Un final à la Hitchcock

Pourtant, la chance est cette fois du côté du Français. S’il concède désormais 25 secondes à son principal rival pour le titre Mansell, Prost ne s’affole pas et met à profit son avantage pneumatique pour revenir comme une balle sur les Williams. À raison d’une seconde au tour, « le Professeur » ramarre ses adversaires et opère la jonction dans la 49ème boucle. Incontestable leader du Grand Prix, Rosberg crève à son tour au 62ème passage lançant le début d’une fin de course complètement folle. Avertie du danger, Williams rappelle Mansell à son stand afin de monter des pneus neufs. Hélas le « Lion » n’en n’aura pas le temps. Le pneu arrière gauche de sa FW11 explose violemment dans Brabham Straight le tour suivant, envoyant le malheureux britannique contre le mur de l’échappatoire. Propulsé en tête de la course, Piquet peut alors conquérir sa troisième couronne mondiale.

Échaudé par l’incident de Mansell, Patrick Head invite le Brésilien à effectuer un changement de gommes salutaire. Pas décidé à laisser filer un titre clairement à sa portée, le Carioca ignore les recommandations du muret Williams avant de finalement se résoudre à rentrer dans la voie de stands. Lancé sur une voie royale, Prost n’est hélas pas au bout de ses surprises. Tandis que Piquet fond sur lui à la faveur de ses gommes neuves, l’ordinateur de bord de sa McLaren s’affole, indiquant une panne sèche imminente. Le « petit Napoléon » est confronté à un dilemme cornélien : maintenir sa cadence au risque de revivre le douloureux scénario d’Hockenheim ou ralentir et s’exposer à un retour du double champion du monde brésilien. N’écoutant que son instinct, le Français ne baisse pas de rythme et s’en va chercher une 25ème victoire en F1 synonyme de consécration. Prost décroche contre toute attente son deuxième titre consécutif et entre définitivement dans le panthéon du sport automobile français.

Andrea Noviello

Mansell Piquet Adelaide 1986
Nigel Mansell et Nelson Piquet perdent tous les deux le titre à Adelaide dans un final haletant.
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