En cette entame de championnat 2018 la formidable armada façonnée de longues années durant par le charismatique duo Toto Wolff-Niki Lauda avait quelque peu perdu de sa superbe. Terrassée par Ferrari à Melbourne et à Sakhir, piégée par l’inattendue Red Bull de Ricciardo à Shanghai, l’écurie quadruple championne du monde avait dû patienter jusqu’à la quatrième manche de la saison en Azerbaïdjan pour enfin débloquer son compteur de victoire et définitivement lancer un exercice qui tardait dangereusement à se décanter. Rassuré par un succès doublement bénéfique tant sur le plan comptable que pour le moral des troupes, le team germanique-britannique n’en restait pas moins humble, conscient que sans une succession d’événements favorables (auto-élimination des Red Bull, attaque suicidaire de Vettel, crevaison de Bottas), jamais son pilote phare n’aurait pu grimper sur la plus haute marche du podium de Bakou. Trompeur d’un point de vue arithmétique, Hamilton s’emparant pour la première fois de la tête du classement pilotes, ce succès azéri aura au moins eu le mérite de remettre en selle une équipe longtemps déboussolée par les caprices de sa dernière création. Digne héritière de « la diva » championne du monde en titre, la W09 avait, jusque-là (si on excepte bien sûr les qualifications de Melbourne), davantage fait parler d’elle par son inconstance que par ses performances. Bien aidé en cela par l’apport de pneus Pirelli à la bande de roulement plus fine, la dernière création des ateliers de Brackley a subitement retrouvé tout son éclat en terre catalane, entraînant dans son sillage une écurie de nouveau prête à assumer son statut de (grande) favorite. Dauphin de Ferrari avant Barcelone, Mercedes a autoritairement récupéré le pouvoir sur le tracé de Catalunya, infligeant à son principal adversaire une déculottée qui pourrait bien totalement bouleverser la physionomie de cette 69ème saison de l’histoire. L’étoile brillante !
Andrea Noviello
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