Passée maître avec les années dans l’art des entourloupes, la Scuderia Ferrari a offert en Principauté un nouveau volet de sa peu glorieuse politique de gestion interne. Alors que rien ne semblait pouvoir empêcher Kimi Räikkönen de coiffer son premier succès en Formule 1 depuis plus de quatre ans, la mythique écurie italienne a trouvé le moyen de complètement fausser le cours de cette sixième manche de la saison. En ordonnant au Finlandais de s’arrêter aussi tôt (35ème tour) dans la course, l’équipe la plus titrée de l’histoire a non seulement privé le champion du monde 2007 d’une victoire amplement méritée, mais a surtout, et c’est bien plus grave, très ouvertement favorisé son pilote leader Sebastian Vettel. Si la manière a, cette fois, été plus subtile qu’à l’accoutumée (allez demander à Rubens et à Felipe ce qu’ils en pensent), cette transgression aux règles élémentaires du sport n’en reste pas moins critiquable. Comment justifier un tel comportement quand on prétend vouloir concurrencer Mercedes et ainsi offrir plus de spectacle aux fans de la discipline ? En retombant dans l’un de ses plus gros travers, Ferrari a clairement bafoué l’image (déjà très écornée) de la F1 et dévalorisé un doublé qui aurait pourtant dû redorer le blason de la marque au cheval cabré aux yeux d’une communauté de fans lassée par trois ans de domination des flèches d’argent. Au lieu de ça, les dirigeants de la Scuderia ont préféré rappeler à tous les amoureux de combats à couteaux tirés que seul l’intérêt suprême de Ferrari ne trouvait grâce à leurs yeux quand bien même l’un de ses plus valeureux serviteurs choisissait le Grand Prix le plus prestigieux de l’année pour retrouver de son éclat perdu. Alors certes Räikkönen n’a pas toujours été irréprochable, loin s’en faut, depuis son retour à Maranello, mais « Ice-Man » méritait bien mieux à Monaco qu’une vulgaire deuxième place au goût amer de salade à l’italienne !
Andrea Noviello
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