Lewis Hamilton
Habituellement si fort dans les rues de la Principauté, Lewis Hamilton est complètement passé au travers de son week-end monégasque. Sans doute plus focalisé sur les folles soirées cannoises que sur son pilotage, le Britannique a entamé ses essais du mauvais pied en se fourvoyant complètement dans les réglages de sa W08. Obligé de tout revoir avant les qualifications, le triple champion du monde a logiquement peiné dans l’exercice du tour chronométré, se payant notamment deux énormes frayeurs dans Massenet et dans la descente de Mirabeau. Piteux 14ème temps après avoir vu Vandoorne ruiner une ultime tentative qui l’aurait très certainement envoyé en Q3, le natif de Stevenage a réussi à sauver les meubles en course, mais son Grand Prix de Monaco fut loin d’être une sinécure. 13ème sur la grille grâce à la pénalité infligée à son compatriote Button, le pilote Mercedes prend un bon envol et élimine d’entrée l’autre McLaren de Vandoorne. Incapable de menacer ni même de se rapprocher de la Toro Rosso de Kvyat devant lui, le fer de lance de la firme à l’étoile passe tout son premier relais bloqué derrière le Russe. Propulsé en dixième position par l’abandon d’Hulkenberg et l’affaissement de l’aileron avant de Perez au 17ème tour, l’Anglais poursuit son bonhomme de chemin dans le peloton à 35 secondes des hommes de tête. Remonté au sixième rang dans la 42ème boucle à la faveur des changements de pneus, le pilote flanqué du numéro 44 enchaîne plusieurs tours de haute volée afin de se mettre à l’abri de ses poursuivants direct. Appelé à son stand au 47ème passage, l’ancien protégé de Ron Dennis repart derrière Sainz en septième position, une place qu’il ne quittera plus jusqu’à l’arrivée malgré quelques tentatives d’intimidation sur l’Espagnol. S’il limite la casse en inscrivant six points en Principauté, Hamilton enregistre son deuxième trou d’air de la saison après Sotchi et se voit désormais repousser à 25 longueurs de son rival au championnat Vettel. Il a grillé son dernier joker.
Stoffel Vandoorne
Délesté l’espace d’un week-end de son encombrant coéquipier Alonso, Stoffel Vandoorne avait une occasion en or de se racheter après un début de saison catastrophique. Au lieu de ça, le Belge a encore accumulé les erreurs et s’est enfoncé un peu plus davantage dans une spirale infernale. Tout aurait pourtant pu être différent si le champion 2015 de GP2 n’avait pas trouvé le moyen de se mettre dans le mur en qualification alors qu’il avait déjà assuré sa place en Q3. Rétrogradé de trois positions sur la grille pour son accrochage de Barcelone, le petit protégé d’Éric Boullier s’élance finalement du douzième rang sur la grille grâce à la pénalité infligée à son coéquipier Button. Surpris au départ par la Mercedes d’Hamilton, le natif de Courtrai tombe à la treizième place. Pas suffisamment véloce pour pouvoir menacer le triple champion du monde, le pilote McLaren parvient tout de même à remonter dans la hiérarchie à la faveur de l’abandon d’Hulkenberg et des soucis d’aileron de Perez. Désormais à la porte des points, l’ancien pensionnaire d’ART GP profite des arrêts au stand de ses adversaires pour s’inviter en septième position. Rentré à son box au 44ème passage afin de troquer ses ultratendres contre des supertendres, le pilote flanqué du numéro 2 chute en dixième position derrière la Toro Rosso de Kvyat. Mais alors qu’il semble tenir solidement le premier point de sa saison (et de son équipe), le Belge va bêtement se faire avoir lors du restart consécutif à l’intervention de la voiture de sécurité. Piégé par des pneus froids, il gère mal le dépassement de Perez dans Sainte-Dévote et part lamentablement s’encastrer contre les barrières Tecpro au 67ème tour. Si la réussite a rarement été son allié en cette saison 2017, Vandoorne n’a pas non plus rassuré sur sa capacité d’exister au plus haut niveau du sport automobile. Inquiétant.
Lance Stroll
Le long chemin de croix du débutant canadien s’est poursuivi dans les rues de la Principauté. Inexistant depuis l’entame du championnat face à son expérimenté coéquipier Massa, Lance Stroll a encore vécu un calvaire tout au long de ce week-end monégasque. Parti tutoyer le rail du Casino le jeudi en libres 2, le pilote Williams a ensuite vu sa mécanique le trahir lors de la séance qualificative. Privé de son ultime run en Q1 par une fuite hydraulique, le rookie se qualifie à une modeste 18ème place juste devant les deux Sauber. Finalement 17ème sur la grille à la faveur de la rétrogradation de Button, le champion 2016 de F3 ne gagne aucune place au départ et franchit le goulot de Sainte-Dévote derrière la Renault de Palmer. Propulsé au 15ème rang par l’abandon de l’autre pilote de l’écurie française Hulkenberg et les malheurs de Perez, le petit protégé de Claire Williams se maintient péniblement devant la Force India jusqu’au 35ème tour où il finit par céder aux assauts de « Checo ». Faute de pouvoir suivre la cadence imprimée par le Mexicain, le Québécois choisit de rentrer à son stand sept boucles plus tard afin de monter les gommes supertendres. Désormais 15ème grâce à la crevaison d’Ocon, le natif de Montréal va ensuite tristement se signaler par son incapacité à maintenir ses freins en température derrière la voiture de sécurité. Malgré ses plaintes radiophoniques, le pilote flanqué du numéro 18 ne trouve pas la solution et doit abandonner au 73ème tour. Réputé prometteur à son arrivée dans le paddock de la catégorie reine, Stroll ne parvient toujours pas à se mettre au niveau exigé par la F1 et risque, si ses difficultés venaient à perdurer dans le temps, de sérieusement ébranler les espoirs que la mythique écurie britannique à placer en lui. Va devoir se ressaisir et vite.
Marcus Ericsson
Le Suédois a été fidèle à sa réputation à Monaco. Celle d’un pilote bien trop limité pour espérer un jour briller au firmament de la course automobile. Si ses sponsors personnels sont pour beaucoup dans la survie de la sympathique écurie helvétique, le pilote Sauber n’a pas pour autant plaidé sa cause en cassant du bois tout au long du week-end. Sa qualification monégasque tourne d’ailleurs court après que le Nordique ait d’un peu trop près tutoyer le rail de la chicane du port. Obligé d’immobiliser dans la foulée sa monoplace au niveau de l’échappatoire, le natif de Kumla enregistre le 20ème et dernier chrono de la séance à un dixième de son coéquipier Wehrlein. Crédité d’un envol moyen, l’ex-pilote Caterham gagne une place à la fin du 1er tour suite au pit-stop anticipé de son voisin de garage. Visiblement en difficulté au volant d’une monoplace rétive, l’ancien pensionnaire de DAMS en GP2 grimpe tout de même en 17ème position au 16ème passage après l’abandon de la Renault d’Hulkenberg. Gêné par le manque de grip offert par sa C36, le Suédois se paye une sacrée frayeur dans le esse de la Piscine, partant d’une jolie glissade qu’il parvient toutefois à contrôler. Esseulé entre la Force India de Perez et la Sauber sœur de Wehrlein, il exécute son unique changement de gommes dans la 36ème boucle. Reparti chaussé de pneus ultratendres, le pilote flanqué du numéro 9 profite de la crevaison du Français Ocon pour récupérer la 16ème place. Une joie de courte durée. En proie à une importante surchauffe de ses freins derrière la voiture de sécurité, Ericsson se loupe complètement à l’entame du 65ème tour et termine piteusement sa course contre les barrières Tecpro de Sainte-Dévote. Une boulette de plus à mettre à son crédit.
Andrea Noviello
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