Premier pilote Ferrari susceptible de rafler la couronne mondiale depuis Fernando Alonso en 2012, Sebastian Vettel avait, dès son arrivée en Italie, affiché ses objectifs : marcher dans les pas de son idole Michael Schumacher. Adoubé presque aussi rapidement que le « Kaiser » grâce à son statut de multiple champion du monde et son inépuisable force de travail, celui que l’on a longtemps surnommé à ses débuts « Baby-Schumi » a même poussé le parallèle jusqu’à remporter, tout comme le septuple champion du monde en son temps, trois victoires lors de sa première saison en rouge. Moins en verve lors de sa seconde campagne « Ferrariste » (0 succès, mais 7 podiums), le natif d’Heppenheim a retrouvé de sa superbe cette année en même temps qu’une écurie transalpine longtemps gangrénée par ses guerres de clans. Quasiment irréprochable jusqu’à la manche canadienne, l’Allemand a toutefois subitement disjoncté lors du très controversé Grand Prix d’Azerbaïdjan, laissant ainsi transparaître des failles dans une armure que beaucoup croyait indestructible. Logiquement sanctionné pour son coup de roue contre Hamilton, le fer de lance de la Scuderia s’était juré de plus jamais répéter ce genre de manœuvres à double tranchant. Pourtant, trois mois seulement après le clash de Bakou, Vettel a vu ses vieux démons resurgir lors d’un départ qui causera non seulement sa perte, mais aussi celle de son coéquipier Räikkönen et de son successeur chez Red Bull Verstappen. Exagérément agressif envers le Néerlandais, Vettel a tout perdu en l’espace de seulement cent mètres : la possibilité de décrocher une cinquième victoire en 2017, l’espoir de reprendre la tête du championnat à son rival de chez Mercedes et peut-être même ses chances de conquérir un cinquième titre suprême. En manquant sévèrement de clairvoyance et de sportivité dans les duels sous haute-tension, le triple champion du monde a même épousé une autre facette de sa majesté Schumacher : celle de l’arroseur arrosé !
Andrea Noviello
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