Melbourne 1999 : le cauchemar

Michael Schumacher Australie 1999
Michael Schumacher connaît une nouvelle entame de saison des plus compliquées à Melbourne.
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Remis de sa déception japonaise, Michael Schumacher aborde la saison 1999 avec la ferme intention de ramener le titre à Ferrari. Tombé de haut en qualification, l’Allemand vit un Grand Prix d’Australie cauchemardesque qu’il termine en huitième et dernière position à un tour de son coéquipier Irvine.

Battu sur le gong par Mika Hakkinen dans la course au titre en 1998, Michael Schumacher arbore pourtant une mine décontractée à son arrivée dans le paddock de Melbourne. Aux médias souhaitant titiller son égo à propos de son deuxième échec mondial en rouge, l’Allemand répond par une pirouette habillement formulée. Son ambition ne se borne pas à conquérir (enfin) une troisième couronne mondiale qui le fuit depuis 1996. Le pilote Ferrari veut avant tout ramener la Scuderia au sommet. Et pour parvenir à ses fins, le double champion du monde n’a, encore une fois, pas chômé pendant l’hiver. Au travail dès le lendemain du Grand Prix du Japon afin de s’acclimater à ses nouveaux pneus Bridgestone, le protégé de Willi Weber a également profité des pistes privées du team italien pour accumuler les kilomètres au volant de sa flambant neuve F399. Toujours l’œuvre du trio Ross Brawn-Rory Byrne-Paolo Martinelli, la dernière-née des ateliers de Maranello s’inspire largement de sa devancière tout en s’évertuant à gommer ses défauts.

Allégée de 20 kilos, la descendante de la F300 bénéficie en outre d’un centre de gravité abaissé et d’un aérodynamisme optimisé. Dessinée dans l’optique d’assurer une simplicité et un confort d’utilisation maximale à son pilote vedette, la 61ème Ferrari de l’histoire affiche une fiabilité exemplaire pendant l’hiver. Là où la McLaren MP4/14 de ses rivaux Hakkinen et Coulthard connaît quelques soucis de jeunesse avec sa transmission, la F399 tourne comme une véritable horloge, engrangeant plus de 3500 km dont 3000 km pour le seul Schumacher. Fort de cette intersaison productive, le « Baron Rouge » se présente comme le favori des qualifications d’autant qu’il reste sur trois poles position consécutives depuis le Grand Prix d’Italie 1998. Mais le retour sur terre va être brutale pour l’ancien poulain de Flavio Briatore. Privé de roulage en essais libres par une suspension défectueuse, le prodigue de Kerpen prend une véritable fessée dans l’exercice du tour chronométré. S’il s’en sort avec le troisième temps, le « Kaiser » accuse 1,3 seconde de retard sur le poleman Hakkinen. Un gouffre.

De galères en galères

Et le champion du monde 1995 n’est pas encore au bout de ses peines. Quatre mois seulement après son calage de Suzuka, le fer de lance de la Scuderia voit de nouveau son moteur se couper au moment où doit être donné le deuxième départ (les Stewart de Barrichello et de Herbert ayant pris feu au premier) de ce Grand Prix d’Australie 1999. Rejeté sur la dernière place de la grille, le « petit Mozart de la F1 » connaît, de surcroît, une mise en action des plus laborieuses, sa première vitesse refusant de s’enclencher à l’extinction des feux. Facilement venu à bout de la Minardi de Gené et de la Stewart de Barrichello dès le 1er tour, « Schumi » se lance alors dans une impressionnante remontée. Après avoir profité des déboires de Panis et de Zanardi pour gagner deux places, le natif d’Hurt-Hermulheim élimine successivement Wurz, Badoer, Takagi et De la Rosa, grimpant ainsi au onzième rang à l’attaque de la 9ème boucle. Repoussé à 30 secondes des hommes de tête, le pilote Ferrari va cependant hériter d’un joli coup de pouce du destin avec le double abandon de Coulthard et de Villeneuve au 14ème passage.

Replacé dans les roues des leaders grâce à l’intervention de la voiture de sécurité, l’Allemand se joue de Barrichello et de Diniz dès la relance puis bénéficie de soucis d’accélérateur du leader Hakkinen pour se hisser au cinquième rang. Alors que tout semble de nouveau sourire au « Kaiser », l’abandon de Trulli l’ayant même propulsé en quatrième position, une crevaison à l’arrière-droit vient mettre un brutal coup de frein aux ambitions du double champion du monde. Relégué en douzième position après son pit-stop impromptu, le « Baron Rouge » ne peut désormais plus rien espérer si ce n’est une cascade d’incidents mécaniques dans les derniers tours. Mais c’est au contraire sa F399 qui va faillir. Obligé de sacrifier à un passage inutile par la voie des stands en raison de ses problèmes de boîte, « Schumi » rentre finalement à son box changer de volant avant de repartir à un tour de son coéquipier et leader Eddie Irvine. Homme le plus rapide en fin d’épreuve, il signe le meilleur tour en course à deux boucles du but, Schumacher achève son dimanche après-midi galère en huitième position et entame du mauvais pied sa conquête d’un premier sacre en rouge.

Andrea Noviello

Michael Schumacher Melbourne 1999
Victime d’une crevaison, Michael Schumacher termine finalement 8ème et dernier en Australie.
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