Course : Hamilton joue au grand 8

Lewis Hamilton course Japon 2017
Lewis Hamilton décroche à Suzuka une 61ème victoire en carrière qui le rapproche du titre mondial.
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Débarrassé dès le 4ème tour de son principal rival au championnat Sebastian Vettel, Lewis Hamilton a tranquillement remporté le Grand Prix du Japon, seizième manche de la saison 2017 de Formule 1. Jamais réellement inquiété sur le juge de paix de Suzuka, le Britannique enlève sa huitième victoire de la saison et se rapproche d’un quatrième sacre mondial. Menaçant dans les dernières boucles, Max Verstappen décroche une jolie deuxième place devant l’autre Red Bull de Daniel Ricciardo.

Sa splendide pole de la veille lui avait déjà permis d’asséner un sacré coup à une concurrence sur le point de définitivement s’étioler à mesure qu’elle accumule les désillusions lors de cette tournée asiatique. Sa victoire magistrale du jour a, elle, quasiment tué dans l’œuf les derniers espoirs de voir un pilote paré de rouge conquérir la couronne mondiale au soir de la manche finale d’Abou Dhabi. Si ses succès à répétition depuis la fin du break estival (trois en quatre courses) avaient déjà offert un douillet matelas d’avance au fer de lance de l’écurie Mercedes, jamais Lewis Hamilton n’aurait pu imaginer un scénario aussi favorable à l’occasion de ce seizième rendez-vous de la saison au Japon. La hausse significative des températures entre la journée de samedi et de dimanche aurait normalement dû mettre le Britannique à la merci des Ferrari et des Red Bull en course. Il n’en fut rien. Et comme souvent, ce sont au contraire les adversaires du natif de Stevenage qui ont trébuché. Déjà pas très verni ces dernière semaines, Sebastian Vettel a, cette fois, vu les bougies de sa SF70-H l’abandonner dès le tour de formation.

L’Allemand hors-jeu après seulement quatre petits tours, le poleman Hamilton n’avait dès lors qu’à dompter le trublion Max Verstappen. L’Anglais y est parvenu sans grandes difficultés, maîtrisant d’un bout à l’autre ce Grand Prix du Japon. De son envol quasiment idéal à son pit-stop parfaitement exécuté, le leader du championnat n’aura finalement connu que de légères suées froides en fin d’épreuve lorsque la deuxième neutralisation de la voiture de sécurité virtuelle et des vibrations au niveau de son moteur l’ont replacé sous la menace directe du Néerlandais. Une alerte certes inquiétante, mais trop minime cependant pour priver le pilote Mercedes d’un 61ème succès en carrière et l’empêcher d’accroître son avance (59 points) au championnat sur un Vettel désormais quasiment condamné au miracle. « La course a été très serrée sur la fin avec Max, affirme le triple champion du monde. Ce ne fut absolument pas une promenade de santé aujourd’hui. Honnêtement je ne pouvais que rêver d’un tel écart. Seb a joué de malchance, car ce qui lui est arrivé n’est pas de sa faute. Je reste prudent, car 100 points sont encore à distribuer et un seul abandon peut tout relancer. »

Vettel broie du noir

Passé complètement au travers de son envol ici-même l’an dernier, Hamilton n’a cette fois-ci laissé à personne le loisir de virer en tête au premier virage. Même si sa mise en action fut moins bonne que celle de son dauphin sur la grille et adversaire au championnat Vettel (grâce à la pénalité de 5 places subie par l’autre Mercedes de Bottas), le Britannique a coupé court aux velléités du pilote Ferrari en fermant vigoureusement la porte à l’Allemand dès son impulsion. Enfin plus véloce que son coéquipier dans l’exercice du tour chronométré, Daniel Ricciardo n’a en revanche pas conserver bien longtemps l’avantage durement acquis la vieille sur Verstappen. Dépossédé dès le départ de sa troisième place par le prodigue néerlandais, le natif de Perth va même chuter quelques mètres plus loin au cinquième rang après avoir vu la Force India d’Esteban Ocon s’infiltrer devant lui dans les esses de Senna. Forcément déconfit par ce 1er tour désastreux, l’Australien vient pourtant, à l’inverse de Ferrari, de vivre les moments les plus pénibles de son Grand Prix.

Car pour les hommes de la Scuderia, le calvaire ne fait que commencer. Chahuté par la Renault de Nico Hulkenberg dans Spoon, Kimi Räikkönen dégringole en quinzième position quand dans le même temps son coéquipier Sebastian Vettel entame sa lente agonie. Dépassé par Verstappen dans l’épingle, le quadruple champion du monde perd trois places d’un coup à l’entame de la 2ème boucle, son propulseur se bornant à délivrer la seule puissance du moteur thermique. Interrompu pendant deux tours sous régime de safety-car le temps de dégager la Toro Rosso tanquée dans le sable de Carlos Sainz, le calvaire de « Baby-Schumi » reprend dès la relance au 4ème passage. Facilement dépossédé de sa sixième place par Sergio Perez, Vettel rentre abandonner la boucle suivante, condamnant ainsi presque définitivement ses chances de conquérir une cinquième couronne mondiale en 2017. « Nous manquions de puissance dès le tour de formation, révèle le fer de lance de la Scuderia. Nous avons essayé de redémarrer le système. En vain. La course au titre devient plus compliquée pour moi, mais nous devons garder en tête que la voiture sera compétitive lors des quatre prochaines courses. »

La folle remontée de Räikkönen

Amputée de l’un de ses principaux acteurs, l’épreuve japonaise n’en perd pas pour autant tout intérêt puisque derrière la Ferrari rescapée de Räikkönen assure le spectacle. Venu, dans un premier temps, à bout de la Toro Rosso de Pierre Gasly, le champion du monde 2007 efface dans la foulée les Haas de Romain Grosjean et de Kevin Magnussen. Déchaîné, « Ice-Man » croque également la Renault de Nico Hulkenberg avant qu’une deuxième neutralisation provoquée par la sortie de piste de Marcus Ericsson ne vienne, momentanément, interrompre la remontée du pilote de la Scuderia au 10ème tour. Solidement ancré au troisième rang jusque-là, Ocon va être le grand perdant de cette intervention de la virtual safety-car. Moins habile que Ricciardo derrière lui dans sa gestion de la procédure, le Tricolore se fait croquer tout cru par l’Australien dès la relance en dépit d’un décalage quelque peu limite dans la ligne droite des stands. Conscient de la vulnérabilité de son adversaire, Valtteri Bottas en profite pour griller la politesse au Français au 12ème passage, repoussant ainsi le pilote Force India à la cinquième position. « J’ai essayé de les retenir le plus longtemps possible, mais ils étaient tout simplement beaucoup plus rapides que moi, confie Esteban. J’ai dû céder et me concentrer sur ma course. »

Toujours solidement installé aux commandes de l’épreuve, il compte 3,4 secondes d’avance sur Verstappen après la 13ème boucle, Hamilton poursuit son cavalier seul tandis qu’au cœur du peloton Räikkönen continue d’effacer un à un ses adversaires. Après Felipe Massa au 14ème passage, le Finlandais double Perez six tours plus tard et s’empare d’une cinquième place qu’il ne lâchera plus jusqu’au baissé du drapeau à damier. Bottas et Ricciardo n’ayant clairement pas le rythme suffisant pour pimenter un Grand Prix sur le point de tomber dans l’ennui, seul Verstappen peut encore espérer aller inquiéter l’intraitable leader Hamilton. Pas prêt à renoncer à une éventuelle deuxième victoire cette saison, le Batave s’arrête en premier dans la 21ème boucle, forçant le Britannique à stopper monter les gommes tendres un tour plus tard. À priori insignifiant tant le pilote Mercedes a dominé la première moitié de course, ce changement va pourtant profondément modifier le rapport de force entre la flèche d’argent du triple champion du monde et la Red Bull du Néerlandais.

Verstappen en finisseur

Nettement plus performant qu’Hamilton en gommes tendres, le fils de Jos grignote dixièmes après dixièmes pour revenir sous la barre des deux secondes. Sentant le danger poindre, Mercedes demande alors à Bottas de rester en piste et de tout faire pour endiguer le retour du pilote Red Bull sur son coéquipier. Revenu à moins d’une seconde du Britannique au 28ème passage, le natif d’Hasselt voit alors le piège concocté par la firme à l’étoile se refermer sur lui lorsque Bottas laisse filer Hamilton avant de le bloquer généreusement pendant trois tours. De retour à sa valeur initiale (aux alentours des 3,4 secondes), l’écart entre les deux hommes de tête repart pourtant à la baisse une fois Verstappen débarrassé du bouchon Bottas dans la 31ème boucle. Si derrière Räikkönen doit s’employer pour récupérer à Hulkenberg une cinquième place qu’il avait momentanément abandonné à l’Allemand lors de son passage par les boxes, le leader de la course Hamilton doit lui aussi cravacher tout en gérant l’usure pour le moins prononcé de ses pneus arrière. Autre pilote en souffrance avec ses gommes, Felipe Massa provoque un immense regroupement au milieu du peloton.

Harcelé par le duo de chez Haas, la Toro Rosso de Gasly et la Renault d’Hulkenberg, le Pauliste finit logiquement par céder à Magnussen et Grosjean sur une attaque au chausse-pied du Danois dans le premier virage. Gasly ayant dû s’arrêter une deuxième fois à son box en raison de pneus à l’agonie et Hulkenberg devant mettre pied à terre suite à la rupture de son DRS, Massa parviendra tout de même à conserver sa dixième place (et le point qui l’accompagne) jusqu’au bout. Une joie également partagée quelques minutes plus tard par l’intraitable leader de l’épreuve Hamilton malgré une dernière frayeur dans les derniers tours. La sortie de Lance Stroll obligeant la direction de course à remettre en service la virtual safety-car au 47ème tour, l’Anglais voit Verstappen dangereusement grossir dans ses rétros au point de recoller à six dixièmes de la flèche d’argent. Hélas pour le Batave, un trafic peu conciliant dans les deux dernières boucles (merci Alonso et Massa) aura raison de ses espoirs de victoire. « Il ne manquait vraiment pas grand-chose pour gagner, déplore le protégé d’Helmut Marko. Le premier relais en supertendres a été plus délicat, mais en tendre la voiture est devenue très compétitive. J’ai tout essayé pour combler la dernière seconde. Une chose est sûre toutefois, ce fut encore une superbe journée. »

Andrea Noviello

Esteban Ocon course Japon 2017
Esteban Ocon a résisté au retour de Perez en fin de course pour conquérir une superbe 6ème place.
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