Course : Hamilton remet les compteurs à zéro

Lewis Hamilton course 2017
Lewis Hamilton glane avec maestria sa troisième victoire en quatre ans à Shanghai.
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De nouveau intraitable dans son jardin de Shanghai, Lewis Hamilton s’est adjugé ce dimanche le Grand Prix de Chine, deuxième manche de la saison 2017 de Formule 1. Leader de bout en bout, l’Anglais coiffe avec autorité la 54ème victoire de sa carrière et revient à égalité de points au championnat sur son dauphin Sebastian Vettel. Auteur d’une remontée de folie depuis la 16ème place sur la grille, Max Verstappen grimpe sur la troisième marche du podium.

La manche inaugurale de la saison en Australie l’avait laissé sur sa faim. Plus véloce en qualification que le vainqueur du jour Sebastian Vettel, Lewis Hamilton s’était également montré intraitable durant toute la première partie du Grand Prix. Si jamais il n’était parvenu à complètement distancer le pilote Ferrari, le triple champion du monde gérait tranquillement son (faible) pécule d’avance à mesure que les tours s’égrainaient sous le soleil couchant de l’Albert Park. Seulement voilà, un arrêt un poil trop précipité à son box et un retour en piste dans le trafic allaient avoir raison des ambitions de succès du tandem germano-britannique. Battu au jeu de la stratégie par celui qu’il ambitionne de venir rejoindre au palmarès à la fin de cet exercice 2017, le natif de Stevenage s’était juré de ne pas laisser pareil scénario se répéter dans son jardin de Shanghai. L’Anglais a tenu parole.

De nouveau intouchable la veille dans l’exercice du tour chronométré, Hamilton a parfaitement déroulé sa partition lors d’un Grand Prix qui aurait pourtant pu de nouveau sourire à son adversaire si le crash du débutant Antonio Giovinazzi n’était pas venu annihiler le pari tenté par l’homme fort de Maranello au moment de l’entrée de la virtual safety-car. Mais cette fois la réussite a tourné en faveur du pilote Mercedes qui ne s’est pas privé pour conquérir sa première victoire de la saison, la cinquième en terre chinoise, et revenir à hauteur de son adversaire en tête du championnat avec 43 points. « Ce ne fut pas une course facile, loin s’en faut, déclare à l’arrivée le pilote flanqué du numéro 44. Seb et moi évoluions dans les mêmes chronos. Sans cette voiture de sécurité, cela aurait été encore plus serré. La bataille entre Ferrari et nous s’annonce particulièrement indécise cette année. J’attends maintenant de voir ce que nous réservera la prochaine course. »

Le festival Verstappen

Placé au sommet de la grille de départ, Hamilton n’aura finalement connu qu’une seule frayeur à l’occasion de cette seconde manche de la saison. Et encore, celle-ci est survenue avant même l’extinction des feux. Lancé dans un tour de reconnaissance de la piste, l’Anglais manque son freinage à l’épingle et sort large dans la zone de dégagement bitumée. Un incident finalement sans conséquences d’autant que le représentant de la firme à l’étoile avait pris le pari de chausser des pneus slicks sur un tracé encore assez largement détrempé par la pluie tombée en fin de matinée à Shanghai. Logiquement parti en intermédiaires, comme tous ses congénères à l’exception du courageux Carlos Sainz, Hamilton s’envole idéalement et conserve le bénéfice de sa pole position au moment d’attaquer le premier virage en escargot. Le Britannique emmène dans son sillage la Ferrari de Vettel, la Mercedes de son coéquipier Valtteri Bottas et la Red Bull d’un Daniel Ricciardo parvenu à se défaire d’entrée de l’autre monoplace rouge de Kimi Räikkönen.

Repoussé sur la 16ème place de la grille après ses soucis moteurs en qualification, Max Verstappen n’est pas en reste puisque le prodigue néerlandais parvient à éliminer six pilotes en l’espace de seulement six virages. Boosté par une entame de course digne des « jeux vidéo » selon ses propres termes, le pilote Red Bull efface dans la foulée la McLaren d’un Fernando Alonso lui aussi particulièrement inspiré lors du départ, avant de croquer la Williams de Felipe Massa pour grimper en huitième position. Éjecté en dehors du top 10 par les deux grands acteurs de ce 1er tour, Lance Stroll voit son Grand Prix s’achever quelques mètres plus loin dans le bac à gravier après avoir été harponné par la Force India de Sergio Perez. Exagérément prudente comme elle en a malheureusement pris l’habitude depuis l’accident du regretté Jules Bianchi, la direction de course lance en piste la voiture de sécurité virtuelle le temps d’enlever la Williams du néophyte canadien. Flairant le bon coup, Vettel saute aussitôt dans la voie des stands afin de troquer ses pneus intermédiaires contre des slicks. Magnussen, Perez, Ocon, Grosjean, Massa, Ericsson, Alonso, Kvyat, Vandoorne et Giovinazzi l’imitent tandis que devant les pilotes Mercedes, le duo de chez Red Bull et la seconde Ferrari de Räikkönen préfèrent jouer la prudence. Un choix opportun.

Vettel répond présent

Tout juste relancé, le Grand Prix est de nouveau interrompu dans la 4ème boucle suite à l’impressionnante sortie de piste d’Antonio Giovinazzi. Piégé par la nouvelle bande d’asphalte encore très humide en sortie du dernier virage, l’Italien explose sa Sauber contre le murée des stands, provoquant l’entrée en piste de la vraie safety-car. Les leaders ne laissent cette fois pas l’occasion de passer en gommes slicks, même si à la différence de quasiment tous leurs camarades de jeu équipés en tendres, les Red Bull ont préféré miser sur les super tendres. Là encore, l’option se révèle judicieuse. Remonté au quatrième rang à la faveur de cet entame de Grand Prix un peu folle, Verstappen se joue dès le restart de Räikkönen. Véritablement déchainé, le fils de Jos élimine dans la foulée son coéquipier Ricciardo et se positionne comme le principal challenger du leader Hamilton. Du moins le croit-on, car derrière la réplique rouge prend forme.

En proie à une importante dégradation de ses pneus avant, Ricciardo ralentit sensiblement les Ferrari derrière lui et finit logiquement par céder à l’attaque imparable de Vettel au 22ème passage. Désormais débarrassé du bouchon Australien, « Baby-Schumi » peut enfin hausser sa cadence. Relégué à plus de trois secondes de la seconde Red Bull de Verstappen, l’Allemand opère rapidement la jonction avant de pousser le Batave à la faute dans l’épingle six boucles plus tard. Plus personne ne viendra alors s’immiscer entre le quadruple champion du monde et l’imperturbable leader Hamilton. Malheureusement pour les amoureux de spectacle, le mal est déjà fait puisque l’Anglais compte à ce moment-là dix secondes d’avance sur son nouveau dauphin Vettel. Malgré tous ses efforts et l’obtention de plusieurs meilleurs tours en course, jamais le fer de lance de la Scuderia ne parviendra à recoller au pilote Mercedes. « Je me suis quand même bien amusé ce dimanche, affirme tout sourire le leader du championnat. Je suis content de voir que sur ce circuit nous sommes encore dans le rythme des flèches d’argent. C’est prometteur pour la suite de la saison. »

McLaren aux abonnés absents

Faute de suspense au sommet, il faut alors se tourner vers le milieu du classement pour trouver trace d’une lutte acharnée. Époustouflant septième au volant d’une McLaren pourtant toujours privée d’un moteur digne de ce nom, Fernando Alonso oppose une résistance homérique à son jeune compatriote Carlos Sainz. Contraint de s’incliner dans la ligne droite du retour face au très net différentiel de vitesse de la Toro Rosso, le « Taureau des Asturies » tente de repiquer « Carlito » au freinage. La manœuvre du double champion du monde est audacieuse, mais se termine par un tout droit dans l’échappatoire. Sa course s’arrêtera quelques moins plus loin, la faute à une rupture de transmission au 35ème tour. « Sans ce problème j’aurais pu inscrire un ou deux points, regrette le natif d’Oviedo. C’est assez incroyable quand on y pense. Jamais je n’aurais imaginé pouvoir rééditer la performance de Melbourne et on était en passe de faire encore mieux. Malgré notre déficit en vitesse de pointe, je parvenais à suivre le rythme de Bottas ce qui en soit est complètement surréel ! »

Fade sixième à l’arrivée après sa bourde grossière au moment de la relance de la course, le remplaçant chez Mercedes du champion en titre Nico Rosberg n’aura même pas l’occasion de venir se mêler à la bataille finale pour la troisième et dernière marche du podium opposant les deux pilotes Red Bull. De nouveau dans le rythme après avoir chaussé un autre train de pneus super-tendres à la fin du 33ème passage, Ricciardo fond sur son coéquipier Verstappen au moment où un peu plus loin dans le peloton Esteban Ocon se joue du vétéran Felipe Massa à l’épingle pour le gain de la dixième place. Avantagé par des gommes accusant quatre tours de moins que celles du génie hollandais, « Smiling » recolle aux échappements de la Red Bull sœur sans toutefois parvenir à se montrer réellement menaçant. Malgré un petit blocage dans le virage six, le natif d’Hasselt résiste aux assauts de l’Australien et décroche une troisième place prodigieuse compte tenu de sa position sur la grille. « Je suis très satisfait de ce podium, révèle le Néerlandais. Ce fut une excellente course. Je ne m’attendais clairement pas à un tel résultat aujourd’hui surtout en m’élançant d’aussi loin. »

Andrea Noviello

Max Verstappen course Chine 2017
Max Verstappen décroche une exceptionnelle 3ème place en Chine après une remontée de folie.
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