Les Flops du Grand Prix de Hongrie

Kevin Magnussen the flop Hongrie 2017
Kevin Magnussen a dépassé les limites de l'acceptable en Hongrie lors de son duel face à Hulkenberg.
Facebooktwitter

Kevin Magnussen

Kevin Magnussen flop Hongrie 2017

Combien de temps encore la Fédération Internationale de l’Automobile va-t-elle attendre avant d’infliger une sanction digne de ce nom au Danois ? Régulièrement pointé du doigt depuis son arrivée dans la discipline pour ses manœuvres défensives agressives, Kevin Magnussen continue pourtant de se conduire en irresponsable comme en témoigne son tassage délibéré du pauvre Hulkenberg dans le 60ème tour. En écartant ouvertement sa trajectoire au virage 3, le pilote Haas a non seulement poussé volontairement dans l’herbe l’un de ses congénères, mais a surtout une nouvelle fois méprisé toutes les règles de bonne conduite et de fair-play lors d’un duel rapproché. Hautement condamnable sur la piste, son attitude désinvolte et grossière a même frisé l’indécence lors de sa prise de bec verbale avec le pilote Renault en interview d’après course. Aussi puérile que vulgaire, sa réponse dédaigneuse à l’Allemand prouve à quel point le fils de Jan se sent supérieur à certains de ses adversaires. Pourtant, ni ses piteux résultats depuis sa promotion en « grande pompe » chez McLaren, ni ses piètres performances au volant de la VF-17 ne peuvent l’absoudre d’un tel comportement. Son week-end hongrois est d’ailleurs la plus belle illustration de ses limites actuelles. Battu en qualification par Grosjean, comme c’est le cas à chaque fois que le Français ne rencontre pas trop de problèmes techniques, le Nordique a certes frôlé les points en course, mais s’est encore montré incapable de concrétiser malgré les soucis rencontrés par plusieurs gros bras. Porté par un envol réussi, il gagne deux places d’entrée, le champion 2013 de F3.5 a pourtant dû attendre la deuxième moitié du Grand Prix pour remonter dans la hiérarchie. Passé devant les Renault au jeu des arrêts au stand, Magnussen n’est toutefois jamais parvenu à recoller sur Vandoorne, échouant même au treizième rang après ses cinq (ridicules) secondes de pénalité. Une exclusion temporaire ne lui ferait pas de mal.

Williams

Williams flop Hongrie 2017

La mythique écurie britannique est décidemment toujours aussi allergique aux circuits basse-vitesse. Après le désastre monégasque, Williams a vécu un véritable cauchemar sur le tourniquet magyar. Ni le trop tendre Lance Stroll, ni le revenant de dernière minute Paul Di Resta (c’est tout de même plus logique dans son cas) n’ont réussi à compenser les faiblesses de la FW40 en Hongrie. Bombardé par défaut pilote de référence, le débutant canadien s’est montré incapable de guider son team dans la bonne direction technique. Recalé dès la première partie des qualifications, il signe un piteux dix-septième chrono à près de trois secondes de la pole, le Montréalais va réaliser un Grand Prix aussi peu enthousiasmant. Son unique fait d’arme ? Un départ bien négocier qui lui permet de sauter la Haas de Grosjean. Propulsé en quinzième position par l’abandon de Ricciardo dans le 1er tour, le Québécois végète à la même place toute la course sans jamais pouvoir inquiéter la Toro Rosso de Kvyat devant lui. Passé à son stand dans la 30ème boucle monter les pneus tendres, Stroll bénéficiera en fin d’épreuve du retrait d’Hulkenberg pour achever son après-midi calvaire à la quatorzième place. Arrivé à Budapest dans la peau d’un commentateur télé, l’Écossais est, de son côté, loin d’avoir autant démérité que ne pourrait le laisser croire ses résultats bruts. Poussé au fond du baquet de Massa sans la moindre préparation, si ce n’est une journée de simulateur au mois de mars, l’ancien pilote Force India a plus que limité les dégâts lors de la séance qualificative en décrochant le dix-neuvième temps à seulement sept dixièmes de son coéquipier. Plus pénible, sa course n’en reste pas moins acceptable. Passé d’entrée devant les Sauber, le champion 2010 de DTM émerge même au seizième rang après l’abandon de Grosjean au 22ème passage. Retombé en dernière position après son pit-stop, Di Resta sera invité à mettre pied à terre en vue de l’arrivée afin de permettre la substitution de plusieurs éléments sans encourir le risque d’une pénalité. Triste, d’autant qu’avec ce zéro pointé Williams voit la menace Toro Rosso se préciser au championnat constructeurs.

Marcus Ericsson

Marcus Ericsson flop Hongrie 2017

Le renouvellement de la fourniture moteur et le renforcement du partenariat technique avec Ferrari risque de valoir au Suédois quelques sueurs froides d’ici la fin de l’année. Si l’identité des propriétaires de l’écurie helvétique (Longbow Finance) doit, en théorie, lui garantir une place au volant de la Sauber l’an prochain, il n’est toutefois pas certain que le fraîchement promu Frédéric Vasseur l’entende de cette oreille. Car les résultats enregistrés par le Nordique cette saison sont loin, doux euphémisme, de parler pour lui. Alors certes la très rétive C36 représente sans doute la plus mauvaise F1 actuelle, mais le natif de Kumla n’en tire rien de bon. Son catastrophique week-end hongrois en est la plus belle illustration. Piteux dernier des qualifications, il a même eu la déplaisante surprise de se faire battre par la Williams du revenant Di Resta, le pilote Sauber a également passé la quasi-totalité de son Grand Prix dans la peau peu envieuse de la lanterne rouge. Crédité d’une bonne impulsion à l’extinction des feux, l’ex-pilote Caterham frôle la catastrophe dans le premier virage en passant à deux doigts d’harponner la monoplace sœur de Wehrlein. Parvenu à éviter la Red Bull en perdition de Ricciardo en sortie du virage 4, le Suédois rentre immédiatement s’arrêter à son box afin de chausser les pneus tendres. Propulsé en dix-septième position par l’arrêt de son coéquipier deux boucles plus tard, le pilote flanqué du numéro 9 ne résiste toutefois pas bien longtemps au protégé de Mercedes. Doublé par Wehrlein au 7ème passage, le Nordique végète en queue du peloton jusqu’au deuxième pit-stop de l’Allemand dans la 29ème boucle. Remonté à la seizième place à la suite le changement de gommes de Di Resta au 35ème tour, l’ancien pilote DAMS en GP2 se maintient un long moment devant son voisin de garage avant de finalement céder aux assauts de Wehrlein. Fade seizième sous le drapeau à damier, Ericsson perd pour la septième fois (en neuf confrontations) son face-à-face avec son coéquipier en course et légitime un peu plus l’arrivée d’un Leclerc ou d’un Giovinazzi en 2018. Il n’a tout simplement pas le niveau.

La réglementation 2017

Réglementation flop Hongrie 2017

Adoubée avant même sa mise en application du côté de l’Albert Park, la réglementation 2017 a douloureusement touché du doigt ses limites à l’occasion de ce onzième rendez-vous de la saison. En augmentant sensiblement l’appui aérodynamiques des monoplaces, la Fédération Internationale de l’Automobile a certes permis aux F1 de retrouver des performances dignes de la catégorie reine du sport automobile, mais a dans le même temps contribué à rendre les Grand Prix plus monotones que jamais. Incapables de se suivre à moins de deux secondes à cause des énormes déperditions aérodynamiques provoquées par ces nouvelles monoplaces, les pilotes ont passé la totalité du Grand Prix à se suivre sans pouvoir tenter ne serait-ce qu’une ébauche de dépassement. Aggravé par la médiocrité des pneus Pirelli, ce phénomène s’est révélé d’autant plus criant (et alarmant) sur un tracé du Hungaroring où doubler n’a jamais été une gageure. Si l’intensité du duel Mercedes-Ferrari a permis jusque-là d’occulter en partie le problème (les Grand Prix d’Autriche ou de Russie s’étant déjà soldés par de grosses purges), la procession offerte en Hongrie sonne comme un véritable signal d’alarme pour une discipline meurtrie par des années de domination (Ferrari, Red Bull, Mercedes) et par de perpétuels mauvais choix réglementaires (motorisation hybride, DRS, run-off, pénalités, pneus chewing-gum …). Aveuglée par le récent regain d’intérêt rencontré par la discipline, l’instance dirigeante a préféré concentrer ses forces sur l’introduction (inutile) du Halo au lieu de se pencher sur l’un des vrais écueils de la F1 contemporaine. À force de vouloir constamment tendre du côté des aérodynamiciens, quand une réduction drastique de l’appui des monoplaces serait autrement plus bénéfice au spectacle, l’autorité régulatrice prend le risque d’aseptiser encore un peu plus la catégorie reine et d’anéantir définitivement toute once d’incertitude. Navrant.

Andrea Noviello

Facebooktwitter

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*