Frappé par le virus de la course automobile dès son plus jeune âge, Franck Trouillard participe cette année à son troisième Grand Prix de Monaco Historique. Après avoir découvert la manche princière en Bugatti, le viticulteur champenois s’est lancé le défi de courir au volant de la Lotus 21/24 de Jo Siffert.
Dans la famille Trouillard, la passion de l’automobile se transmet de père en fils. Tel un patrimoine à conserver précieusement, elle se propage d’une génération à l’autre sans jamais dévier de sa route. Élevé par des parents amoureux de la course, Franck Trouillard a grandi en suivant, derrière son poste de télévision, les exploits des meilleurs pilotes du monde. Il en a gardé une attirance profonde pour les belles mécaniques, mais surtout un vrai goût pour l’art du pilotage. L’envie prenant au fil des ans le pas sur la raison, le viticulteur champenois s’est un jour décidé à passer à l’acte. Quitte à devoir tout apprendre du maniement d’une machine capable de rassasier ses penchants naturels pour la vitesse.
Les épreuves modernes lui étant inaccessibles, le gentleman driver se rabat de facto sur les courses historiques où il peut enfin toucher son rêve du doigt. Et c’est à bord de la Bugatti 39A léguée par son père qu’il effectue sa première participation au Grand Prix de Monaco Historique en 2014. Une autre suivra logiquement deux ans plus tard. « Rouler entre les rails cela donne le frisson, s’exclame ce passionné d’histoire automobile. Mais Monaco c’est aussi un bruit, une ambiance à nulle autre pareil. On a tous en tête les images du Mirabeau, de la Rascasse ou d’autres virages mythiques. Le circuit n’a quasiment pas changé au cours du temps. »
« Pas courant pour une Lotus »
Cette année, le quinquagénaire a préféré délaisser la machine acquise à un prix dérisoire par son paternel il y a de cela une quarantaine d’année pour tenter l’aventure monégasque à bord d’une Lotus 21/24 de sa collection. Vendue à la Scuderia Filipinetti après avoir peu servi dans l’écurie officielle, cette auto hybride (la carrosserie et le châssis sont ceux d’une Lotus 24 tandis que les trains roulants et le moteur appartiennent à la Lotus 21) a permis au pilote suisse Jo Siffert de fourbir tranquillement ses armes lors de sa première saison en Formule 1. Unique de par sa conception, la machine conçue par l’inoubliable Colin Chapman tire également sa singularité d’une teinte particulièrement inhabituelle chez une Lotus.
Là où toutes les précédentes monoplaces de la marque arboraient une coloration verte toute britannique, la Lotus 21/24 de Franck Trouillard se pare d’un rouge éclatant rappelant étrangement les couleurs du célèbre rival italien Ferrari. « C’est vrai que ne ce n’est pas courant pour une Lotus, reconnaît celui qui dispute son troisième Grand Prix de Monaco Historique dans la catégorie D, celle réunissant les voitures de Grand Prix F1 datant de 1961 à 1965. Un jour, une personne m’a même dit qu’il trouvait ma Ferrari très belle. J’ai trouvé cela plutôt flatteur. La Scuderia Filipinetti avait l’habitude de repeindre ses voitures en rouge. Posséder une Lotus d’une couleur différente c’est en fin de compte assez rigolo. »
Andrea Noviello
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