Lewis Hamilton
Son fade week-end monégasque restera une simple péripétie dans sa saison 2017. Comme à chaque fois qu’il est passé au travers d’un Grand Prix, Lewis Hamilton a mis tout le monde d’accord lors de l’épreuve suivante. Et quoi de mieux que son jardin de Montréal pour rebondir et réaffirmer sa supériorité dans le giron de Mercedes ? Époustouflant en qualification, il signe samedi la 65ème pole position de sa carrière en collant au passage sept dixièmes à Bottas, le Britannique s’est montré tout aussi impressionnant le dimanche, ne laissant à quiconque le plaisir d’occuper ne serait-ce qu’un tour la tête de la course. Bien parti depuis sa position préférentielle sur la grille, le fer de lance de la firme à l’étoile a rapidement su profiter de la présence derrière lui de Verstappen en début de course pour se bâtir une avance substantielle sur son dauphin. Supérieur à six secondes après l’abandon du Néerlandais au 11ème tour, le gap le séparant de son coéquipier Bottas va rester stable jusqu’à l’arrêt au stand du natif de Nastola. Esseulé en tête, le triple champion du monde choisit, à l’inverse de l’autre pilote Mercedes, de retarder le plus tard possible son unique pit-stop. Capable de rester l’homme le plus rapide en piste malgré des gommes moins fraîches que celles de ses concurrents, l’ancien protégé de Ron Dennis rentre finalement monter les supertendres à l’entame de la 33ème boucle. Ressorti avec une confortable marge de neuf secondes sur son voisin de garage, le natif de Stevenage poursuit son cavalier seul jusqu’au bout sans jamais donner l’impression d’avoir à forcer son talent. Bluffant d’aisance sur l’Ile-Notre-Dame, Hamilton empoche la 56ème victoire de sa carrière, la sixième au Canada, et recolle à douze longueurs de Vettel au championnat. Tout simplement « magic ».
Esteban Ocon
Dommage que son coéquipier Perez lui ait opposé une résistance aussi virile en fin de course sans quoi le Tricolore aurait peut-être célébré son premier podium en F1 sur le circuit Gilles-Villeneuve. Reste que même en terminant sixième de ce Grand Prix du Canada, Esteban Ocon a encore sérieusement marqué les esprits de l’autre côté de l’Atlantique. Plus véloce que son voisin de garage en libres 2 et libres 3, le Français a échoué d’un rien (un dixième) derrière « Checo » dans l’exercice du tour chronométré. Neuvième sur la grille, le pilote Force India prend un bon envol qui lui permet d’effacer immédiatement la Williams de Felipe Massa. Flanqué aux basques de Perez, le natif d’Evreux gagne une autre position au 6ème passage à la faveur de l’arrêt au stand de Vettel. En embuscade derrière la Ferrari de Räikkönen jusqu’au pit-stop du Finlandais dans la 18ème boucle, le champion 2015 de GP3 remonte progressivement dans la hiérarchie à la faveur des changements de pneus des hommes de tête. Calquée sur celle du leader Hamilton, sa stratégie lui offre neuf tours de gloire au cours desquels le protégé de Mercedes évolue en deuxième position. Sidérant d’aisance malgré ses pneus usés, le pilote flanqué du numéro 31 maintient un rythme semblable à celui du leader jusqu’à son pit-stop personnel au 32ème tour. Ressorti entre les deux Ferrari de Räikkönen et de Vettel, le Français profite de ses pneus plus frais pour facilement recoller au Finlandais. Propulsé en cinquième position par le deuxième arrêt du champion du monde 2007 au 42ème passage, le petit protégé de Toto Wolff va alors inlassablement buter sur son coéquipier Perez avant de perdre une place au profit de Vettel dans le 66ème tour. Frustré à l’arrivée par l’attitude de son coéquipier, Ocon peut tout de même se targuer d’avoir tenu la dragée haute à « Checo » tout le week-end. De la graine de futur grand.
Sebastian Vettel
Les week-ends de Grand Prix passent, et avec eux leur lot de péripéties, mais l’Allemand reste fermement cramponné à son fauteuil de leader du championnat. Pas épargné par les ennuis lors de cette septième manche de la saison, Sebastian Vettel est aller chercher à la force du poignet les douze points d’une quatrième place inespérée après ses déboires du départ. De nouveau sensationnel en qualification, il est le seul avec Hamilton à être descendu sous la barre des 1’12, le pilote Ferrari va se révéler tout aussi redoutable sur la longueur de la course. Crédité d’une mise en action assez bonne, le natif d’Heppenheim anticipe un peu trop son freinage au premier virage et laisse le duo Bottas-Verstappen lui griller la politesse. Dans la manœuvre, le pilote Red Bull accroche les flaps de l’aileron avant de « Baby-Schumi » et réduit à néant les chances de succès du quadruple champion du monde. Inexplicablement maintenu en piste par la Scuderia sous régime de la voiture de sécurité, le fer de lance de l’écurie italienne perd un morceau de son museau lors du restart ce qui l’oblige à s’arrêter précipitamment à la fin du 5ème tour. Reparti bon dernier, l’ancien protégé d’Helmut Marko opère alors une remontée méthodique vers le haut de la hiérarchie. Tour à tour, Werhlein, Grosjean, Palmer, Vandoorne, Kvyat, Stroll et Magnussen cèdent aux assauts du pilote flanqué du numéro 5. Coincé derrière Ocon après s’être défait de la McLaren d’Alonso, « Seb » bascule alors sur une stratégie à deux arrêts avec un second changement de pneus au 50ème passage. Ressorti en ultratendres, Vettel va bénéficier des problèmes de freins de son coéquipier Räikkönen et de la bataille interne entre les deux Force India d’Ocon et de Perez pour grappiller trois places dans les dix dernières boucles. Une remontée de champion.
Fernando Alonso
L’Espagnol va commencer à se demander s’il n’est pas complètement maudit en cette épouvantable saison 2017. Alors qu’il avait encore réalisé des miracles au volant de suffocante MCL32 et qu’il se dirigeait vers ses premiers points de l’année, Fernando Alonso a de nouveau vu sa mécanique le trahir à quelques encablures de l’arrivée. Contraint à l’abandon pour la cinquième fois en six courses, le « Taureau des Asturies » s’est consolé en s’offrant un bain de foules dans la tribune du virage 9 et en constatant que sa côte de popularité avait littéralement explosé sur le continent nord-américain depuis son escapade réussie aux 500 Miles d’Indianapolis. Adepte des performances hors-normes ces derniers temps, le natif d’Oviedo a d’abord éclaboussé la séance qualificative de toute sa classe en ridiculisant (encore une fois) son coéquipier Vandoorne et en conquérant un inespéré douzième chrono. Victime au départ de l’inconscience de son compatriote Sainz, le pilote McLaren perd une place vis-à-vis de son voisin de garage dans le 1er tour. Repassé devant le Belge lors du restart, le double champion du monde grimpe progressivement dans la hiérarchie grâce aux pit-stop des leaders. Parti sur un premier relais marathon, l’ancien protégé de Flavio Briatore se hisse jusqu’à la cinquième place avant d’irrémédiablement perdre du terrain. Doublé par Perez, Räikkönen et Vettel, l’Ibère s’arrête finalement au 43ème passage afin de chausser les supertendres. Tombé au 11ème rang, « Nando » récupère la dixième place dans la 54ème boucle après l’abandon de Kvyat. En mesure de contrôler assez facilement le retour de Grosjean derrière lui, Alonso doit finalement renoncer à deux tours de l’arrivée en raison de la casse de son catastrophique moteur Honda. Mais quel numéro !
Andrea Noviello
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