Emanuele Pirro : « J’ai toujours envie de venir ici »

Pirro Grand Prix Monaco Historique 2022
Pirro n'a pas hésité une seconde à renfiler la combinaison pour disputer ce 13e Grand Prix de Monaco Historique.
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De retour sur le Grand Prix de Monaco Historique six ans après sa dernière participation, Emanuele Pirro a retrouvé le mythique tourniquet princier avec l’enthousiasme d’un jeune premier.

De tous les « anciens » engagés sur ce treizième Grand Prix de Monaco Historique, il est sans doute celui qui offre le plus beau pedigree. Auteur d’un passage aussi court que furtif en Formule 1 (il a pris part à 37 Grand Prix avec pour meilleur résultat une cinquième place. Ndlr), Emanuele Pirro a connu une carrière autrement plus fructueuse sur le front de l’Endurance comme en témoigne ses cinq victoires de prestige lors des mythiques 24 Heures du Mans (2000, 2001, 2002, 2006 et 2007. Ndlr). Vainqueur également à Spa (1986. Ndlr), au Nürburgring (1986. Ndlr), à Macao (1991 et 1992. Ndlr) ou encore à Sebring (2000 et 2007. Ndlr), l’Italien a imposé sa marque sur les plus grands tracés de la planète à l’exception notable du légendaire circuit de Monaco. De retour cette année dans les rues de la Principauté, le lauréat du Grand Prix de Monaco Historique 2010 (dans la catégorie Formule 3. Ndlr) s’est assis quelques minutes avec Warm-up F1 pour évoquer sa passion des voitures anciennes et parler de son attachement au plus prestigieux de tous les circuits en ville.

Depuis la fin de votre carrière de pilote en 2010, vous avez pris l’habitude de courir assez régulièrement au volant de voitures anciennes. Que représente ce Grand Prix de Monaco Historique pour vous ?

Cette épreuve permet, en quelque sorte, d’effectuer un pas en arrière dans l’histoire de la course. Tous les pilotes professionnels ont commencé à courir parce qu’ils étaient passionnés par les voitures et parce qu’ils rêvaient de pouvoir les conduire un jour. Revoir les autos qui ont bercé nos rêves d’enfant, c’est forcément quelque chose de particulier. Même les machines qui ne nous ont pas marqué plus jeune ont une belle histoire. On redécouvre la technologie des années 50, 60 et 70. Ce Grand Prix de Monaco Historique est, aussi, l’occasion de passer un bon week-end entre amis.

Six ans après votre dernière participation au Grand Prix Historique, vous êtes de retour cette année à l’occasion de cette treizième édition. Qu’est-ce qui vous a poussé à revenir cette fois-ci ?

J’ai toujours envie de venir ici ! L’opportunité ne se présente pas à chaque fois, mais lorsqu’un collectionneur m’offre la possibilité de piloter, je suis très heureux de pouvoir le faire. Je connais bien les personnes qui s’occupent de cette voiture (Shadow DN1 de 1973. Ndlr). Cette année, ils m’ont demandé de courir au volant de cette auto et j’ai accepté bien volontiers.

En 2016, vous aviez eu la chance de piloter la mythique Ferrari 312 B3 de Niki Lauda. Cette année, vous avez couru au volant de la Shadow DN1 du grand Graham Hill. En quoi cette auto est-elle spéciale à vos yeux ?

Je ne recherche pas tant la compétitivité d’une voiture, mais plutôt l’histoire qui s’en dégage. Il est inutile de rappeler ce qu’ont réalisé Niki Lauda ou Graham Hill. L’un comme l’autre a marqué l’histoire du sport automobile. Graham, tout comme Niki, était aussi un véritable personnage. Piloter une voiture qui a été la sienne, c’est vraiment quelque chose de beau.

« Quand j’ai couru ici pour la première fois au volant d’une Formule 3, il y avait encore l’ancienne chicane du Port. Ce gauche-droite représentait un sacré challenge. C’était certainement un virage plus dangereux, mais aussi clairement plus exigeant pour les pilotes » 

Une fois installé à bord de cette Shadow DN1, avez-vous immédiatement retrouvé vos repères de pilote ?

Oui et non. Les automatismes sont un peu un mix entre ce que la voiture te demande de faire et ce que tu es capable de faire. Quand tu ne connais pas bien l’auto et lorsque celle-ci n’est pas totalement optimisée en termes de réglages, il n’est pas facile de faire ce que la machine te demande. Si la voiture avait pu être testée en amont et si elle avait pu bénéficier d’un équilibre adéquat, alors il m’aurait été plus facile de retrouver les automatismes.

L’espace d’un week-end, vous avez pu goûter à la vie d’un pilote des seventies. Auriez-vous aimé courir à cette époque-là ?

Je crois que la plus belle époque pour moi aurait été les années soixante. Même en tant que personne pour la simple et bonne raison que ces années-là étaient magnifiques. Chaque jour était meilleur que le précédent. Il y avait peu d’attentes. Maintenant, courir au début ou au milieu des années soixante signifiait forcément affronter Jim Clark ce qui était loin d’être une sinécure (rires. Ndlr).

Le circuit de Monaco a quelque peu évolué depuis votre dernière apparition au volant d’une Formule 1 lors de la saison 1991. Quel regard portez-vous sur les changements apportés au tracé princier ?

Quand j’ai couru ici pour la première fois au volant d’une Formule 3, il y avait encore l’ancienne chicane du Port. Ce gauche-droite représentait un sacré challenge. C’était certainement un virage plus dangereux, mais aussi clairement plus exigeant pour les pilotes. Une fois en F1, tout est devenu plus facile avec la chicane actuelle. Mais à l’époque, le premier « S » de la Piscine était encore bordé de ce mur et de ce rail tout proche. Cette difficulté a disparu aujourd’hui ce qui rend, sans aucun doute, le tracé plus simple qu’autrefois.

Propos recueillis par Andrea Noviello

Grand Prix Monaco Historique Pirro
Emanuele Pirro a savouré chaque instant passé à bord de la Shadow DN1 ex-Graham Hill.
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