Buenos Aires 1997 : l’excès d’arrogance

Michael Schumacher Argentine 1997
Après avoir souffert au Brésil, Schumacher abandonne dès le 1er tour du Grand Prix d'Argentine.
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Plein d’ambition à l’heure d’attaquer sa seconde saison en rouge, Michael Schumacher vit un début d’exercice 1997 dès plus compliqué. Repoussé sur la quatrième place de la grille du Grand Prix d’Argentine, l’Allemand accroche la Stewart de Barrichello au départ et abandonne dans l’anonymat après avoir volontairement abandonné sa monoplace sur la piste.

En récoltant trois victoires héroïques en 1996 pour sa première saison au volant d’une Ferrari, Michael Schumacher a non seulement confirmé son statut de meilleur pilote du moment, mais a surtout permis à la Scuderia de décrocher la deuxième place du championnat constructeurs pour la première fois depuis l’exercice 1990. Résolument ambitieux à l’heure d’attaquer sa deuxième saison en rouge, le double champion du monde voit les bonnes nouvelles s’enchaîner les unes derrières les autres. Outre la naissance de sa fille Gina Maria, le natif d’Hürt-Hermülheim peut également se réjouir de l’arrivée à Maranello de celui qui a grandement contribué à ses succès chez Benetton : Ross Brawn. Accompagné par son acolyte Rory Byrne, le talentueux ingénieur anglais n’a pas directement influé sur le dessin de la nouvelle F310B, mais se révèle être une recrue de choix dans l’optique du titre.

Testée de longues semaines à Fiorano, la dernière création de John Barnard chez Ferrari répond à la philosophie prônée par l’Allemand depuis son transfert en Italie : favoriser la fiabilité avant la performance pure. Mais à Melbourne le constat est implacable : « Schumi » accuse 2,1 secondes de retard sur la pole de son rival annoncé Jacques Villeneuve. Une humiliation. Abattu, le protégé de Willi Weber n’en reste pas moins convaincu de pouvoir inverser la tendance en course. Rescapé d’un départ chahuté qui aura vu son coéquipier Eddie Irvine emboutir la Williams du Canadien au premier virage, le « Baron Rouge » ne profite cependant pas de l’aubaine. Plombé par un deuxième pit-stop imprévu suite à un dysfonctionnement de son ravitailleur, le prodigue de Kerpen doit se contenter de la deuxième place derrière la McLaren de David Coulthard. Son Grand Prix du Brésil ne sera, hélas, guère plus productif.

Pris à son propre piège

Exceptionnel en qualification, il colle une seconde pleine à son voisin de garage Irvine, le pilote de 28 ans ne peut en revanche pas réaliser de miracles en course, la faute à une monoplace incapable de suivre le rythme des meilleures. Seulement cinquième à Interlagos, l’ancien poulain de Flavio Briatore se présente en Argentine fort de huit points au championnat, soit seulement deux unités de moins que son rival Villeneuve. Si le rendement de ses pneumatiques Goodyear ne lui donne pas entière satisfaction en essais, le champion du monde 1995 entend profiter des caractéristiques du sinueux tracé de Buenos Aires pour tenter de faire vaciller les imbattables Williams. Encore largué dans l’exercice du tour chronométré, il accuse cette fois un débours de 1,3 seconde sur la pole, le fer de lance de la Scuderia voit de surcroît un invité surprise s’intercaler entre lui et le duo Villeneuve-Frentzen.

Dominé par la Prost d’Oliver Panis en qualification, l’Allemand sait qu’il doit se débarrasser au plus vite du Français pour espérer se maintenir dans les sillages des Williams en course. Crédité d’un très bon envol, le « petit Mozart de la F1 » élimine aussitôt le Grenoblois non sans s’être fendu d’un coup de volant aussi grossier que dangereux. Quatrième à l’amorce du premier virage, l’autre Ferrari d’Irvine s’étant entre temps intercalée devant son chef de file, « Schumi » se laisse également déborder par la Stewart de Rubens Barrichello avant de bêtement l’accrocher. Si les dégâts sur la F310B du natif d’Hürt-Hermülheim semblent minimes, le double champion du monde choisit, à l’inverse du Brésilien, de ne pas repartir et d’abandonner sa monoplace sur place. Une erreur de jugement lourde de conséquences. La direction de course ayant pris le parti de sortir la voiture de sécurité plutôt que de brandir le drapeau rouge, Schumacher est contraint de renoncer sans combattre. La quête d’une troisième couronne mondiale est bien mal engagée.

Andrea Noviello

Michael Schumacher Buenos Aires 1997
Son premier abandon de la saison repousse Schumacher à 12 points de Villeneuve au championnat.
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