Il y a d’abord eu le Halo. Imaginé (enfin c’est un bien grand mot) par les têtes « pensantes » de la Fédération Internationale de l’Automobile en concertation avec la Scuderia Ferrari afin de répondre aux inquiétudes nées de l’épouvantable accident du regretté Jules Bianchi à Suzuka (comme si cela aurait changé la donne), ce dispositif « censé » protéger la tête des pilotes en cas de collision avec une roue ou tout autre objet potentiellement dangereux (une grue par exemple ?) n’avait jamais dépassé le stade de quelques tests à faible allure lors d’essais hivernaux ou de la journée du vendredi. Il y a ensuite eu l’Aeroscreen. Conçu par les ingénieurs de Red Bull dans l’optique de proposer une solution plus esthétique (quoique toujours aussi vilaine) et moins confinant que celle dévoilée par l’instance dirigeante, ce concept potentiellement plus adapté aux caractéristiques d’une monoplace s’était, lui aussi, heurté à la réticence des puristes et d’une grande partie du paddock. Il y a désormais le « Shield ». Alternative aux deux précédentes propositions, ce système développé en secret par la FIA sera officiellement présenté à l’occasion du prochain Grand Prix d’Italie à Monza. Désireuse d’imposer coûte que coûte une protection du cockpit après avoir subi une déferlante de critiques (toutes fondées) à la mort du pilote français, l’autorité régulatrice n’a rien trouvé de mieux que de sortir de son chapeau une version revue et corrigée de l’Aeroscreen Red Bull. Non content de poser toujours les mêmes problèmes de visibilité en cas de pluie et de ne pas pleinement assumer son rôle en fonction de l’angle du choc (le risque zéro n’existant de toute façon pas en sport automobile), le bouclier dénaturerait complètement l’esprit d’une monoplace (qui par définition est ouverte) et ôterait à ces as du volant la dernière once d’admiration dont ils jouissent encore auprès des amoureux de Formule 1. Un bouclier ? Non mais Halo quoi !
Andrea Noviello
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