Monaco 1997 : monsieur météo

Michael Schumacher Monaco 1997
Époustouflant, Michael Schumacher a de nouveau tourné en ridicule tous ses adversaires sous la pluie.
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Près d’un an après son époustouflante démonstration barcelonaise, Michael Schumacher fait de nouveau étalage de toute sa virtuosité sous la pluie lors du Grand Prix de Monaco 1997. Parti au volant d’une machine réglée pour le mouillé, l’Allemand écrase la concurrence et s’en va offrir à Ferrari sa première victoire en Principauté depuis seize ans.

Pointé du doigt par Alain Prost pour sa manœuvre particulièrement musclée à l’encontre d’Olivier Panis lors du dernier Grand Prix d’Argentine, Michael Schumacher a quitté Buenos Aires avec un débours de douze points sur son rival dans la course au titre Jacques Villeneuve. Pas encore suffisant pour définitivement condamner ses chances, ce retard a toutefois le don d’irriter le double champion du monde d’autant qu’en trois courses disputées, trois pilotes différents se sont imposés. Problème, l’Allemand ne compte, lui, aucun succès en ce championnat 1997 et les sempiternels problèmes de sous-virage affectant la F310B ont tendance à sérieusement renforcer son courroux. Pourtant, le Grand Prix de Saint-Marin couru dans le fief de la Scuderia a redonné le sourire au protégé de Willi Weber. Si le natif d’Hürt-Hermülheim n’a pu empêcher son compatriote Heinz-Harald Frentzen de décrocher son premier succès en Formule 1, il est enfin parvenu à soutenir la comparaison avec les imbattables Williams sur la durée d’une course.

De quoi retrouver la confiance d’autant que l’abandon de Villeneuve à Imola, conjugué à sa deuxième place, lui permet d’effacer la moitié de son retard sur le Québécois. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, le prodigue de Kerpen peut s’appuyer sur une version améliorée du moteur Ferrari à l’heure d’aborder l’un des rendez-vous phare du calendrier : Monaco. Déjà vainqueur à deux reprises dans les rues sinueuses de la Principauté (1994, 1995), l’ancien poulain de Flavio Briatore compte mettre à profit ses talents d’équilibriste pour ouvrir son compteur personnel et offrir à Ferrari sa première victoire en terre princière depuis l’inoubliable succès de Gilles Villeneuve en 1981. Bien conscient que le plus gros du travail se joue dès samedi lors des qualifications, le « petit Mozart de la F1 » sort le grand jeu dans l’exercice du tour chronométré, échouant finalement à seulement 19 millièmes de son compatriote Frentzen. Une performance remarquable. Mais le meilleur est encore à venir.

L’inspiration gagnante

Rompu aux changements inopinés de la météo azuréenne, le champion du monde 1995 demande à Ferrari de lui préparer deux autos aux réglages bien distincts. La première est réglée pour le sec tandis que la seconde adopte un set-up intermédiaire davantage tourné vers des conditions pluvieuses. Après avoir scruté une dernière fois la « Tête de Chien », le fer de lance de la Scuderia décide finalement de s’installer à bord de la monoplace configurée pour la pluie. Un choix qui va rapidement porter ses fruits. Les premières gouttes s’abattant sur le circuit avant même le départ, « Schumi » n’éprouve pas le moindre mal à effacer la Williams en perdition de Frentzen lors de l’extinction des feux. Ses rivaux directs ayant tous, à l’exception de David Coultard, choisi de partir en slick, le pilote de 28 ans n’a déjà plus d’adversaire à sa mesure au moment de virer en tête dans le goulet de Saint-Dévote. En un tour il colle 6,6 secondes à la Jordan de Giancarlo Fisichella. Bluffant.

Le récital du « Kaiser » ne fait pourtant que commencer. De 11,5 secondes au 2ème tour, l’écart avec son dauphin grimpe à 15,7 secondes au bout du 3ème passage avant d’atteindre 22,1 secondes à la fin de la 5ème boucle. Sur une autre planète, le pilote Ferrari offre un véritable récital qu’il magnifie de quelques dérobades habilement contrôlées le long des rails. Assis sur un confortable matelas de 28 secondes dès le 10ème tour, le natif d’Hürt-Hermülheim se contente alors de gérer la marge qui le sépare de l’épatant deuxième Rubens Barrichello. Rien ne semble pouvoir désormais troubler la quiétude de l’intouchable leader de la course, mais une grosse chaleur vient rappeler au protégé de Willi Weber qu’aucune approximation n’est tolérée à Monaco. Arrivé avec un peu trop de vitesse dans Saint-Dévote, « Schumi » bloque ses roues avant et tire tout droit au 53ème passage. Un avertissement sans frais. Schumacher enlève au terme d’une prestation ébouriffante sa troisième victoire en Principauté et s’empare par la même occasion des commandes du championnat. Cette fois sa saison 1997 est bien lancée.

Andrea Noviello

Michael Schumacher Monte-Carlo 1997
Schumacher peut savourer : il offre à Ferrari sa première victoire en Principauté depuis 1981.
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