Le championnat du monde de Formule 1 reprend ses droits ce dimanche 26 mars à Melbourne. Inscrite au calendrier depuis 1985, la manche australienne est rentrée dans l’histoire de la catégorie reine grâce à des Grand Prix d’anthologie. Entre des conditions météorologiques apocalyptiques et des renversements de situation inimaginables, l’épreuve située aux antipodes a été le théâtre de courses au scénario complètement fou. Retour sur l’édition 1994 et l’accrochage provoqué par Michael Schumacher au détriment de son rival dans la course au titre Damon Hill.
Désigné pendant tout l’hiver comme le principal rival d’Ayrton Senna dans la course au titre, Michael Schumacher a fait mieux que répondre aux attentes en cette saison 1994. Privé d’un adversaire à sa mesure, le Brésilien ayant perdu la vie lors du maudit Grand Prix de Saint-Marin disputé sur le circuit d’Imola, le pilote Benetton a littéralement écrasé le début du championnat, remportant six victoires en sept courses. Face à ce raz-de-marée dévastateur pour l’intérêt du 45ème exercice de l’histoire de la Formule 1, mais aussi en raison des nombreuses suspicions qui pèsent sur la légalité de la B194, la FIA décide d’accumuler les sanctions à l’encontre du prodigue allemand. Disqualifié à Silverstone pour ne pas avoir respecté les drapeaux noirs, le protégé de Willi Weber subit le même sort quelques semaines plus tard à Spa en raison d’une usure excessive de son fond plat.
Suspendu dans la foulée pendant deux courses, le natif d’Hürt-Hermülheim voit son avance fondre comme neige au soleil. Car après un début de saison compliqué, conséquence de la disparition de son triple champion du monde d’équipier et de la pression qui pèse désormais sur ses épaules, Damon Hill est parvenu à s’imposer à cinq reprises dont deux fois en l’absence de son rival au championnat. Revenu à une longueur de « Schumi » au soir de son succès au Portugal, le fils de Graham perd de nouveau du terrain lors du retour du « petit Mozart de la F1 » à Jerez. Largement dominé par Schumacher en Europe, le Britannique répond de la plus belle des manières en triomphant quelques semaines plus tard d’un Grand Prix du Japon apocalyptique. En coiffant sa sixième victoire de l’année, le pilote Williams recolle à une longueur de son adversaire avant le dernier rendez-vous de la saison en Australie.
Un final houleux
Battus par le revenant Nigel Mansell dans l’exercice des qualifications, les deux prétendants à la couronne mondiale prennent pourtant le meilleur sur « le lion » dès l’extinction des feux. Installé aux commandes de la course, Schumacher imprime d’entrée un rythme très élevé que seul Hill parvient à suivre. Mais contrairement à leurs précédents affrontements, l’Allemand ne réussit cette fois-ci pas à distancer le natif d’Hampstead. La première valse des arrêts ravitaillement ne bouleverse pas la donne, les deux hommes repartant l’un derrière l’autre de leur passage respectif par les box au 17ème tour. Conscient d’avoir clairement une carte à jouer, le Britannique hausse le rythme et ramarre boucle après boucle la Benetton du poulain de Flavio Briatore. Le dépassement de retardataires pas toujours très conciliants n’entrave en rien le retour du fils de Graham sur le leader du championnat.
Sentant la menace d’Hill poindre, « Schumi » tente de forcer l’allure, mais va finir par craquer le premier. L’Allemand perd le contrôle de sa B194 dans le virage 4 et tape le mur de béton jouxtant le circuit d’Adelaïde. S’il peut revenir en piste, le protégé de Willi Weber sait que les dommages causés sur sa monoplace sont irréversibles. Pas décidé à offrir sur un plateau la couronne mondiale à son rival, Schumacher profite de l’attaque du Britannique dès la courbe suivante pour provoquer un accrochage. Bien qu’immonde, la manœuvre fonctionne à merveille. Propulsé dans les airs avant de retomber lourdement sur le sol et de venir s’encastrer dans un mur de pneus, le natif d’Hürt-Hermülheim abandonne tandis que Hill rejoint son box au ralenti. La sentence s’avère terrible pour le pilote Williams : suspension avant-gauche pliée et fin des espoirs de titre. Schumacher coiffe sa première couronne mondiale dans la controverse alors que dans le même temps Mansell quitte l’écurie de Sir Frank sur un ultime triomphe en F1.
Andrea Noviello
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