Inexistante du temps des gladiateurs, la radio a vu son rôle en Formule 1 progressivement se renforcer à mesure que la technologie a pris le pas sur la seule habilitée au volant de ces rois de la vitesse. Encore limitée aux arrêts au stand à l’aube des années 90, elle est devenue aujourd’hui un des éléments majeurs du spectacle au même titre que le DRS et autres artifices (patins en titane afin de générer des étincelles sous la voiture) censés garantir le show en piste. Véritable aubaine pour des millions de fans enfin en mesure d’écouter en direct (ou quasiment) les réactions et les coups de sang de leurs protégés, la conversation radio a pourtant largement été détournée ces dernières années par une nouvelle génération de pilotes plus douée pour se complaindre en reproches que pour offrir des passes d’armes dignes de ce nom au public. Symbole de cette classe biberon élevée aux smartphones, Max Verstappen a offert en Chine un joli condensé de ces « pleurnicheries verbales » diffusées avec plus ou moins de bonheur par une FOM toujours encline à pimenter des Grand Prix dont le scénario se résume trop souvent à une longue et lénifiante procession. Ramarré par son coéquipier Daniel Ricciardo à quelques encablures de l’arrivée, le prodigue néerlandais s’est alors servi du premier prétexte, la Haas de Romain Grosjean en l’occurrence, pour distiller par ondes interposées ses lamentations au directeur de course Charlie Whiting. Normalisées par le comportement d’enfant gâté de ceux qui sont pourtant supposés représenter l’élite de la discipline, n’est-ce pas monsieur Vettel et ses horripilants « Blue flag », ces gémissements radiophoniques ont transformé les circuits de F1 en vaste cour de récréation où les chamailleries puériles se mêlent aux plus basses délations. Allô Charlie bobo !
Andrea Noviello
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