Vilipendée par toute l’Italie au sortir d’une saison 2016 indigne de son prestige, la Scuderia Ferrari n’a pourtant pas cédé à l’immense pression médiatique et populaire qui lui aura été infligée pendant l’hiver. Restés soudés malgré les incessants avis de tempête lancés à l’extérieur et à l’intérieur même du groupe, les hommes de Maurizio Arrivabene ont parfaitement su faire le dos rond en attendant l’accalmie qui leur permettrait de prouver à leurs détracteurs que le dernier championnat ne se résumait pas uniquement à une année sans victoire ni relief. Lancée dans une profonde restructuration depuis l’arrivée à sa tête de l’ancien responsable sponsoring de Philip Morris, l’écurie la plus titrée de l’histoire a tranquillement laissé passer l’orage tout en s’évertuant à corriger les rouages d’une mécanique rouge pas encore suffisamment huilée pour espérer concurrencer à la régulière la machine de guerre qu’est Mercedes. Amoindrie par le départ inattendu de son directeur technique James Allison, Ferrari a préféré miser sur un de ses jeunes talents, Mattia Binotto en l’occurrence, là où beaucoup voyait le team transalpin s’offrir une pointure du paddock à coup de millions d’euros. Pur produit de Maranello, celui qui officiait jusque-là à la tête du département moteur symbolise à merveille le nouveau virage abordé par l’écurie aux 16 couronnes mondiales. Au lieu de s’entêter à vouloir suivre le modèle dicté par la très large communauté britannique de la F1, la Scuderia a opté en faveur d’un retour aux sources plus en adéquation avec ses racines italiennes. Si la politique du « Made in Italy » ne s’était guère révélée concluante du temps de Stefano Dominicali, elle pourrait toutefois permettre à Ferrari de retrouver une sérénité et une compétitivité derrière laquelle l’équipe court depuis la fin du règne très cosmopolite de Jean Todt. Fratelli d’Italia !
Andrea Noviello
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