Red Bull : le taureau retrouve des ailes
Sevrée de victoires l’an dernier pour la première fois depuis 2008, l’écurie autrichienne est la seule à avoir empêché Mercedes de tout rafler cette saison. Les rapports avec son motoriste Renault s’étant pacifiés, les progrès effectués par le V6 turbo français n’y sont bien évidemment pas étrangers, Red Bull a enfin pu concentrer ses efforts sur l’amélioration de son excellent châssis RB12. Si le team dirigé par Christian Horner a (logiquement) vécu un début d’année timoré, l’inattendu succès de Max Verstappen en Espagne a complètement relancé une machine quelque peu grippée depuis deux ans. Capable de maintenir un rythme de développement très élevé toute la saison, les hommes de Milton Keynes ont progressivement rattrapé leur retard sur Ferrari avant de totalement prendre l’avantage en deuxième moitié de championnat. Portée par un duo de pilotes aussi complémentaire que redoutable, l’équipe autrichienne s’est imposée comme la seule force d’opposition crédible face au rouleur compresseur Mercedes. Agressive dans ses stratégies, Red Bull n’a en outre pratiquement jamais eu à subir les affres de sa mécanique à l’exception de l’abandon de Verstappen aux États-Unis (boîte de vitesse). Opportunistes à chaque fois que Mercedes s’est prise les pieds dans le tapis (Barcelone, Sepang), les protégés de Dietrich Mateschitz affichent un très beau tableau de chasse en 2016. 2 victoires, 1 pole position, 16 podiums et 5 meilleurs tours en course pour un total de 468 points récoltés. Seul regret : l’improbable cafouillage pneumatique de Monaco a privé Daniel Ricciardo d’un succès de prestige en Principauté.
Ferrari : le cheval cabré se dérobe
Ressuscitée la saison passée par les trois succès de Sebastian Vettel et l’arrivée à sa tête de Maurizio Arrivabene, l’écurie la plus titrée de l’histoire a sévèrement déchanté en 2016. Alors que les essais hivernaux avaient laissé entrevoir de belles promesses, la Scuderia enregistrant les deux meilleurs chronos absolus, Ferrari n’est jamais parvenue à venir se mêler à la lutte pour le titre mondial avec Mercedes. Performante en début de championnat, la SF16-H a progressivement décliné au fil des courses, la faute à un manque d’évolutions susceptibles de maintenir la dernière née des ateliers de Maranello au niveau de ses concurrentes directes. Incapable de profiter des cadeaux offerts par Mercedes pour s’inviter au festin des rois, le team transalpin a surtout bêtement gâché deux occasions (Melbourne, Montréal) en or de renouer avec la victoire en se fourvoyant dans des stratégies incompréhensibles. Sujette à de nombreuses avaries techniques (Melbourne, Sakhir, Marina Bay) cette année, la création de James Allison s’est également montrée nettement moins tendre avec ses gommes, une qualité qui avait pourtant fait le succès de sa devancière. Si Kimi Räikkönen a retrouvé un peu de sa grinta perdue au volant après deux dernières années cauchemardesques, il n’en va pas de même pour un Vettel terriblement nerveux. Grincheux, brouillon, sans compter ses insupportables pleurnicheries à la radio, l’Allemand est retombée dans ses travers de 2014, emmenant dans son sillage une Scuderia de nouveau prête à imploser. Troisième du championnat avec 398 points au compteur, Ferrari enregistre sa deuxième saison vierge de toutes victoires en trois ans.
Andrea Noviello
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