Billet d’humeur : Un manège désenchanté

Billet d'humeur Autriche 2017
Avec ses énormes run-off, le Red Bull Ring s'est transformé en un vulgaire parking de supermarché.
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Régulièrement plébiscité par les fans et les pilotes pour son cadre champêtre et son atmosphère dépaysante, le Grand Prix d’Autriche a accouché d’une course d’une infinie tristesse cette saison. Mais comment en aurait-il pu être autrement sur l’indigent et aseptisé tracé styrien ? Tourniquet sans saveur et sans réel challenge depuis son émasculation en 1997 par ce cher Hermann Tilke, le circuit autrichien a également perdu au fil des ans le peu d’intérêt dont il jouissait encore au gré du remplacement des bacs à gravier par d’immenses zones de dégagements bitumées. Devenu l’apanage des sorties au large, les pilotes ne risquant de toute façon rien sur ces maudits run-off, le Red Bull Ring s’est transformé en vaste parking de supermarché où les plus maladroits de ces as du volant peuvent (presque) aussi bien performer que les étoiles de la catégorie reine. Conscients de ne pas pouvoir endiguer les envies de hors-piste de la génération « jeux-vidéo », toutes les solutions apportées (vibreurs striés, saucisses jaunes) s’étant soldées par de lamentables échecs, les propriétaires du tracé niché dans les collines de Spielberg ont alors envisagé l’extension de l’actuelle piste de 4,318 km. Ambitieux et particulièrement attractif sur le papier, ce projet prévoyait la réouverture de toute la première partie de l’ancien Österreichring. Rapidement soumise à la Fédération Internationale de l’Automobile, l’idée étant de pouvoir accueillir l’édition 2017 de la manche autrichienne sur cette nouvelle configuration, cette proposition a essuyé un refus ferme et catégorique de la part de l’instance dirigeante. Motif invoqué ? La trop grande proximité des rails avec la piste et surtout le caractère beaucoup trop rapide de cette nouvelle section. Aveuglée par sa propre incompétence et son incapacité à remplir efficacement sa mission, l’autorité régulatrice a donc préféré mettre le holà au retour d’un vrai circuit d’homme, quitte à laisser la F1 se produire sur un manège désenchanté !

Andrea Noviello

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