Sévèrement tancé par ses compatriotes et par la presse britannique pour son absence lors du F1 Live de Londres, Lewis Hamilton a amorcé une réconciliation avec le public anglais en décrochant le meilleur temps des qualifications du Grand Prix de Grande-Bretagne. Intouchable sur ses terres, le triple champion du monde coiffe une 67ème pole position magistrale, rejetant la Ferrari de Kimi Räikkönen à plus d’une demi-seconde et celle de son principal rival au championnat Sebastian Vettel à sept dixièmes.
Son absence lors du F1 Live de Londres a fait jaser de l’autre côté de la Manche. Là où tous ses congénères, Sebastian Vettel y compris, se sont pris au jeu de la manifestation organisée par Liberty Media dans les rues de la capitale britannique afin de rapprocher les pilotes du public, Lewis Hamilton a préféré s’offrir trois jours de décompression (plutôt animés) du côté de Mykonos, soulevant un flot de critiques contre lui inédit de la part de ses compatriotes. Violemment attaqué par la presse anglaise et par certains fans déçus de son attitude d’enfant gâté, le triple champion du monde a, comme souvent, balayé d’un revers de la main toute éventuelle polémique dès son arrivée dans le paddock de Silverstone. Convaincu de ne pas avoir terni sa côte de popularité auprès de ses supporters, le pilote Mercedes a profité de (longues) séances dédicaces pour renouer le contact avec son public.
Parfaitement détendu après son escale grecque, le natif de Stevenage s’est même permis de laisser la vedette à son coéquipier Valtteri Bottas lors de la journée du vendredi. Devancé à chaque fois par le Finlandais, l’Anglais a attendu le moment fatidique des qualifications pour sonner la charge. Après un premier coup de semonce en Q2, Hamilton a sorti l’artillerie lourde en Q3, décrochant avec plus d’une demi-seconde d’avance sur son plus proche poursuivant la 67ème pole position de sa carrière, la cinquième sur l’ancien aérodrome de Silverstone. « Il faut toujours garder le meilleur pour la fin, s’amuse le pilote flanqué du numéro 44. Je devais m’assurer de réussir ce tour, car je n’en avais pas eu l’occasion en Autriche à cause de ma pénalité. J’aime quand les conditions sont changeantes comme aujourd’hui. L’équipe a encore réalisé un travail incroyable une fois la piste sèche, car les pneus étaient fantastiques dans ces virages rapides. Réaliser la pole avec un tel public, c’est incroyable ! »
Räikkönen répond à Marchionne
Placé sous enquête des commissaires pour avoir gêné Romain Grosjean (10ème) dans la dernière partie de la séance, Hamilton a finalement été dédouané par la FIA et a conservé le bénéfice de sa sixième pole de l’année. Seul pilote en mesure de briser la barre des 1’27 sur un tour, il signe le chrono de référence en 1’26’’600 explosant au passage le précédent record de la piste de plus de 2,5 secondes, le Britannique fera office de grand favori demain en course, lui qui reste sur trois succès consécutifs sur ses terres depuis l’édition 2014. Le triple champion du monde devra tout de même surveiller comme le lait sur le feu les deux Ferrari derrière lui de Kimi Räikkönen (2ème) et de Sebastian Vettel (3ème). Sérieusement pointé du doigt par l’état-major de la Scuderia dans la semaine pour son attitude dilettante, le champion du monde 2007 a apporté la plus belle des réponses en devançant, à la régulière cette fois, son illustre coéquipier allemand.
« J’avais de bonnes sensations au volant, confirme le Finlandais. J’ai réalisé un bon temps malgré des conditions difficiles notamment au début. Nous avons une voiture très rapide ici et demain nous voulons donner du fil à retordre à Lewis. Nous sommes deux donc nous allons essayer d’en profiter pour lui chiper la première place. » Héro du dernier week-end autrichien, Bottas (4ème) n’est en revanche pas parvenu à réaliser de miracle lors de ces qualifications anglaises. Le natif de Nastola a même essuyé un cinglant revers dans l’exercice du tour chronométré puisque le Finlandais accuse plus de sept dixièmes de retard sur le temps de son coéquipier Hamilton. Autre déception notable : les Red Bull. Pratiquement revenues dans le match à Spielberg, les monoplaces autrichiennes ont sérieusement déchanté en Angleterre. Si Max Verstappen a limité les dégâts avec son cinquième chrono, qui se transformera en quatrième position sur la grille avec la pénalité de cinq places infligée à Bottas pour changement de boîte de vitesse, Daniel Ricciardo (20ème) a connu un nouveau samedi après-midi galère.
Vandoorne enfin dans le ton
Trahi par son turbo en tout début de Q1, l’Australien a dû immobiliser sa RB13 à l’entrée de l’ancienne voie des stands, provoquant l’interruption de la séance sous drapeau rouge. Loin de tous ces tracas, Nico Hulkenberg a de nouveau fait parler la poudre en qualification en hissant sa Renault au sixième rang de ces qualifications britanniques. L’Allemand précède le duo de chez Force India, Sergio Perez (7ème) toujours légèrement plus rapide qu’Esteban Ocon (8ème) et l’autre sensation de cette séance Stoffel Vandoorne (9ème). Après avoir essuyé sept revers dans l’exercice du tour chronométré face à ce diable de Fernando Alonso (13ème), le débutant belge a enfin réussi à damer le pion à l’Espagnol et à décrocher sa première Q3 de l’année. « Je suis très fiers de ma performance, révèle le pilote McLaren. Se hisser dans l’ultime partie des qualifications sur une piste comme celle-là constitue un très beau résultat. Nous savions que des conditions changeantes pouvaient nous aider. Maintenant l’objectif est de prendre un bon départ et de rester dans la zone des points en course. »
Encore une fois éclipsé par son voisin de garage en qualification, Jolyon Palmer tire tout de même son épingle du jeu à domicile avec un onzième temps prometteur en vue du Grand Prix. Lui aussi dans l’œil du cyclone après sa bourde autrichienne, Daniil Kvyat (12ème) s’est octroyé un court répit en dominant son coéquipier chez Toro Rosso Carlos Sainz (14ème) de plus de trois dixièmes. Déjà en retrait il y a une semaine sur le Red Bull Ring, les Williams ont encore souffert le martyre à Silverstone. Felipe Massa (15ème) précède son jeune coéquipier Lance Stroll (16ème) et la seconde Haas du toujours aussi inconstant Kevin Magnussen (17ème). Incapable de se hisser au niveau de son voisin de garage Grosjean, le Danois partagera les dernières lignes de la grille avec les deux Sauber. Dominé par le Suédois en Autriche, Pascal Wehrlein (18ème) a repris l’ascendant sur Marcus Ericsson (19ème) en Angleterre et consolide ainsi sa place de leader de l’écurie à quelques jours de l’intronisation de Frédéric Vasseur au rôle de team principal.
Andrea Noviello
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