Présenté depuis de nombreuses saisons maintenant comme le pilote le plus brillant de sa génération, Fernando Alonso a vu son aura à l’intérieur du paddock dangereusement décliné ces dernières années. Non pas que son immense talent soit remis en cause, mais le ténébreux espagnol a cette fâcheuse tendance à toujours se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment. Si le double champion du monde porte évidemment une responsabilité dans ce qui est hélas devenu son triste quotidien (une lutte en fond de grille) en tant que pilote McLaren-Honda, son tempérament de battant et son exceptionnel faculté à sublimer le potentiel d’une monoplace (ratée) continuent de forcer le respect de ses congénères. Un temps annoncé chez Mercedes afin de pallier le départ du champion du monde en titre Nico Rosberg, le natif d’Oviedo a finalement dû se résoudre à rester une année de plus à Woking, quitte à (re)mettre entre parenthèse ses rêves de troisième couronne mondiale. Sevré de la si enivrante saveur du succès depuis son triomphe à domicile en 2013, le « Taureau des Asturies » se devait, tôt ou tard, de redonner vie à une carrière sérieusement ébranlée par de multiples mauvais choix. En annonçant son désir de participer aux prochaines 500 miles d’Indianapolis, l’Ibère a non seulement pris tout le microcosme de la Formule 1 de court, mais a surtout prouvé à ses détracteurs qu’il n’avait pas encore rayé le mot ambition de son dictionnaire. Conscient que ses chances de rejoindre son idole Ayrton Senna au palmarès s’amenuisent d’année en année, l’ancien protégé de Flavio Briatore a décidé de se lancer un défi tout aussi prestigieux : la triple couronne (Monaco-500 Miles d’Indianapolis-24 Heures du Mans). Épaulé dans sa tâche par l’écurie responsable de tous ses malheurs, le pilote McLaren devra d’abord apprendre à dompter les 4,023 km du mythique speedway américain avant d’espérer décrocher le jackpot sur Victoria Lane. Mais si la chance, lui qui en a tant manqué ces derniers temps, venait à l’accompagner le 28 mai prochain, Alonso pourrait alors goûter à ce que l’on appelle de l’autre côté de l’Atlantique le rêve américain !
Andrea Noviello
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