Stoffel Vandoorne
La saison 2017 de Stoffel Vandoorne prend course après course des allures de long chemin croix. Inexistant face à un Fernando Alonso exceptionnel depuis l’entame du championnat, le Belge a un peu plus sombré lors de ce Grand Prix d’Espagne. Épargné, c’est assez rare pour être souligné, par les ennuis techniques en essais libres, le champion 2015 de GP2 a une nouvelle fois pris le bouillon dans l’exercice des qualifications. Seul pilote du plateau incapable de se sortir de la moindre Q1, il décroche à Barcelone un piteux 19ème chrono à 1,4 secondes de son coéquipier espagnol, le natif de Courtrai s’est tristement signalé en course en commettant une faute de jugement indigne de son (grand) talent. Rétrogradé sur la dernière place de la grille de départ pour avoir procédé au changement de nombreux éléments sur son moteur, le pilote McLaren exécute un envol de bonne facture qui lui permet d’effacer la Toro Rosso de Kvyat. Venu à bout de la Renault de Palmer dans le 1er tour, le protégé d’Éric Boullier occupe le quinzième rang jusqu’à son changement de gommes à la fin de la 12ème boucle. Passé en pneus tendres, l’ancien pensionnaire d’ART GP se livre alors à un joli duel avec Palmer dont il sortira finalement vainqueur au 21ème passage malgré la défense plus que limite du Britannique. Provisoirement installé en quinzième position après le pit-stop de son voisin de garage Alonso au 31ème tour, le pilote flanqué du numéro 2 va complètement se louper trois boucles plus tard au moment où la Williams de Massa tente de le piquer au freinage du virage numéro 1. Sans doute surpris de voir le vice-champion du monde 2008 aussi vite revenu à sa hauteur, le Belge adresse un grossier coup de volant au Pauliste qui renvoie sa MCL32 dans le décor, roue avant-droite arrachée. Contraint à l’abandon pour la troisième fois en cinq courses, Vandoorne écopera, de surcroît, d’une pénalité de trois places sur la grille du prochain Grand Prix de Monaco pour avoir provoqué la collision avec Massa. Quand rien ne va …
Williams
La mythique écurie britannique poursuit sa campagne 2017 en dent de scie. Après avoir déjà souffert en Russie, Williams a complètement déchanté sur l’un des circuits étalons du calendrier. Si la FW40 accuse toujours un manque d’appui aérodynamique évident par rapport aux meilleures machines du plateau, sa compétitivité n’explique pas complètement les mauvais résultats enregistrés par les hommes de Claire Williams. Toujours aussi solide en qualification, il décroche le neuvième chrono du jour, Felipe Massa n’a en revanche pas pu convertir les promesses nées du samedi à cause d’un départ chaotique dans lequel il va involontairement pousser dehors son ancien coéquipier Alonso. Obligé de repasser précipitamment par son box afin de changer d’aileron-avant, le vice-champion du monde 2008 se voit rejeter en 18ème et dernière position. Une place que le Brésilien occupera pendant un long moment avant de se défaire de la Renault de Palmer. Venu également à bout de la McLaren de Vandoorne au 34ème tour, le Pauliste achèvera son après-midi galère par un dernier dépassement sur son coéquipier Stroll dans l’avant-dernière boucle avant de profiter de la crevaison de Magnussen pour se hisser au treizième rang. Une nouvelle fois surclassé par son voisin de garage dans l’exercice du tour chronométré, il signe un désastreux 18ème temps à 1,2 seconde de Massa, Lance Stroll a vécu un Grand Prix d’Espagne tout aussi catastrophique. Passé entre les gouttes d’un départ mouvementé, le Canadien se maintient tout le premier relais en treizième position. Appelé à son box au 12ème passage, le débutant tombe au quinzième rang, mais va habillement tirer parti de la virtual safety-car pour opérer son deuxième changement de gommes au 33ème tour. Incapable de faire correctement fonctionner ses pneus médiums, le Québécois s’écroule totalement dans le dernier tiers de course passant de la douzième à la seizième position. Un naufrage.
Jolyon Palmer
La question de son maintien aux côtés d’Hulkenberg risque rapidement de refaire surface si le Britannique continue d’enchaîner les prestations aussi insipides au volant de la RS17. Rarement à son avantage en ce début de campagne 2017, Jolyon Palmer a littéralement été broyé par son brillant voisin de garage sur les hauteurs de Montmeló. Pitoyable 17ème des qualifications quand dans le même temps « Hulk » se hissait au treizième rang, l’Anglais s’est montré encore plus transparent le dimanche après-midi. Auteur d’un bon départ, ce sera son seul fait d’armes du week-end, le fils de Jonathan occupe la quatorzième position pendant deux petits tours avant d’inexplicablement choisir de se débarrasser de ses gommes médiums à l’entame de la 3ème boucle. Dépassé par Vandoorne et Kvyat, le pilote de la marque au losange reprend l’avantage sur la McLaren à la faveur du pit-stop du Belge au 12ème passage. Une satisfaction de courte durée. Facilement avalé par le champion 2015 de GP2, le natif d’Horsham perd une autre place dans la 21ème boucle au moment d’exécuter son second changement de gommes personnel. Rejeté en 18ème position derrière la Williams de Massa, l’ancien pensionnaire de DAMS passe tout le reste de son Grand Prix à la place de lanterne rouge sans jamais donner le sentiment de pouvoir changer le cours des événements. Ni un dernier changement de pneus au 42ème passage ni l’obtention du sixième meilleur chrono en course ne viendront enjoliver la triste prestation du pilote Renault à Barcelone. Anonyme quinzième sous le drapeau à damier, Palmer enregistre en Espagne un nouveau résultat blanc et reste désespérément bloqué à zéro point au championnat. Sans un sursaut dès Monaco, son avenir chez Renault pourrait très vite s’inscrire en pointillé. Inquiétant.
Marcus Ericsson
Le Suédois n’a certes pas bénéficié de la même réussite que son voisin de garage au moment de l’entrée de la virtual safety-car, mais force est de constater que depuis le retour de Wehrlein au volant de la Sauber, Marcus Ericsson ne cesse de pâtir de la comparaison avec le petit protégé de Mercedes. Dominé, comme c’est toujours le cas depuis Bahreïn, par l’Allemand dans l’exercice du tour chronométré (il conquiert un modeste 16ème temps à une demi-seconde de son coéquipier), le pilote Sauber s’est bien racheté en course sans toutefois parvenir à s’inviter dans la zone des points. Crédité d’un envol moyen, le Nordique gagne deux places d’entrée grâce aux abandons prématurés de Räikkönen et de Verstappen. Propulsé en quatorzième position par l’arrêt au stand de Palmer à l’entame du 3ème tour, l’ex-pilote Caterham se maintient facilement devant la McLaren de Vandoorne pendant son premier relais. Invité par son box à opérer son changement de gommes à la fin du 18ème tour, l’ancien pensionnaire de DAMS en GP2 retombe au quinzième rang derrière la Williams du débutant Stroll. Avantagé par des pneus nettement plus frais, Ericsson se joue du Canadien dans la 25ème boucle avant d’enchaîner un autre dépassement sur la McLaren d’Alonso trois tours plus tard. Remonté en treizième position, le Suédois choisit d’écourter son second relais afin de passer les médiums au 33ème passage à la faveur de la neutralisation sous régime de voiture de sécurité virtuelle. Un choix qui ne sera guère concluant. Ressorti derrière Stroll, le Nordique va cette fois éprouver nettement plus de difficulté pour se débarrasser du Québécois. Coincé près de vingt durant par la Williams, le natif de Kumla trouvera finalement l’ouverture au 55ème passage. Mais le mal est fait. Frustrant onzième à l’arrivée, la crevaison de Magnussen lui ayant permis de gagner une place dans le dernier tour, Ericsson manque une belle occasion d’ouvrir son compteur personnel et justifie son statut de pilote de troisième (voir même de quatrième) zone. Trop insuffisant à ce niveau.
Andrea Noviello
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