Billet d’humeur : Ce sera sans moi !

Billet d'humeur Angleterre 2017
Malgré la désapprobation des pilotes et des équipes, la FIA impose l'utilisation du Halo dès 2018.
Facebooktwitter

Elle n’a finalement pas pu s’en empêcher. Malgré les avis contraires des principaux intéressés et les critiques répétés des fans, la Fédération Internationale de l’Automobile a décidé de rendre obligatoire l’utilisation du Halo en Formule 1 dès l’an prochain. Testé (enfin c’est un bien grand mot) par la quasi-totalité du plateau la saison passée, ce système censé protéger la tête des pilotes d’un éventuel (vous avez dit improbable ?) impact contre une roue ou un débris lors d’un crash avait alors suscité des avis très contrastés à l’intérieur même du paddock. Si certains (Vettel, Rosberg, Ricciardo) avaient rapidement soutenu l’introduction du Halo en F1, la grande majorité des pilotes (Hulkenberg, Grosjean, Hamilton, Verstappen, Perez, Palmer …) s’était opposée à l’apparition sur leur monoplace d’un artifice aussi hideux qu’inutile. Mise au placard le temps d’explorer, avec toujours aussi peu de succès, d’autres pistes (Aeroscreen, Shield), la solution développée par Ferrari a donc effectué son retour sur le devant de la scène au moment où on l’attendait le moins. Requinquée par l’arrivée à sa tête du groupe Liberty Media, la catégorie reine du sport automobile semblait enfin repartir sur des bons rails et profitait pleinement de l’engouement offert par le duel au sommet entre la Scuderia et Mercedes. En ignorant ostensiblement l’avis du milieu, neuf équipes (sur dix) se sont opposées à la mise en place du dispositif en 2018, l’instance dirigeante ruine non seulement tous les efforts (voitures plus rapides, look plus agressif …) effectués par la discipline pour reconquérir son public, mais (et c’est bien plus grave) décrédibilise complètement un sport où les notions de risque et de bravoure ne cessent d’être bafouées depuis des années sous l’autel de cette sacro-sainte sécurité. Érigés en tant que héros des temps modernes au sortir du deuxième conflit mondial, les pilotes de F1 perdront l’an prochain encore un peu plus de leur aura (si tant est qu’ils en aient toujours) grâce aux folies castratrices de l’autorité régulatrice. Merci, mais ce sera sans moi !

Andrea Noviello  

Facebooktwitter

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*