Les Flops du Grand Prix de Grande-Bretagne

Pirelli the flop Angleterre 2017
Quatre ans après le "Silverstonegate", Pirelli a de nouveau défrayé la chronique en Angleterre.
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Pirelli

Pirelli flop Angleterre 2017

Déjà ébranlée le week-end dernier en Autriche en raison des sérieux problèmes de « blistering » affectant l’ensemble des monoplaces du plateau, l’image de marque de Pirelli en a encore pris un sérieux coup à Silverstone. Alors que l’on croyait le manufacturier unique de la Formule 1 désormais vacciné contre tout nouvel incident majeur, les gommes transalpines ont directement provoqué la chute des deux Ferrari en fin de course. Bien que moins spectaculaire qu’à l’époque, le délaminage de Kimi Räikkönen à deux boucles du drapeau à damier n’est pas sans rappeler le triste scénario du Grand Prix de Grande-Bretagne 2013. La crevaison du quadruple champion du monde Sebastian Vettel dans l’avant-dernier tour pose, quant à elle, une autre question essentielle. Combien de temps la catégorie pinacle du sport automobile acceptera-t-elle de collaborer avec une entreprise visiblement incapable de répondre à son degré d’exigence ? En s’entêtant à vouloir maintenir sa confiance à la firme milanaise et en refusant (pour l’instant) de lui associer un autre fournisseur de pneus, la F1 se prive non seulement d’un important facteur de spectacle, mais surtout brime des pilotes à qui l’on avait pourtant promis monts et merveilles pendant l’hiver. Constamment obligés de se réfréner sous peine de détruire les très volatiles enveloppes italiennes, ces as du volant doivent également veiller à ne pas de sortir de l’étroite (si ce n’est ridicule) fenêtre d’exploitation des P-Zéro au risque de perdre toute l’efficacité de leurs gommes. Si l’absence d’essais pendant l’année constitue un motif d’excuse relativement valable, encore que le manufacturier italien ait bénéficié l’an dernier de 24 journées de tests sur cinq circuits différents, elle ne justifie cependant pas le manque sidérant de performance des Pirelli et leur pitoyable fragilité. Du changement et vite !

Daniil Kvyat

Daniil Kvyat flop Angleterre 2017

Le Russe est en train de creuser sa propre tombe chez Toro Rosso. Une semaine seulement après son strike au départ du Grand Prix d’Autriche, Daniil Kvyat a de nouveau complètement dérayé dans le 1er tour de course en Grande-Bretagne. Surpris à l’extinction des feux par les deux Williams de Massa et de Stroll, l’ancien protégé d’Helmut Marko a cru bon opportun d’attaquer son coéquipier Sainz dans le triptyque Maggots-Becketts-Chapel. Grave erreur de jugement. Sorti un peu large du premier enchaînement, le natif d’Oufa perd le contrôle de sa STR12 avant de pitoyablement venir s’encastrer dans la monoplace sœur de l’Espagnol. Bilan des opérations : un abandon pour « Carlito » et une course ruinée après seulement quelques mètres parcourus pour le champion 2013 de GP3. Obligé de s’arrêter précipitamment à son box afin de réparer les dégâts, l’ex-pilote Red Bull en profite pour monter les gommes tendres. Reparti logiquement en dernière position, le pilote Toro Rosso se voit sanctionner d’un drive-through dans le 9ème tour pour avoir regagné la piste de manière dangereuse. Relégué très loin derrière les deux Sauber, il parvient néanmoins à grimper d’un rang dans la hiérarchie à la faveur du pit-stop d’Alonso au 21ème passage. Perturbé par une monoplace au comportement faussé par sa touchette du départ, le pilote flanqué du numéro 26 s’arrête de nouveau à son box dans la 28ème boucle afin de rechausser les pneus supertendres. Parvenu enfin à se défaire de la Sauber de Wehrlein au 33ème tour, le Russe gagne dans la foulée une autre position grâce à l’abandon d’Alonso. Parti pour empocher une médiocre seizième place, le pilote Toro Rosso achèvera finalement sa piètre prestation britannique au quinzième rang après avoir croqué sur la fin la Williams à l’agonie de Stroll. De plus en plus contesté au sein même de sa propre équipe, Kvyat a sans doute mis (définitivement) fin à ses chances de prolonger l’aventure en F1 l’an prochain. Un beau gâchis.

Sauber

Sauber flop Angleterre 2017

Il est grand temps que Frédéric Vasseur entre en action du côté de Hinwil. Car entre une monoplace au développement proche du néant et des pilotes incapables d’éviter les frictions en piste, les motifs d’insatisfaction ne manquent pas dans les rangs de l’écurie chère à Peter Sauber. Clairement dépassées sur une piste mettant cruellement en lumière leurs défauts, les Sauber ont d’abord pris le bouillon en qualification avant de se montrer toutes aussi inexistantes le dimanche en course. Dix-huitième dans l’exercice du tour chronométré, Pascal Wehrlein a vécu un Grand Prix des plus galères où rien n’a fonctionné pour lui. Passé au départ par Ericsson, Ricciardo et Alonso, l’Allemand tente un coup de poker derrière la voiture de sécurité en montant les mediums au 2ème tour avant de repasser en gommes tendres la boucle suivante. À priori payant dans un premier temps, il grimpe jusqu’en treizième position peu après la mi-course, le stratagème de l’espoir Mercedes se retourne finalement contre lui en raison d’une dégradation excessive de ses pneumatiques. Rappelé à son box au 31ème passage afin de chausser les supertendres, le natif de Sigmaringen chute en dix-septième et dernière position, une place qu’il ne quittera plus jusqu’au drapeau à damier. Piteux dix-neuvième temps des qualifications, Marcus Ericsson a, lui aussi, vécu une course des plus pénibles. Opportuniste au départ, il tire profit de l’incident entre les deux Toro Rosso pour virer en quinzième position, le Suédois ne va pourtant pas avoir le temps de savourer bien longtemps sa bonne mise en action. Doublé par son coéquipier puis par Alonso, le Nordique reprend finalement l’avantage sur Wehrlein dans la 11ème boucle après un nouveau duel pour le moins viril entre les deux hommes. Revenu à la porte des points grâce aux arrêts de ses adversaires, l’ex-pilote Caterham stoppe monter les supertendres au 29ème tour et chute au dix-septième rang. Venu à bout de Stroll au 43ème passage, le natif de Kumla cédera en fin de Grand Prix aux assauts de la Haas de Grosjean, malgré une défense quelque peu limite, pour terminer juste derrière le Français en quatorzième position. Pas glorieux.

Lance Stroll

Lance Stroll flop Angleterre 2017

L’embellie n’aura finalement pas duré bien longtemps pour le jeune Canadien. Après avoir déjà souffert le martyre en Autriche, Lance Stroll a vécu un nouveau cauchemar pour son premier Grand Prix de Grande-Bretagne. Éliminé dès la Q1 des qualifications, il décroche un bien modeste 16ème chrono, le pilote Williams n’a pas su rebondir en course à l’image de son coéquipier Massa. Crédité pourtant d’un bon départ, il gagne deux places au détriment des pilotes Toro Rosso, le natif de Montréal émerge en douzième position à la fin du 1er tour. Capable de se maintenir à distance respectable de la Haas de Grosjean devant lui, le champion 2016 de F3 cède logiquement face à la Red Bull bien plus rapide de Ricciardo dans la 13ème boucle. Appelé à son box au 33ème passage afin de monter les pneus supertendres, l’ancien membre de la Ferrari Driver Academy connaît un arrêt laborieux (4,2 secondes) qui le repousse en queue de peloton. Facilement venu à bout de la Toro Rosso diminuée de Kvyat, le Montréalais efface également la McLaren d’Alonso au 32ème tour pour le gain de la quatorzième place. Remonté provisoirement au treizième rang après l’arrêt au stand de Magnussen dans la 38ème boucle, le petit protégé de Claire Williams en est presque aussitôt dépossédé par le Danois au sortir d’une manœuvre d’intimidation quelque peu grotesque de l’ancien pilote McLaren. À l’agonie complet en fin de Grand Prix au volant d’une monoplace à priori affectée par une perte d’efficacité aérodynamique au niveau d’un déflecteur, le pilote flanqué du numéro 18 s’incline face à la Sauber d’Ericsson avant d’également céder devant la Toro Rosso de Kvyat. Fade seizième sur la ligne d’arrivée, le Québécois enregistre un sérieux coup d’arrêt à Silverstone lui qui restait sur trois entrées consécutives dans les points depuis le Canada. Non content de subir de plein fouet la comparaison avec son expérimenté coéquipier Massa, le Pauliste arrachant au forceps la dixième place, Stroll montre qu’il n’a pas encore les épaules pour surmonter les carences de sa monoplace. Toujours en phase d’apprentissage.

Andrea Noviello

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