Qualification : Hamilton marche sur l’eau

Lewis Hamilton qualification Italie 2017
Magistral sous la pluie, Lewis Hamilton enlève sa sixième pole position à Monza.
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Quasiment inactif dans la matinée lors de l’ultime séance libre du week-end, Lewis Hamilton s’est pourtant offert le meilleur chrono des qualifications du Grand Prix d’Italie. Époustouflant de virtuosité sous le déluge de Monza, le Britannique empoche la 69ème pole position de sa carrière et bat le record qu’il codétenait depuis Spa-Francorchamps avec Michael Schumacher. Relégué à plus d’une seconde pleine du pilote Mercedes, Max Verstappen décroche le deuxième temps du jour devant l’autre Red Bull de Daniel Ricciardo.

De toute sa carrière en sport automobile, jamais Lewis Hamilton n’avait dû patienter aussi longtemps avant de savoir s’il serait en mesure ou non d’accrocher une nouvelle pole position à son impressionnant tableau de chasse. Entre sa première tentative en Q1, qui lui valut déjà de s’octroyer le meilleur chrono, et son dernier tour rapide en Q3 près de 3h45 se sont écoulées soit l’équivalent (à 20 minutes près) de ce qu’il avait vécu six ans plus tôt à Montréal lors d’un Grand Prix du Canada rendu interminable par des conditions météorologiques toutes aussi atroces. La différence, c’est qu’il ne s’agissait cette fois-ci que d’une séance qualificative. Pourquoi une si longue attente dans ce cas ? L’explication tient en deux raisons. La sortie de piste de Romain Grosjean tout d’abord, le Français se laissant piéger comme un débutant dans la ligne droite des stands par de l’aquaplanning, et surtout l’incapacité du directeur de course Charlie Whiting à renvoyer les pilotes en piste malgré une amélioration sensible de l’état de cette dernière.

Résultat : le triple champion du monde a dû, comme tous ses petits camarades de jeu, s’armer de patience avant d’enfin pouvoir faire parler son talent sous le déluge milanais. Sa démonstration n’en sera que plus belle. Véritable virtuose sur une piste à l’adhérence rendue de plus en plus précaire par l’intensification de la pluie en fin de séance, l’Anglais a offert un vrai récital aux (courageux) spectateurs restés massés dans les tribunes de Monza pour quérir une sensationnelle 69ème pole position en carrière et inscrire encore un peu plus nom au palmarès de la F1. « Je n’y crois pas, confie tout sourire le natif de Stevenage. Réussir cette performance sur les terres de Ferrari n’en est que plus génial. Quand j’ai franchi la ligne, je ne savais pas exactement où j’en étais. J’ignorais si mon tour avait été bon ou pas. La séance a été compliquée pour tout le monde. Avec ces conditions climatiques c’était un peu une loterie. Cela dépendait beaucoup de votre position sur la piste, mais nous avons heureusement bien géré la Q3. »

Stroll éclipse les Ferrari

Homme le plus rapide dans l’exercice du tour chronométré pour la huitième fois de la saison avec un temps de 1’35’’554, Hamilton a tout simplement tourné en ridicule tous ses adversaires à Monza, reléguant son plus proche rival Max Verstappen (2ème) à 1,1 seconde de son chrono. Toujours aussi redoutable dans des conditions où il s’était révélé la saison passée du côté d’Interlagos, le prodigue néerlandais devance l’autre Red Bull de Daniel Ricciardo (3ème) et la sensation de cette séance qualificative Lance Stroll (4ème). Rare pilote à avoir pris le soin d’accumuler un peu de kilomètres sous la pluie lors de la très courte séance libre 3 du matin (15 minutes), le débutant canadien a subjugué tout son monde en affichant un sang-froid et une maîtrise de vieux briscard. « C’était très amusant, révèle celui qui s’élancera demain depuis la première ligne en raison de la pénalité infligée aux deux pilotes Red Bull. Je n’avais encore jamais conduit une F1 sous la pluie donc je ne me suis pas posé de questions. J’ai juste essayé de prendre du plaisir. La voiture était bonne et je me suis bien amusé. »

Cible de tous les regards depuis sa énième altercation avec son coéquipier Sergio Perez (11ème) en Belgique, Esteban Ocon (5ème) a créé l’autre grosse surprise du jour en s’intercalant devant la seconde Mercedes de Valtteri Bottas (6ème), mais surtout devant les deux Ferrari à la traîne de Kimi Räikkönen (7ème) et de Sebastian Vettel (8ème). Visiblement peu à leurs aises au volant de machines réglées pour le sec, les hommes de Maurizio Arrivabene se sont montrés incapables de rivaliser avec les gros bras au retour de l’averse en fin de Q3. « Je ne sais pas quel est le problème, affirme le fer de lance de la Scuderia. Je suis surpris de la performance des autres. Je ne pouvais tout simplement pas aller aussi vite. Quelque chose n’a pas fonctionné dans ces conditions. Heureusement la voiture marche bien sur le sec et on devrait pouvoir revenir assez vite vers l’avant de la course demain. » Parvenu à se glisser in extremis dans l’ultime partie des qualifications, Felipe Massa arrache, lui, le neuvième temps, précédant la McLaren de Stoffel Vandoorne (10ème).

Grosjean boit la tasse

Longtemps en lice pour une accession en Q3, Nico Hulkenberg a finalement dû se contenter du douzième chrono du jour la faute à une mauvaise gestions des gommes intermédiaires. Cloitré pendant quasiment toute la deuxième partie de la séance qualificative dans son box, sa pénalité de 35 places sur la grille ne lui laissant de toute façon aucun espoir de briller en Italie, Fernando Alonso (13ème) a attendu les tous derniers instants de la Q2 avant de prendre la piste et de hisser sa McLaren sous le museau des deux Toro Rosso du Russe Daniil Kvyat (14ème) et de son compatriote Carlos Sainz (15ème). Seul pilote Haas encore en mesure de participer aux qualifications après l’interruption de la séance, Kevin Magnussen (16ème) n’a pas réussi à réaliser de miracles sous ces conditions difficiles, mais pourra néanmoins compter sur la pluie de pénalité qui a touché ses adversaires (Sainz, Alonso, Verstappen, Palmer et Hulkenberg ont été sanctionnés) pour tenter de tirer son épingle du jeu demain en course.

En difficulté, lui aussi, au moment de chausser les pneus intermédiaires, Jolyon Palmer (17ème) accuse cinq secondes pleines de retard sur le chrono de la pole réalisé par son compatriote Hamilton. Repoussés encore plus loin de l’homme de tête, à respectivement 6,1 secondes et 6,3 secondes, Marcus Ericsson (18ème) et Pascal Wehrlein (19ème) tirent pour seule satisfaction d’avoir céder à Romain Grosjean (20ème) le peu envieux fauteuil de lanterne rouge de ces qualifications italiennes. Crédité d’un premier tour lancé plein de promesses, le pilote Haas décrochant à ce moment-là le troisième temps provisoire, le Tricolore est bêtement parti à la faute dans la ligne droite des stands, fracassant sa VF-17 contre le rail intérieur avant de rebondir de l’autre côté de la piste. « Dès mon tour de sorti je me suis plaint que les conditions étaient trop dangereuses, fulminent le natif de Genève. On n’y voyait rien et il y avait juste trop d’eau sur la piste pour ces voitures. Je suis parti en aquaplanning à plus de 300 km/h et je n’ai rien pu faire pour éviter le crash. On aurait pu simplement attendre un petit peu avant de lancer la séance. »

Andrea Noviello

Lance Stroll qualification Italie 2016
Lance Stroll a évité toutes les embûches de la pluie pour se hisser à une belle 4ème place en Italie.
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