Du haut de ses 115 Grand Prix, Romain Grosjean fait logiquement figure de pilote chevronné. Ses huit saisons passées à arpenter les circuits du monde entier et sa profonde remise en question après ses multiples incidents au départ lors de son retour en 2012 ont même valu au Français d’être élu à la tête du GPDA (Associations des pilotes de Grand Prix) cette saison. Une reconnaissance pour celui désormais en charge de défendre les intérêts de ses pairs face à la Fédération Internationale de l’Automobile, mais aussi une forme de devoir envers une discipline tiraillée entre l’envie d’améliorer le spectacle proposé aux fans et la nécessité d’assurer une sécurité maximale à ceux qui la pratiquent. Piégé en pleine ligne droite des stands par le tant redouté phénomène d’aquaplanning lors de la très arrosée séance qualificative, le natif de Genève aurait très bien pu reconnaître ses torts et assumer sa part de responsabilité dans son effrayante sortie de piste à plus de 300 km/h. Il en serait sorti grandi. Au lieu de ça, le pilote Haas a préféré rejeter la faute sur le préposé à la sécurité de la FIA, Charlie Whiting, dénonçant au passage des conditions bien trop périlleuses pour des Formule 1 modernes. Pas restées dans l’oreille d’un sourd, les « pleurnicheries radiophoniques » du Tricolore eurent pour conséquence l’arrêt prématuré des qualifications. Coutumière du fait (Australie 2013, Austin 2015) dans l’exercice du tour chronométré, l’instance dirigeante n’a alors rien trouvé de mieux que de repousser inlassablement (à ces maudites 15 minutes de délais supplémentaires !) l’inéluctable, prenant ainsi en otage des milliers de spectateurs et téléspectateurs pendant plus de 2h40. Une farce qui aurait pu tourner court si l’ex-pilote Lotus avait eu le courage d’admettre que le pilotage sous la pluie fait partie intégrante du panel d’un pilote de F1. La prise de risques aussi. Visiblement ça le Français l’a oublié. Grotesque comme Grosjean !
Andrea Noviello
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