Privé de sa position favorite sur la grille depuis deux courses, Lewis Hamilton a retrouvé le sommet de la hiérarchie à l’occasion des qualifications du Grand Prix d’Espagne. L’Anglais décroche au terme d’une dernière tentative de toute beauté la 64ème pole position de sa carrière un souffle devant la Ferrari de Sebastian Vettel et la Mercedes sœur de Valtteri Bottas.
Il en avait presque perdu l’habitude lui qui pourtant les accumule depuis son arrivée en Formule 1 il y a de cela dix ans. À Bahreïn, la riposte était venue de l’intérieur puisque c’est son coéquipier Valtteri Bottas qui lui avait soufflé la pole position. Si cette relative « contreperformance » n’a finalement pas eu de grosses incidences sur sa performance en course, l’Anglais raflant tout de même la deuxième place derrière Sebastian Vettel, elle a tout de même entraîné une légère cassure dans l’exercice 2017 du triple champion du monde. Car deux semaines plus tard en Russie, le natif de Stevenage devait, de nouveau, s’avouer vaincu dans son exercice favori du tour chronométré. Dominé une seconde fois consécutive par son voisin de garage, le pilote Mercedes avait également subi de plein fouet la supériorité des deux Ferrari de Vettel et de Räikkönen. Un véritable camouflet qui allait se traduire le lendemain par l’un des pires Grand Prix du Britannique depuis son arrivée dans l’écurie de la firme à l’étoile.
Sans doute vexé d’être à ce point passé au travers de son week-end russe, Hamilton a mis un point d’honneur a très vite effacé cette dernière sortie transparente. D’emblée dans le rythme lors de cette séance qualificative, il signe les meilleurs temps en Q1 et en Q2, l’Anglais s’est ensuite arraché dans l’ultime partie des qualifications pour décrocher la 64ème pole position de sa carrière au nez et à la barbe de la Ferrari de Sebastian Vettel. « Je suis super heureux d’être de retour à l’avant de la grille, dévoile le pilote flanqué du numéro 44. L’équipe a encore réalisé un travail fantastique. Le premier tour en Q3 était très bon, le deuxième moins. Nous savions que ce serait serré avec les Ferrari et cela s’est de nouveau vérifié. Nous avons effectué quelques changements avant la séance et ils ont visiblement porté leurs fruits. La voiture était excellente. J’en suis ravi. Demain ce sera une course compliquée. Il faudra bien négocier le départ. »
Statu quo entre Mercedes et Ferrari
Auteur de sa troisième pole barcelonaise en 1’19’149, Hamilton s’élancera demain avec les faveurs des pronostics en course même si le meilleur temps n’est pas toujours gage de succès sur les hauteurs de Montmeló. À ses côtés on retrouvera l’autre homme fort de ce début d’exercice 2017 en la personne de Sebastian Vettel. Contraint de changer son bloc moteur avant le début des qualifications, l’Allemand a frisé la catastrophe en début de Q1 lorsque son équipe lui a demandé de s’arrêter suite à un dysfonctionnement de son nouveau groupe propulseur. Finalement parvenu à corriger le problème sans même retourner dans son box, le pilote Ferrari a coiffé un superbe deuxième chrono à seulement 51 millièmes du poleman Hamilton. « J’ai très certainement perdu la pole sur un blocage dans la dernière chicane, regrette le natif d’Heppenheim. Je tiens toutefois à dédier cette première ligne à mes mécaniciens qui ont changé mon moteur en deux heures. Ils ont tout simplement réalisé un miracle. »
Meilleur pilote de la firme à l’étoile dans l’exercice du tour chronométré depuis Bahreïn, Valtteri Bottas n’a cette fois-ci pas réussi à damer le pion à son coéquipier Hamilton. Privé de la dernière évolution du moteur Mercedes en raison d’une fuite d’eau, le Finlandais a dû se contenter du troisième chrono du jour devant son compatriote Kimi Räikkönen (4ème). Encore en net retrait malgré l’apport de très nombreuses évolutions sur leur RB13, les pilotes Red Bull verrouillent la troisième ligne de la grille, Max Verstappen (5ème) devançant assez largement (près de cinq dixièmes) son coéquipier Daniel Ricciardo (6ème). Si les hommes de Christian Horner n’ont guère brillé sur un tracé qui aurait pourtant dû leur permettre de combler l’écart avec les têtes d’affiches, Fernando Alonso s’est rappelé au bon souvenir de tous en réalisant un exceptionnel septième temps à domicile.
Alonso créé la sensation
« Mon expérience récente aux États-Unis m’a peut-être permise de comprendre comment aller vite en ligne droite, plaisante le double champion du monde. Au vu de nos difficultés actuelles, cette septième place représente un superbe cadeau pour toute l’équipe. Nous verrons demain ce que nous sommes en mesure de viser. Dépasser est toujours compliqué ici donc j’espère que cela nous aidera un peu. » Bien qu’encore une fois héroïque en qualification, l’Espagnol aura fort à faire demain en course pour tenter de résister aux trois moteurs Mercedes qui le suivent sur la grille de départ. Crédité de son quatrième top dix en cinq courses, Sergio Perez (8ème) précède la Williams de Felipe Massa (9ème) et l’autre Force India du Français Esteban Ocon (10ème). Toujours sur courant alternatif dans ce championnat 2017, Kevin Magnussen a, une fois n’est pas coutume, tiré son épingle du jeu dans cette séance qualificative en conquérant le onzième chrono du jour et en dominant très nettement son coéquipier chez Haas Romain Grosjean (14ème).
Coupable de deux erreurs quasiment identiques dans la chicane, le Tricolore aura tout de même une carte à jouer demain à condition de se défaire rapidement de la Toro Rosso de Carlos Sainz (12ème) et de la Renault de Nico Hulkenberg (13ème). Bluffant depuis son retour au volant de la Sauber, Pascal Wehrlein (14ème), s’invite une nouvelle fois en Q2 et se permet de coller six gros dixièmes à son voisin de garage Marcus Ericsson (15ème) placé juste derrière lui sur la grille. Sérieusement mis à mal par leurs coéquipiers respectifs chez Renault et Williams, Jolyon Palmer (16ème) et Lance Stroll (17ème) ont subi un nouveau camouflet en qualification sur le tracé de Catalunya. Mais la palme de la plus grosse déception revient encore une fois à Stoffel Vandoorne (18ème) littéralement broyé par un Alonso exceptionnel à domicile. Visiblement plombé par une voiture qu’il qualifie lui-même d’« inconduisible », Daniil Kvyat clôt la marche de ces qualifications espagnoles avec le vingtième et ultime chrono du jour.
Andrea Noviello
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