Qualification : Vettel envoie un signal

Sebastian Vettel qualification Russie 2017
Sebastian Vettel coiffe à Sotchi sa deuxième pole position au volant d'une Ferrari.
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Idéalement entré dans son week-end, Sebastian Vettel a surfé sur sa bonne forme du moment pour conquérir le meilleur temps de la séance qualificative du Grand de Russie. Auteur d’une somptueuse dernière tentative qui lui a permis de souffler le chrono de référence à son coéquipier Kimi Räikkönen, le quadruple champion du monde décroche à Sotchi la 47ème pole position de sa carrière, la seconde au volant d’une Ferrari. L’Allemand s’élancera demain devant un duo de Finlandais composé de l’autre pilote de la Scuderia et de Valtteri Bottas sur Mercedes.

Sa joie est à la hauteur de l’attente. À peine a-t-il reçu de son stand la confirmation de son meilleur temps que Sebastian Vettel explose dans sa radio. « Whouuuuuuuu !!! Oui, oui, oui ! » Ravi du superbe coup de poignard qu’il vient d’infliger à sa rivale Mercedes, le quadruple champion du monde ne peut s’empêcher de célébrer cette deuxième pole position en rouge en brandissant à sa descente de voiture son index, une habitude que le natif d’Heppenheim avait pris du temps de sa splendeur chez Red Bull. Il faut dire que le pilote Ferrari aura dû longtemps ronger son frein avant de pouvoir regoûter à l’ivresse d’un meilleur chrono dans l’exercice du tour chronométré. Depuis son arrivée à Maranello, « Baby-Schumi » n’avait qu’à une seule reprise décroché la timbale lors des qualifications du Grand Prix de Singapour 2015. Soit plus d’un an et demi de sevrage.

Une véritable torture mentale pour celui qui avait réussi la prouesse d’en empiler 44 en l’espace de seulement cinq saisons au volant d’une machine frappée du célèbre taureau rouge. Passé depuis à l’ennemi, Vettel est enfin parvenu à dresser sa Ferrari sur la route des imbattables Mercedes en conquérant au prix d’une ultime tentative de toute beauté la 47ème pole position de sa carrière. « La voiture était tout simplement phénoménale, savoure le pilote flanqué du numéro 5. Ce fut un pur plaisir de la pousser à ses limites. Je suis bien rentré dans la séance avant de perdre un peu le rythme en Q2. Mon premier tour en Q3 n’a également pas été très propre. Heureusement, j’ai roulé plus vite lors de ma seconde tentative. J’ai sauté de joie dans mon baquet quand j’ai su qu’on avait décroché cette pole. Battre les flèches d’argent dans cet exercice, c’est juste énorme. Partir devant constitue bien évidemment un avantage pour la course, mais rien n’est fait. Ce sera encore très serré demain. »

Fin de série pour Mercedes

Si le scénario de ces quatrièmes qualifications de la saison venait à se répéter demain, alors on pourrait assister à un Grand Prix de toute beauté dans l’ancien village olympique de Sotchi. Car jamais ou presque depuis l’avènement de la motorisation hybride et l’émergence au pouvoir de Mercedes les écarts ne s’étaient révélés aussi infimes à l’avant du peloton. Seulement troisième à l’issue de son premier run en Q3, Vettel a en effet dû tirer toute la quintessence de sa SF70H pour mettre un terme à la folle série de 18 poles position consécutives décrochées par Mercedes et damer le pion à un Kimi Räikkönen des grands jours. Bien parti pour décrocher sa première pole depuis le Grand Prix de France 2008 après une première tentative magistrale, le Finlandais a tout perdu dans son second run en négociant avec un peu trop de vitesse le dernier virage. Sorti trop large à l’extérieur du vibreur, le champion du monde 2007 n’a ainsi pas pu améliorer sa marque, se contentant du deuxième chrono à seulement 59 millièmes de son voisin de garage.

Reste qu’en se classant juste derrière Vettel, Räikkönen offre à Ferrari une première ligne 100% rouge à laquelle la Scuderia n’avait plus goûté depuis ce même Grand Prix de France 2008. Troisième grand acteur de cette bataille du chronomètre, Valtteri Bottas aurait tout aussi bien pu s’inviter au sommet de la feuille des temps sans un dernier secteur très en-deçà de celui réalisé par les hommes en rouge. En avance de deux dixièmes sur le chrono de Räikkönen (alors détenteur du temps de référence) à l’issue du deuxième secteur, le natif de Nastola a finalement vu la pole lui filer entre les doigts pour 95ème millièmes de seconde. « Les Ferrari étaient plus rapides aujourd’hui, concède sportivement le Finlandais. Tout le week-end ils ont eu l’avantage sur nous en rythme pur. Nous avons progressé avec les pneus, mais visiblement pas assez. Ils seront très certainement difficiles à battre demain en course. »

Ocon qui rit Grosjean qui pleure

Visiblement troublé par le comportement de sa Mercedes, Lewis Hamilton a, quant à lui, dû se contenter d’observer cette bataille de chiffonnier à distance. Sérieusement handicapé par un train arrière très baladeur, le Britannique décroche le quatrième chrono du jour à près de six dixièmes du poleman Vettel. L’Anglais devance la Red Bull de Daniel Ricciardo (5ème) et la Williams d’un Felipe Massa (6ème) toujours aussi fringant cette saison en qualification. Relégué sur la quatrième ligne, Max Verstappen (7ème) devra tout particulièrement surveiller sur sa droite la Renault de Nico Hulkenberg (8ème), encore bluffant dans l’exercice de vitesse pure. Monopolisée par les pilotes Force India, la cinquième ligne voit Sergio Perez (9ème) précéder d’un petit dixième seulement l’autre pilote de l’écurie indienne Esteban Ocon. Bien que pas totalement satisfait de sa prestation, le Français décroche une première Q3 en 2017 source de promesses en vue du Grand Prix.

Privé de la dernière partie des qualifications à Bahreïn en raison d’un défaillance moteur, Carlos Sainz (11ème) échoue cette fois aux portes de la Q3 avec pour seule consolation de devancer son coéquipier Daniil Kvyat (13ème). Encore loin du compte si on compare son chrono à celui de l’autre Williams pilotée par Massa (près d’une seconde plus rapide), le débutant Lance Stroll signe le douzième temps dans le parc olympique de Sotchi, un résultat qui lui vaudra de s’élancer juste devant la Haas de Kevin Magnussen (14ème). Habitué aux miracles au volant de sa médiocre McLaren-Honda, Fernando Alonso (15ème) se hisse in extremis en Q2 et domine encore une fois l’autre représentant de Woking Stoffel Vandoorne (17ème). Tout aussi mis à mal à l’intérieur du clan Renault, Jolyon Palmer empoche un bien modeste seizième temps après avoir frappé le mur dans le virage 4. Moins à la fête que dans le désert de Sakhir, Pascal Wehrlein (18ème) se contente d’hisser sa Sauber devant celle de Marcus Ericsson (19ème) tandis que piégé par la sortie du drapeau jaune consécutive à la sortie de Palmer, Romain Grosjean clôt la hiérarchie avec la vingtième et dernière référence chronométrique.

Andrea Noviello

Esteban Ocon qualification Russie 2017
Esteban Ocon décroche en Russie son premier top dix dans l’exercice des qualifications.
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