Qualification : Vettel bon pied bon œil

Sebastian Vettel qualification Canada 2018
Malgré une ultime tentative imparfaite, Sebastian Vettel rafle sa 9ème pole position en rouge.
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Insatisfait du comportement de sa Ferrari vendredi, Sebastian Vettel est parvenu à rétablir la situation en s’adjugeant le chrono de référence des qualifications du Grand Prix de Canada. Monté en puissance au fil de la séance, l’Allemand coiffe la 54ème pole position de sa carrière devant la Mercedes de Valtteri Bottas et la Red Bull de Max Verstappen.

Sa deuxième place monégasque lui avait laissé un goût amer dans la bouche. Certes Sebastian Vettel était reparti de la Principauté avec trois points de plus au compteur que son rival au championnat, Lewis Hamilton, mais l’Allemand n’avait pas su profiter des ennuis techniques (panne du MGU-K) du leader Daniel Ricciardo pour venir apposer une troisième fois son nom au palmarès du plus mythique Grand Prix du calendrier. Réduit à un ingrat rôle de suiveur pendant 78 tours, le quadruple champion du monde manquait également une belle occasion de faire taire les mauvaises langues à propos de la prétendue baisse de forme des monoplaces rouges depuis la révélation de l’affaire des batteries. Impressionnantes jusqu’à Bakou, les SF-71H avaient (étrangement ?) perdu de leur superbe deux semaines plus tard en Espagne au moment même où la FIA choisissait de se pencher plus sérieusement sur les performances suspectes du moteur électrique conçu par les ingénieurs de Maranello.

Souveraines un an plus tôt sur le rocher (doublé Vettel-Räikkönen), les Ferrari avaient de surcroît dû s’incliner cette saison face à la supériorité évidente des Red Bull, de quoi alimenter encore plus une polémique qui n’en avait pas fini de gonfler à l’intérieur du paddock. Lavée de tout soupçon par le directeur de course de la FIA Charlie Whiting lors de la manche monégasque, la Scuderia pouvait dès lors, au même titre que son pilote phare, reprendre sa marche en avant dans cette exercice 2018. Ce que n’a d’ailleurs pas manqué de faire le natif d’Heppenheim en épinglant la 54ème pole position de sa carrière au terme d’une séance qualificative où il n’aura cessé de monter en puissance. « On a réalisé du bon boulot aujourd’hui, apprécie le pilote flanqué du numéro 5. Je n’étais pourtant pas satisfait de la voiture hier. Je ne réussissais pas à me mettre dans le rythme. Mais ce matin je me suis réveillé du bon pied ! J’allais de plus en plus vite pendant la séance et j’aurais pu améliorer davantage mon temps sans une petite faute dans ma dernière tentative. »

Red Bull parie sur l’hypertendre

Dominateur pour la quatrième fois de l’année (après Sakhir, Shanghai et Bakou) dans l’exercice du tour chronométré, Vettel s’est adjugé le nouveau record de la piste montréalaise en 1’10’’764, repoussant son plus proche rival, Valtteri Bottas (2ème), à seulement 93 millièmes de seconde. Devancé par son chef de file chez Mercedes dans chacune des trois séances libres, le Finlandais a magnifiquement renversé la situation à son avantage en qualification, éclipsant même un Lewis Hamilton (4ème) incapable de venir se mêler à la lutte pour la pole sur un circuit où le Britannique en compte pourtant six (2007, 2008, 2010, 2015, 2016, 2017) depuis son arrivée en catégorie reine. « C’était une séance difficile, constate le leader du championnat. Je ne suis pas parvenu à accomplir un seul bon tour. Les écarts sont serrés en fin de compte, mais Ferrari a réalisé un meilleur travail que nous. » Visiblement sous pression après sa nouvelle bourde monégasque, comme en témoigne sa saillie virile contre les journalistes lors de la conférence de presse du jeudi, Max Verstappen (3ème) a cette fois répondu sur la piste en échouant à moins de deux dixièmes du chrono de référence fixé par Vettel.

En grande forme depuis vendredi, il a monopolisé le meilleur temps en EL1, EL2 et EL3, le Néerlandais s’est également offert la satisfaction de damer le pion à la seconde Ferrari de Kimi Räikkönen (5ème) et à la Red Bull sœur de Daniel Ricciardo (6ème), une performance d’autant plus appréciable que le natif d’Hasselt s’élancera, tout comme son coéquipier, en gommes hypertendres en course quand les Ferrari et les Mercedes, ont, elles, opté pour des ultratendres. « Partir avec le composé le plus tendre amené par Pirelli constituera un avantage demain, car la piste est très glissante ici, estime le petit protégé d’Helmut Marko. Je crois que nous avons le rythme nécessaire pour nous battre avec Ferrari et Mercedes donc nous serons compétitifs en course. » Arrivée sur les rives du Saint-Laurent forte d’une évolution moteur forcément appréciable compte-tenu des caractéristiques du tracé Gilles Villeneuve, Renault a de son côté confirmé ses progrès constants en plaçant ses deux monoplaces devant celles de sa principale rivale au championnat Force India.

Grosjean noir c’est noir

Meilleur des autres dans l’exercice de la vitesse pure bien qu’il concède 1,2 seconde à la pole de Vettel, Nico Hulkenberg (7ème) précède Esteban Ocon (8ème), Carlos Sainz (9ème) et Sergio Perez (10ème) dans un match à quatre qui devrait se poursuivre demain en course. Éjecté de la Q3 pour moins de deux dixièmes, Kevin Magnussen (11ème) parvient néanmoins à tirer son épingle du jeu en qualifiant sa Haas devant la Toro Rosso d’un Brendon Hartley (12ème) visiblement revigoré par la nouvelle spécification du bloc Honda et la Sauber d’un Charles Leclerc (13ème) qui n’en finit plus de surprendre au volant d’une C31 pourtant encore loin d’afficher le même niveau de compétitivité que les machines concurrentes. « Je suis heureux d’accéder encore une fois à la Q2, confie le pilote monégasque. Nous avons bien progressé entre les derniers essais libres et la qualification. Je me sens vraiment à l’aise dans l’auto. J’ai maintenant hâte de voir ce que nous serons en mesure d’accomplir demain en course. »

Toujours pénalisées par une vitesse de pointe médiocre en ligne droite, les McLaren ont, elles, sévèrement déchanté lors de ces qualifications canadiennes, Fernando Alonso (14ème) tout comme son voisin de garage Stoffel Vandoorne (15ème) éprouvant toutes les peines du monde à soutenir la comparaison avec les Renault et autres Force India. Contraint de se rabattre sur l’ancienne spécification du moteur Honda à la suite d’un problème technique dans la matinée, Pierre Gasly (16ème) a vu sa séance qualificative s’interrompre dès la Q1, une déception vécue également par les deux pilotes Williams Lance Stroll (17ème) et Sergey Sirotkin (18ème). Parti à la faute dans le virage 9 dès sa première tentative, Marcus Ericsson (19ème) partira sur la dernière ligne de la grille aux côtés de l’autre grand déçu de ce samedi après-midi, Romain Grosjean (20ème). Déjà malchanceux la veille en libres 2, il percute de plein fouet une marmotte en train de traverser la piste, le Français a subi un autre coup du sort samedi, son moteur rendant spectaculairement l’âme dans la voie des stands alors qu’il venait tout juste de quitter son box.

Andrea Noviello

Nico Hulkenberg qualification Canada 2018
Nico Hulkenberg hisse sa Renault au septième rang lors de ces qualifications montréalaises.
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