Deux semaines après sa déception anglaise, Sebastian Vettel s’est remis dans le sens de la marche en conquérant le chrono le plus rapide lors des qualifications du Grand Prix de Hongrie. Impressionnant sur le tourniquet hongrois, le leader de la Scuderia empoche la 48ème pole position de sa carrière devant la Ferrari sœur de Kimi Räikkönen et la Mercedes de Valtteri Bottas.
En Formule 1 peut-être plus qu’ailleurs, toute certitude est amenée à être chamboulée en un laps de temps très restreint. Prenez l’exemple de Lewis Hamilton et de Sebastian Vettel, les deux (principaux) prétendants à la couronne mondiale. Incontestablement supérieur à ses adversaires dans son jardin de Silverstone, le Britannique avait littéralement écrasé le dixième rendez-vous de la saison, ne laissant que des miettes à une opposition réduite au simple rang de figurant. Magnifique de virtuosité dans son exercice de prédilection des qualifications, le triple champion du monde réussissait ce jour-là une pole démoniaque qui faisait automatiquement de lui le favori logique de la séance qualificative de Budapest. Complètement largué à Silverstone par le chrono de la flèche d’argent, l’Allemand ne s’était, lui, pas montré beaucoup plus flamboyant en course, la faute à une Ferrari nettement inférieure aux monoplaces de la firme à l’étoile sur le juge de paix britannique.
Une crevaison dans l’avant-dernier tour allait même sceller le week-end morose de « Baby-Schumi » de l’autre côté de la Manche. Quinze jours plus tard, le rapport de force s’est totalement inversé entre les deux cadors du championnat. Alors que tout le monde attendait un nouveau numéro d’Hamilton sur un tracé où il restait sur trois pole en cinq éditions, c’est au contraire Vettel qui a survolé ces onzièmes qualifications de la saison. Déjà impressionnant le matin en libres 3, le pilote Ferrari a confirmé sa supériorité sur le tourniquet du Hungaroring, raflant avec autorité la 48ème pole de sa carrière. « C’est génial surtout après toutes les choses qui ont été écrites sur nous à l’issue de la dernière course, déclare le quadruple champion du monde. Nous avons répondu sur la piste. La voiture a été incroyable toute la journée. J’aurais pu aller plus vite dans ma dernière tentative, mais j’ai commis une petite erreur. Dommage, mais l’important est que nous avons réalisé un bon pas en avant. Nous avons tiré les leçons de Silverstone. Il faut maintenant concrétiser demain. »
Des Mercedes en retrait
Détenteur du nouveau record de la piste en 1’16’’276, Sebastian Vettel partagera le haut de la grille avec son coéquipier chez Ferrari Kimi Räikkönen (2ème). Relativement discret lors de sa première tentative en Q3, le Finlandais souffrant de problème de freins, le champion du monde 2007 a failli voler la vedette au natif d’Heppenheim lors de son second run en échouant à un peu plus d’un dixième de son chef de file à cause d’une sortie un peu large dans la chicane. Visiblement pas en mesure de contester la supériorité de la Scuderia en terre magyar, Valtteri Bottas (3ème) s’offre tout de même le luxe de précéder son triple champion du monde d’équipier Lewis Hamilton (4ème). Parti à la faute dans le virage 4 lors de son premier run, l’Anglais n’a pas su corriger le tir en fin de séance, la faute principalement à de nombreuses vibrations sur son train de pneus neufs. « Je ne sais pas très bien ce qui s’est passé, confie le pilote de la flèche d’argent. Une chose est certaine toutefois, les vibrations n’expliquent pas notre position sur la grille. À moins d’un coup de stratégie, on n’a pas grand-chose à espérer demain en course. »
Attendues comme les principales trouble-fête de ces qualifications hongroises, les Red Bull ont tenu leur rang, même si les hommes de Christian Horner n’ont finalement pas été en mesure de troubler le match Mercedes-Ferrari. Plus véloce que son voisin de garage pour la sixième fois en sept séances qualificatives depuis Barcelone, Max Verstappen (5ème) se place à seulement un dixième de la Mercedes d’Hamilton et à une demi-seconde de la pole réalisée par Vettel. Étincelant vendredi en libres 1 et en libres 2, Daniel Ricciardo (6ème) est lui rentré dans les rangs ce samedi et doit se contenter d’une position sur la troisième ligne de la grille en compagnie de son encombrant coéquipier néerlandais. Abonné à la septième place depuis la séance du vendredi après-midi, Nico Hulkenberg (7ème) a confirmé son aisance dans l’exercice du tour chronométré même si sa pénalité de cinq places pour changement de boîte de vitesse lui vaudra de reculer au douzième rang. « Je suis ravi de la performance de la voiture aujourd’hui, confesse le pilote Renault. Nous avons trouvé une bonne harmonie et un bon équilibre. Exploiter l’auto sur un tour chrono fut un réel plaisir. On a un bon potentiel à exploiter en course. »
Di Resta soigne sa rentrée
L’autre grosse performance du jour est à mettre au crédit de l’écurie McLaren. Logiquement à la fête sur une piste mettant en relief la qualité de ses châssis, le team britannique a réussi à qualifier pour la première fois de l’année ses deux autos en Q3, Fernando Alonso (8ème) devançant une fois encore son voisin de garage Stoffel Vandoorne (9ème). Dernier pilote parvenu à se glisser dans l’ultime partie des qualifications, Carlos Sainz (10ème) aura, tout comme les hommes d’Éric Boullier, une belle carte à jouer en course sur un tracé où les dépassements révèlent de la gageure. « Carlito » devra tout de même surveiller la seconde Renault derrière lui de Jolyon Palmer (11ème) de nouveau aux portes de la Q3 après Silverstone. Relativement effacé sur une piste qu’il considère pourtant comme sa préférée de la saison, Esteban Ocon (12ème) se permet néanmoins de damer le pion à son coéquipier chez Force India Sergio Perez (14ème). Dans l’œil du cyclone après ses bourdes austriaco-britanniques, Daniil Kvyat (13ème) a, lui aussi, été pour le moins discret lors de cette onzième séance qualificative de l’année, le Russe perdant son face-à-face pour la cinquième fois dans l’exercice du tour chronométré.
Passé sans grand succès aux freins Carbone Industries en début de week-end avant de finalement revenir aux traditionnels Brembo, Romain Grosjean (15ème) s’offre pour seule satisfaction de dominer son voisin de garage chez Haas Kevin Magnussen (16ème). Privé de la référence de son habituel chef de file Felipe Massa, le Brésilien devant renoncer à courir après avoir contracté un virus, Lance Stroll décroche un bien modeste dix-septième chrono sur un circuit ne correspondant de toute façon pas aux caractéristiques de sa machine. Guère mieux loti au volant de sa Sauber, Pascal Wehrlein (18ème) évite malgré tout l’humiliation de se faire devancer par celui qui s’était initialement rendu à Budapest dans la peau de commentateur pour la télévision britannique. Bombardé dans le baquet laissé vacant par Massa chez Williams sans le moindre roulage, Paul di Resta (19ème) a réussi la prouesse de se qualifier à seulement sept dixièmes de son équipier Canadien et de devancer Marcus Ericsson, bonnet d’âne de cette séance qualificative hongroise. « J’ai beau ne pas avoir conduit de F1 depuis trois ans et demi, je me suis senti à l’aise assez rapidement, dévoile l’ex-pilote Force India. Je m’améliorais d’une demi-seconde à chaque tour. C’était absolument irréel. »
Andrea Noviello
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