Red Bull RB14 : prendre le taureau par les cornes

Red Bull RB14
Après s'être dévoilée en tenue camouflage, la Red Bull RB14 a retrouvé ses couleurs traditionnelles.
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Troisième écurie à avoir révélé les contours de sa nouvelle monoplace, Red Bull aura tout de même patienté jusqu’au coup d’envoi des essais hivernaux ce lundi pour dévoiler les vraies couleurs de sa RB14. Dérivée de la RB13, la dernière-née des ateliers de Milton Keynes s’offre un profond lifting dans l’optique de retrouver les sommets.

Passée maître dans l’art de la communication depuis son arrivée en catégorie reine, Red Bull a comme souvent joué la carte du contre-pied en exhibant sa toute nouvelle RB14 sous une teinte provisoire lors de ses premiers tours de roue du côté de Silverstone. Adepte des livrées camouflages, l’écurie aux quatre couronnes mondiales avait tout spécialement sorti pour l’occasion une élégante robe noire saupoudrée d’un bleu intense, le tout relevé par le blanc éclatant des logos de la firme autrichienne. Idéale pour masquer les principales innovations techniques de la dernière création d’Adrian Newey, cette décoration aura non seulement eu le mérite de susciter moult réactions épidermiques dans le paddock et en dehors, mais aura surtout permis à Red Bull de tranquillement patienter avant de dévoiler les vraies couleurs de la quatorzième Formule 1 produite dans les ateliers de Milton Keynes.

« La livrée spéciale a posé son empreinte sur cette saison 2018, affirme le team principal de l’équipe autrichienne, Christian Horner. Sachant que nous mettions tout en œuvre en interne afin d’assurer un lancement précoce de notre nouvelle auto, il était logique que cela se répercute aussi sur la décoration de la RB14. » Si la livrée camouflage aura amplement rempli son rôle en attirant tous les regards, elle n’aura pas pour autant masqué la nouvelle approche définie en interne par les hommes de Dietrich Mateschitz. Échaudée par plusieurs hivers catastrophes, Red Bull a choisi de totalement revoir sa gestion de l’intersaison. Quand dans le passé le team repoussait toujours au dernier moment l’assemblage final de sa monoplace afin d’assurer aux ingénieurs le plus de temps d’étude possible en soufflerie et CFD, il a préféré cette année privilégier la sécurité en fixant un ultimatum à ses designers.

Une auto enfin prête à temps

« Nous avons connu des pré-saisons assez perturbées ces dernières années donc nous nous sommes concentrés sur la préparation de la voiture, révèle Daniel Ricciardo sur le site internet de l’Auto Hebdo. L’équipe s’est assurée que la voiture soit prête avant de nous rendre à Barcelone pour les premiers essais. » Logiquement inspirée de sa devancière, elle reprend notamment l’ouverture sur son museau afin de mieux canaliser l’air vers l’arrière, la RB14 se distingue pourtant de son aînée sur de très nombreux points. Déjà sérieusement réduites l’an dernier, les entrées d’air ont vu leur taille encore diminué cette saison afin d’accroître le flux d’air en direction du fond plat tout en minimisant les effets de la traînée. Autre singularité : un capot moteur resserré à l’extrême dans l’optique, là aussi, de favoriser un meilleur écoulement de l’air vers l’arrière de la monoplace.

Si la RB13 poussait déjà très loin le concept des pontons à la galbe rachitique, sa descendante se montre encore plus extrême dans son approche, le renflement de la carrosserie disparaissant même totalement à certains endroits. Toujours dans le but de maximiser la charge aérodynamique de leur monoplace et de profiter à plein de l’espace dégagé sous les pontons, les ingénieurs de la marque de boissons énergisantes ont rehaussé la suspension-avant en s’inspirant notamment du choix opéré l’an dernier dans les rangs de Mercedes ou de l’écurie sœur Toro Rosso. Évolution du modèle précédent, le déflecteur latéral gagne, lui, encore en détail et en complexité sur la version 2018 de la Red Bull. Composé de trois éléments contre deux seulement l’an dernier, il voit son ailette s’allonger légèrement en direction d’un panneau trapézoïdal désormais divisé en quatre parties bien distinctes.

Des ambitions mesurées

Toujours aussi visiblement penchée vers l’avant, la RB14 voit également tout son train arrière épuré par la disparition des si peu élégants ailerons de requin et autres T-Wing comme l’impose la nouvelle réglementation. À la place, Red Bull a opté pour une petite épine dorsale semblable à celle montée sur la Williams FW41. « La voiture a vraiment l’air agressive, apprécie l’autre pilote de la marque autrichienne, Max Verstappen. J’ai hâte de pouvoir la conduire à Barcelone. » Autre changement significatif : le capot moteur de la nouvelle Red Bull est divisé en plusieurs éléments contrairement à celui de la RB13 qui était composé d’une seule grande pièce. Encore résolument sommaire à ce stade de la saison pour une écurie du calibre de Red Bull, le halo a malgré tout provoqué une modification de la prise d’air moteur qui affiche dorénavant un dessin nettement plus arrondi et étroit.

De quoi laisser présager de gros progrès en termes de refroidissement d’autant que l’entrée d’air placée jadis derrière la tête des pilotes a disparu. Si le V6 turbo Renault rebadgé Tag-Heuer se montre enfin à la hauteur des attentes placés en lui par tous les hommes de Milton Keynes, alors le volcanique mais redoutable duo Ricciardo-Verstappen sera faire bon usage de la dernière création du géniale Adrian Newey. Dans le cas contraire, la dernière saison de vie commune entre l’écurie quadruple championne du monde et le motoriste français pourrait de nouveau tourner au règlement de comptes par presse interposée. « Si le moteur tient ses promesses, nous devrions être plus proches des Mercedes cette année, concède dans les colonnes d’Auto Motor und Sport l’intransigeant patron de la filière Red Bull, Helmut Marko. Le Renault devrait être plus fiable et délivrer plus de puissance, mais je ne crois pas que nous aurons les moyens de jouer le titre dès cette saison. »

Andrea Noviello

Red Bull RB14
La RB14 arbore des pontons miniaturisés afin de favoriser une meilleure efficacité aérodynamique.
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