Max Verstappen
Le prodigue néerlandais ne pouvait pas rêver plus beau cadeau le lendemain de son vingtième anniversaire. Accablé par la malchance depuis l’ouverture du championnat, Max Verstappen a, une fois n’est pas coutume, vu la réussite l’accompagner tout au long d’un week-end malais où il se sera montré sous son plus beau visage. Étincelant en qualification, il décroche le troisième chrono à quatre dixièmes du poleman Hamilton, le Batave a ensuite rayonné comme jamais cette année en course, affichant même une supériorité embarrassante pour la concurrence. Crédité d’une bonne mise en action, le pilote Red Bull résiste brillamment aux assauts de l’autre flèche d’argent de Bottas au départ avant de se lancer aux trousses du leader Hamilton. Clairement plus rapide que le Britannique, le natif d’Hasselt porte une attaque imparable sur la Mercedes flanquée du numéro 44 dans le 4ème tour et vire logiquement en tête du Grand Prix. Rapidement détaché aux commandes de l’épreuve, il compte près de quatre secondes d’avance sur le triple champion du monde dès le 11ème passage, le fils de Jos continue de forcer la cadence jusqu’au moment de son unique changement de pneus dans la 28ème boucle. Ressorti en gommes tendres, le protégé d’Helmut Marko déroule dans la deuxième moitié de course, tout en veillant à ne pas perde trop de temps dans les dépassements des retardataires. Éreinté physiquement par la chaleur en fin de Grand Prix, comme en atteste l’affaissement latérale de son casque dans chaque virage rapide, le champion 2013 de karting achève tout de même son éclatante démonstration avec près de 13 secondes de marge sur son dauphin Hamilton. Irrésistible en Malaisie, Verstappen conquiert la deuxième victoire de sa carrière et renoue enfin avec le podium après plus de six mois de disette. Il était temps que la série noire se termine.
Lewis Hamilton
Dans un week-end marqué par la faillite des Ferrari, Lewis Hamilton aurait pu frapper un grand coup en s’adjugeant son huitième succès de la saison. Faute d’une victoire sur les terres du partenaire historique de son écurie, le pilote Mercedes a quand même assuré une deuxième place cruciale dans l’optique du championnat. Rarement autant en difficulté en début de week-end, il est notamment parti à la faute en libres 1, l’Anglais a magistralement renversé la situation en qualification en décrochant la 70ème pole position de carrière, collant au passage près de sept dixièmes à son coéquipier Bottas. Débarrassé de la menace Räikkönen avant même l’extinction des feux, le natif de Stevenage prend un excellent envol et conserve logiquement la tête à l’issue du 1er tour. Incapable de se mettre à l’abri du très menaçant Verstappen, le triple champion du monde s’incline logiquement face à la Red Bull trois boucles plus tard et rétrograde en seconde position. En délicatesse avec des gommes arrière déjà endommagées, l’ancien protégé de Ron Dennis perd rapidement le contact avec le prodigue néerlandais, mais parvient malgré tout à se construire une solide marge de sécurité sur l’autre Red Bull de Ricciardo grâce à l’aide du bouchon Bottas. Ramarré par l’Australien en seulement quatre tours, le fer de lance de la firme à l’étoile retrouve un semblant de rythme en fin de relais avant d’exécuter son changement de pneus obligatoire dans la 27ème boucle. Revenu à 5,3 secondes du leader Verstappen grâce à son « undercut », le Britannique va voir l’écart qui le sépare de la Red Bull repartir à la hausse en seconde moitié d’épreuve. Desservi par une W08 en piètre forme dans la touffeur de Sepang, Hamilton signe, eu égard au piteux résultat de son coéquipier Bottas, une performance de choix qui lui octroie désormais un capital de 34 points d’avance sur son rival Vettel au classement pilotes. Le quatrième titre s’approche à grand pas.
Sebastian Vettel
Son accrochage stupide avec Stroll dans le tour d’honneur symbolise à merveille le week-end de l’Allemand en Malaisie : brillant, mais brouillon. Suffisamment rapide pour prétendre jouer la gagne à Sepang, Sebastian Vettel a connu trop de péripéties pour s’inviter sur la plus haute marche du podium et ainsi effacer la déception du dernier Grand Prix de Singapour. Trahi par sa mécanique en libres 3 (électronique) et en qualification (moteur), le quadruple champion du monde n’a pas pu défendre ses chances dans l’exercice du tour chronométré alors que les performances affichées jusque-là par la SF70-H auraient dû lui permettre de disputer la pole à Hamilton. Bon dernier sur la grille, le natif d’Heppenheim exécute un envol prudent même s’il réussit à gagner quatre places sur sa seule mise en action. Difficilement parvenu à déposséder Palmer de sa treizième place à la fin du 1er tour, « Baby-Schumi » se joue dans la foulée de l’autre Renault d’Hulkenberg avant de rester six tours durant bloqué derrière la McLaren d’Alonso. Finalement venu à bout du coriace espagnol au 9ème passage, le pilote Ferrari se débarrasse aussitôt de la Haas de Magnussen à la suite d’une manœuvre imparable dans le dernier virage. Relégué à 24 secondes de son principal rival au championnat Hamilton, l’ancien prodigue de Red Bull va alors bénéficier des arrêts successifs de Massa, Stroll et Vandoorne pour grimper de trois places en l’espace de trois boucles. Remonté en sixième position, le fer de lance de la Scuderia recolle rapidement à Perez et s’offre également le scalp du Mexicain au 21ème passage. Dans l’incapacité de trouver l’ouverture sur la Mercedes de Bottas malgré plusieurs tentatives d’intimidation, l’ex-pilote Toro Rosso anticipe son arrêt au stand au 28ème tour. Désormais chaussé en supertendres, l’Allemand réussit « l’undercut » sur Bottas et s’installe à une quatrième place qui sera sienne jusqu’à l’arrivée malgré un magnifique rush final qui le verra grignoter plus d’une seconde au tour à Ricciardo. Abandonné par son équipe en Malaisie, Vettel parvient tout de même à maintenir en vie ses chances de sacre grâce à une nouvelle remontée de folie et l’ajout de douze points à son compteur personnel. Il n’a pas encore dit son dernier mot.
Stoffel Vandoorne
Deux semaines seulement après sa prestation remarquée dans les rues de Singapour, Stoffel Vandoorne a réussi un nouveau week-end de toute beauté dans la touffeur de Sepang. Dépourvu des dernières évolutions aérodynamiques sur sa McLaren, le Belge a pourtant réussi à damer le pion à son très coté coéquipier Alonso aussi bien en qualification qu’en course. Splendide septième chrono dans l’exercice du tour chronométré, le natif de Courtrai est parvenu à conserver son rang le dimanche après-midi malgré le retour aux avant-postes de Vettel. Auteur d’une bonne mise en action, le champion 2015 de GP2 se débarrasse habillement de la Force India d’Ocon au départ et franchit le premier virage en cinquième position. Rapidement distancé par le quatuor de tête, le pilote McLaren se maintient pendant huit tours devant l’autre monoplace indienne de Perez avant de logiquement céder au virage 4. Pas réellement menacé par la Williams de Stroll, le débutant préfère tout de même jouer la sécurité en s’arrêtant à son box monter les gommes tendres une boucle seulement après le Québécois au 14ème passage. Ressorti de justesse devant le Canadien, bien aidé il est vrai par la bataille entre les deux Williams dans le virage 1, le petit protégé d’Éric Boullier se construit une nouvelle marge de sécurité (aux alentours des 2,5 secondes) qu’il va s’évertuer à maintenir en l’état pendant la deuxième moitié du Grand Prix. Cramponné à sa dixième place, le Belge va alors tirer profit de deux coups du sort pour encore grimper de la hiérarchie. Les malheurs d’Ocon (envoyé en tête à queue par Sainz dans le 25ème tour) et de Sainz (victime encore une fois de la défaillance de son moteur) offrent sur un plateau la septième position au pilote flanqué du numéro 2. Parfait d’un bout à l’autre de cette manche malaisienne, Vandoorne égale son meilleur résultat en F1 et s’offre même le luxe de prendre l’ascendant sur Alonso au championnat. En plein renouveau.
Andrea Noviello
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