Charles Leclerc : « J’en rêve depuis tout petit »

Charles Leclerc Sauber 2018
Charles Leclerc s'attend à devoir à passer par une petite période d'adaptation en Formule 1.
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Titularisé par Sauber après son époustouflante campagne 2017, Charles Leclerc trépigne de pouvoir enfin débuter sa première saison au volant d’une Formule 1.

Sa saison 2017 aura frôlé la perfection. En conquérant avec une déconcertante supériorité sept victoires, huit pole positions, dix podiums et quatre meilleurs tours en course l’an dernier dans l’antichambre de la Formule 1, Charles Leclerc s’est non seulement positionné comme l’un des plus grands espoirs de demain, mais a surtout décroché son ticket d’accès à la catégorie reine du sport automobile. Recruté par Sauber dans le cadre du partenariat passé entre l’écurie helvétique et Alfa Romeo, la figure de proue de la Ferrari Driver Academy aura la lourde tâche de répondre aux immenses attentes générées par son double couronnement consécutif en GP3 et en Formule 2. Mais en attendant de pouvoir enfin démonter toute l’étendue de son talent à bord d’une F1, le Monégasque a mis à profit ces longues semaines de trêve pour parfaire sa condition physique et entamer son processus de découverte des installations d’Hinwil. Ravi de pouvoir de nouveau collaborer avec son ancien patron de chez ART GP Frédéric Vasseur, le pilote Sauber se montre résolument confiant avant d’aborder sa première saison au plus haut niveau. Conscient des difficultés qui l’attendent, le protégé de Nicolas Todt se veut néanmoins ambitieux. Persuadé de pouvoir se montrer à son avantage s’il reste focalisé sur son propre travail, Leclerc entend confirmer en 2018 tout le bien que le paddock pense de lui.

Le championnat du monde de Formule 1 reprendra ses droits le 25 mars prochain du côté de l’Albert Park en Australie. Comment vous sentez-vous à un peu plus d’un mois de vos grands débuts en catégorie reine ?

Super bien. J’en rêve depuis tout petit ! Me dire que je vais débuter ma première saison en Formule 1, c’est juste incroyable. Mais je ne dois pas pour autant oublier de me concentrer sur le travail que j’aurai à mener en F1. 2018 sera une année charnière dans ma carrière. Je me prépare donc activement sur le plan physique afin d’être fin prêt le jour où je monterai dans la nouvelle voiture.

La trêve hivernale est généralement une période assez pénible à vivre pour un pilote, car elle se résume presque exclusivement à une lourde et intensive préparation physique. Comment réussissez-vous à combler le manque de pilotage ?

Il est extrêmement difficile, voire quasi-impossible pour un pilote de combler le manque de roulage. Certes cela n’a strictement rien à voir avec une F1, mais je vais tout de même essayer d’aller un petit peu rouler en kart ces jours-ci histoire de retrouver quelques sensations et de m’amuser. Je passe la majorité de mon temps à parfaire ma condition physique afin de pouvoir être en forme lors des premiers tests de Barcelone. L’envie de piloter une monoplace, on ne peut hélas pas l’assouvir pendant une grande partie de l’hiver. Après, tout le monde est logé à la même enseigne. Il faut simplement l’accepter et se préparer du mieux possible en vue des essais hivernaux.

« La F1 c’est vraiment une grosse étape à franchir, mais je dois avant tout me concentrer sur le travail que j’aurai à effectuer dans la monoplace afin de ramener le meilleur résultat possible à la maison »

Débuter en Formule 1 constitue toujours une étape cruciale dans la vie d’un pilote. Outre le fait de débarquer dans un univers complètement différent de celui que vous avez pu côtoyer par le passé dans les formules de promotion, avez-vous conscience de franchir le plus gros palier de votre carrière en sport automobile ?

Complètement. La F1 ne ressemble en rien aux catégories mineures. Passé du karting à la monoplace constitue déjà un sacré palier. Monter en Formule 1 représente sans aucun doute le deuxième plus gros step dans la vie d’un pilote. Les moteurs étaient tous identiques au sein des formules de promotion par lesquelles je suis passé. L’objectif se résumait donc à effectuer le meilleur travail possible dans la voiture. Si on remplissait cette condition, on savait pertinemment que les résultats suivraient derrière.

En F1 par contre le pilote est beaucoup plus tributaire des performances de sa machine …

Oui. Ce n’est pas tout à fait la même chose en F1, car il y a beaucoup de différence de performance entre les autos. Les procédures à suivre sont également autrement plus nombreuses que dans les petites catégories. La F1 c’est vraiment une grosse étape à franchir, mais je dois avant tout me concentrer sur le travail que j’aurai à effectuer dans la monoplace afin de ramener le meilleur résultat possible à la maison. Je vais également m’atteler à développer la voiture le plus rapidement et le plus efficacement possible tout au long de la saison.

Pour la première fois depuis vos débuts en karting, vous allez aborder une saison en sachant que vous ne n’aurez pas les moyens de jouer la gagne à la régulière. De quelle manière se prépare-t-on mentalement à se contenter des accessits quand, comme vous, on a collectionné les titres dans les catégories inférieures ?

Je vais avant tout chercher à délivrer le meilleur travail possible dans la voiture. Le résultat final importera peu en fin de compte. Le plus important sera pour moi de rester focalisé sur mon job tout en tentant de faire progresser l’auto aussi vite que possible. La F1 est indubitablement un monde complètement différent de ce que j’ai pu connaître par le passé. Je vais donc forcément devoir passer par une petite période d’adaptation. Mais pour pouvoir réaliser un travail efficace en catégorie reine, la clé sera de me concentrer sur ce que j’aurai à faire et uniquement sur ça.

« Je suis très confiant. Avec Fred (Vasseur) à sa tête, l’équipe est vraiment entre de bonnes mains. Je le connais très bien et j’adore la façon dont il travaille »

Vous ferez équipe avec Marcus Ericsson en 2018, un pilote qui n’a certes pas démérité l’an dernier aux côtés de Wehrlein, mais qui ne jouit pas pour autant d’une très grosse réputation à l’intérieur du paddock. Pour espérer impressionner la F1, ne serez-vous pas quelque part obligé de « l’écraser » comme vous aviez surclassé la Formule 2 l’an dernier ?

Marcus a beaucoup d’expérience en F1. Je vais donc déjà tenter d’apprendre à ses côtés. Cependant comme je l’ai évoqué précédemment, mon objectif principal est de produire le meilleur job possible en restant uniquement focalisé sur moi. C’est un enseignement que j’ai tiré de mes précédentes saisons en monoplace. Si je me concentre sur mon travail et si je m’applique à bien le faire, alors je devrais pouvoir démontrer ce que je vaux. Je préfère ne pas me disperser en regardant les autres. Je veille simplement à donner le meilleur de moi-même. On verra ensuite quels résultats je serai en mesure d’obtenir cette saison.

Sauber reste sur quatre saisons très difficiles en Formule 1. Outre ses récurrents problèmes financiers, l’écurie helvétique a également beaucoup souffert sur le plan sportif puisque trois fois sur quatre elle a achevé le championnat à la dixième place. Ces difficultés chroniques vous ont-elles effrayé au moment de rejoindre le team suisse ?

Non, au contraire je suis très confiant. Avec « Fred » (Vasseur) à sa tête, l’équipe est vraiment entre de bonnes mains. Je le connais très bien et j’adore la façon dont il travaille. Un team manager doit bosser de cette manière pour faire progresser l’équipe. Il ne faut également pas négliger l’impact du retour d’Alfa Romeo. Alors oui tant que l’on n’aura pas poser la voiture au sol, il sera difficile de prévoir quoi que ce soit. Notre principale mission sera de développer la voiture le plus rapidement possible tout au long de l’année.

Propos recueillis par Andrea Noviello

Charles Leclerc Frédéric Vasseur
Charles Leclerc se réjouit de retrouver chez Sauber son ancien patron de la GP3 Frédéric Vasseur.
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