Montréal 1998 : le jusqu’au-boutiste

Michael Schumacher Canada 1998
Michael Schumacher coiffe sa dixième victoire en rouge sur les rives du Saint-Laurent.
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Encore dominé par les McLaren en qualification, Michael Schumacher profite des ennuis des flèches d’argent en course pour renouer avec le succès lors du Grand Prix du Canada 1998. Sorti vainqueur de son duel avec Fisichella, l’Allemand empoche sa 29ème victoire en F1 et se relance complètement dans la course au titre.

Relégué à 22 longueurs du leader du championnat Mika Hakkinen après son terrible week-end monégasque, Michael Schumacher sait qu’il ne peut plus se permettre pareille déconvenue à l’avenir. S’il veut enfin conquérir sa troisième couronne mondiale en fin d’année, l’Allemand doit avant tout stopper l’hémorragie et retrouver le chemin de la victoire le plus vite possible. Traditionnellement propice aux premières chaleurs estivales, le rendez-vous canadien dénote cette fois par sa météo maussade. Une brise glaciale frappe même le circuit baptisé en hommage à Gilles Villeneuve, de quoi aiguiser l’appétit d’un « Baron Rouge » à la mémoire aussi vive que ne le sont ses réflexes volant en main. Le pilote Ferrari n’a en effet pas oublié son succès argentin obtenu dans des conditions atmosphériques quasi-similaires en début de saison. Ambitieux, le protégé de Willi Weber comprend cependant qu’il ne détient pas encore de la machine capable de rivaliser avec les redoutables McLaren en qualification.

Si l’écart s’avère moins grand qu’à Monaco ou à Barcelone, il accuse près de trois dixièmes de retard sur la pole, le natif d’Hürt-Hermülheim se contente encore une fois de la troisième place sur la grille de départ derrière les flèches d’argent. Rarement à son avantage au moment de s’élancer, « Schumi » rate son envol et se laisse surprendre par la Benetton de Giancarlo Fisichella. Pas décidé à traîner longtemps derrière l’Italien, le fer de lance de la Scuderia s’offre le scalp du Romain dès le 1er tour à la suite d’une manœuvre autoritaire et somptueuse dans l’épingle du Casino. Neutralisé pendant cinq boucles derrière la voiture de sécurité après un deuxième carambolage au virage 1 (Alexander Wurz étant parti en tonneau lors du premier départ), le Grand Prix reprend ses droits au 6ème passage avec en tête de gondole la McLaren rescapée de David Coulthard (Hakkinen ayant abandonné sur soucis de boîte de vitesses) et la Ferrari de Schumacher.

Une sortie des stands cavalière

Collé aux basques de l’Écossais, le double champion du monde voit son travail de sape récompensé au 18ème tour avec l’abandon du pilote McLaren. Coulthard et Hakkinen hors-jeu, le pilote Ferrari n’a, à priori, plus d’adversaires à sa mesure. Mais c’était sans compter sur le scénario complètement fou de cette septième manche de la saison. Rappelée une troisième fois à la rescousse dans le 20ème tour après le violent crash de Mika Salo, la voiture de sécurité cause indirectement la perte du « petit Mozart de la F1 ». Tirant profit de la neutralisation, l’ancien poulain de Flavio Briatore exécute son premier arrêt-ravitaillement au 20ème passage. Ressorti des stands sans prêter garde à l’arrivée d’Heinz-Harald Frentzen, le « Kaiser » ouvre sa trajectoire, envoyant la Williams de son compatriote se tanquer dans le bac à sable. Logiquement sanctionné d’un stop-and-go de dix secondes pour sa manœuvre, le pilote de 29 ans purge sa pénalité dans la 35ème boucle et ressort au troisième rang derrière Damon Hill.

Facilement revenu dans les échappements de la Jordan, le prodige de Kerpen subtilise rapidement la deuxième place malgré une défense plus que contestable de l’Anglais. Appâté par la saveur d’une victoire à laquelle il n’a plus goûté depuis le mois d’avril, le champion du monde 1995 enchaîne alors les tours de qualification et efface en quelques boucles seulement les 20 secondes de retard qu’il avait accumulé sur le leader de la course Fisichella. Reparti sous le nez du Romain à l’issue de son deuxième passage par les boxes au 50ème tour, le pilote de la F300 reprendra aisément le large en fin d’épreuve pour achever son tourmenté Grand Prix du Canada avec plus de seize secondes d’avance sur la Benetton de l’Italien. Fort d’une seconde victoire acquise de haute lutte, Schumacher récupère la deuxième place du championnat à Coulthard et se place comme le principal rival d’Hakkinen dans la course au titre. La saison 1998 de l’Allemand vient de prendre une toute nouvelle tournure.

 Andrea Noviello

Michael Schumacher Montréal 1998
Michael Schumacher met, avec son succès montréalais, fin à près de deux mois de disette.
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