Gravé dans les mémoires des passionnés comme le circuit ayant coûté la vie au grand Jim Clark, Hockenheim a endossé un nouveau costume, tout aussi peu glorieux, depuis sa profonde mutation en 2002. Réputée jadis pour ses interminables lignes droites dans la forêt et ses vitesses de pointe déraisonnables, l’ancienne piste d’essais de Mercedes est devenue, bien malgré elle, le théâtre préféré de mesquineries en tout genre et autres arrangements entre « amis ». Si Imola (Villeneuve-Pironi), le Paul-Ricard (Prost-Arnoux) ou plus récemment l’A1-Ring (Schumacher-Barrichello) et Sepang (Vettel-Webber) ont, eux aussi, eu droit à leurs lots d’ordres plus ou moins déguisés, le tracé imaginé par Ernst Christ a vu ce type de scénario se répéter à maintes reprises au fil des ans, au risque même de banaliser un acte pourtant honni par les véritables amoureux de course automobile. Cristallisée par le tristement célèbre « Fernando is fasther than you » en 2010, cette ingérence intempestive des équipes sur le déroulé d’un Grand Prix a encore pris une autre tournure cette saison pour ce qui restera très certainement comme la dernière épreuve de Formule 1 disputée sur le sol germanique avant de longues années. Attendue, avec regrets, de la part d’une Scuderia Ferrari habituée à de telles pratiques, les pauvres Rubens Barrichello ou Felipe Massa sont bien placés pour en parler, cette manipulation en règle du résultat final a également été l’apanage d’une écurie Mercedes autrefois louée pour sa vision du sport et la liberté accordée à ses pilotes. En rabaissant Räikkönen et Bottas à un rang de simple porteur d’eau, les deux mastodontes de la catégorie reine ont non seulement privé les deux Finlandais d’une potentielle première victoire en 2018, mais ont surtout de nouveau entaché l’image d’une discipline si souvent décriée pour sa trop grande prévisibilité. Tous les consignes (d’équipe) mènent à Hockenheim !
Andrea Noviello
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