Il avait gardé un petit goût amer de sa précédente tournée d’adieu sur ses terres. Piégé, comme trop souvent durant sa carrière, par la pluie, Felipe Massa avait certes eu droit à une mémorable haie d’honneur de tout le contingent de la Formule 1 à son retour dans la voie des stands, mais la fin prématurée de son Grand Prix à domicile l’avait quelque peu laissé sur sa faim. Lui l’enfant d’Interlagos se refusait à quitter ses compatriotes sur une impression aussi négative. Alors quand l’occasion de prolonger d’un an l’aventure au plus haut niveau du sport automobile s’est présentée à lui, le vice-champion du monde 2008 n’a pas hésité la moindre seconde. Il l’a accepté. Quitte à devoir avaler des couleuvres tout au long d’un championnat 2017 où son sens du sacrifice aura plus que jamais été mis à profit. Condamné à jouer les baby-sitters de luxe pour gosse de riche, le Brésilien n’a pas rechigné à la tâche, conscient qu’une telle occasion de recourir devant les siens ne se représenterait sans doute pas dans le futur. Trop limité par sa monoplace pour espérer rééditer ses exploits passés (2 victoires en 2006 et 2008), le pilote Williams s’est, au moins, évertué à redonner le sourire à des Brésiliens venus par milliers le soutenir une dernière fois. Si sa course aura été éclipsée par les folles remontées de Ricciardo et de Hamilton, le protégé de Nicolas Todt se sera au moins offert une ultime griserie. Tenir tête, tout au long des 71 tours que compte l’épreuve brésilienne, à celui qui fut à la fois son coéquipier et son bourreau (Alonso) lors de sa deuxième carrière à Maranello. Bon vent Felipe !
Andrea Noviello
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