Kevin Magnussen
Il serait grand temps que la Fédération Internationale de l’Automobile se penche sur son cas et mette (enfin) fin aux manœuvres immondes du Danois en piste. Non content d’irradier le paddock de son langage fleuri, Kevin Magnussen ne cesse course après course d’asséner ses coups de roues inconséquents à des adversaires trop aseptisés par le système pour oser la moindre rébellion. Et comme après chacun de ses précédents coups tordus, le natif de Roskilde a osé prétendre qu’il n’était en rien responsable de l’incident puisque les « muppet show » de la FIA l’ont, incompréhensiblement, blanchi de toute responsabilité. Dominé par son coéquipier Grosjean dans l’exercice du tour chronométré, il décroche un très modeste quatorzième chrono à près de trois dixièmes du temps réalisé par le Français, le pilote Haas a provoqué sa perte, et celle de deux autres pilotes par la même occasion, en s’autorisant un nouveau geste indigne d’un vrai pilote de Formule 1. Treizième sur la grille de départ à la faveur de la pénalité subie par Ricciardo, le champion 2013 de F3.5 exécute un assez bon envol, mais se fait enfermer par la Haas sœur de Grosjean. Parti sur l’extérieur dans le « S » de Senna afin de tenter de gagner des positions, l’ancien protégé de McLaren est sur le point de déborder Vandoorne lorsqu’il élargit exagérément sa trajectoire en sortie de virage, entraînant un accrochage en chaîne avec la McLaren du Belge et la Red Bull de Ricciardo. Contraint d’immobiliser sa monoplace quelques mètres plus loin, sa roue avant-gauche ayant cédé lors du choc, le Nordique enregistre son cinquième abandon de la saison et renforce un peu plus son statut de pilote le plus détesté du paddock. Pire, en prétendant après le Grand Prix que l’animosité dont faisait preuve ses congénères à son égard n’était rien d’autre que de la crainte, Magnussen s’est autoproclamé comme le plus imbuvable et pitoyable pilote de toute l’histoire de la discipline. Vivement que Haas nous en débarrasse !
Valtteri Bottas
Comment le Finlandais a-t-il aussi facilement pu laisser filer une victoire qui lui semblait promise après sa magnifique performance des qualifications ? Dans le coup dès les premières séances libres du vendredi, Valtteri Bottas est graduellement monté en puissance le samedi, signant le meilleur temps des libres 3 avant de rééditer sa performance lors des qualifications en soufflant, à l’issue de son dernier run, la pole position à Vettel pour 38ème millièmes. Favori désigné de la course après les déboires de son coéquipier Hamilton dans l’exercice du tour chronométré, le natif de Nastola a tout perdu dès le départ en se laissant candidement déborder par la Ferrari de Vettel dans le « S » de Senna. De nouveau piégé par l’Allemand lors du restart, le pilote Mercedes n’a ensuite jamais été en mesure de tenir le rythme imprimé par le quadruple champion du monde. Relégué à 2,2 secondes de « Baby-Schumi » à l’entame du 13ème tour, le champion 2011 de GP3 reprend légèrement du poil de la bête en fin de relais sans pour autant revenir dans la zone DRS comme l’y incite son écurie par radio. Incapable de venir à bout du fer de lance de la Scuderia sur la piste, l’ancien protégé de Toto Wolff tente alors le pari de « l’undercut » en s’arrêtant chausser les pneus tendres dans la 28ème boucle. Hélas pour lui, Ferrari rappelle Vettel à son stand un tour plus tard et annihile la stratégie du clan Mercedes. Revenu dans le sillage de son adversaire grâce à son pit-stop anticipé, le Nordique se laisse toutefois de nouveau décrocher au risque même de voir sa deuxième place un temps menacée par son compatriote Räikkönen. Finalement sauvé par le retour d’Hamilton sur le champion du monde 2007, l’ex-pilote Williams signe un douzième podium cette saison en forme de cache misère. Surclassé en course par un Hamilton autrement plus compétitif au volant de la même voiture, Bottas dit non seulement adieu à ses chances de ravir la deuxième place du championnat à Vettel, mais égratigne encore davantage son statut au sein d’une écurie Mercedes qui risque bien de regretter de l’avoir prolongé aussi rapidement à la fin de l’été. Une énigme.
Romain Grosjean
Le Français est passé par tous les sentiments lors de ce week-end brésilien. Après avoir su tirer son épingle du jeu en qualification, il décroche le douzième temps à seulement 1,5 seconde du poleman Bottas, Romain Grosjean a vécu un véritable calvaire dimanche en course. Propulsé sur la onzième place de la grille à la faveur du recul de Ricciardo, le pilote Haas exécute un bon départ bien qu’il ne gagne aucune place. Poussé sur l’extérieur par la McLaren de Vandoorne, le natif de Genève se fait légèrement percuter par le Belge dans le « S » de Senna, un incident à priori mineur, mais au final lourd de conséquences pour l’ancien protégé d’Éric Boullier. Attaqué par son compatriote Ocon dans Ferradura, le champion 2011 de GP2 perd le contrôle de sa VF-17, sans doute en raison d’une baisse de pression de son pneu arrière-gauche, et percute la Force India du Normand. Contraint de s’arrêter inopinément à son stand afin de réparer les dégâts, le leader de l’écurie américaine en profite pour monter les gommes tendres. Relégué en dernière position par Ricciardo dès la relance, l’ex-pilote Lotus va alors se monter incapable d’inquiéter la modeste Sauber de Wehrlein. Pénalisé (à tort) de dix secondes par la FIA pour avoir provoqué l’accrochage avec Ocon, le Tricolore parvient finalement à remonter dans la hiérarchie grâce aux arrêts de Stroll et de Hartley. Installé en quinzième position, le pilote flanqué du numéro 8 réussit à contenir les assauts répétés du débutant québécois pendant une grosse dizaine de tours avant de logiquement céder, ses pneus étant déjà bien usés, dans la 46ème boucle. Passé dans la foulée par Gasly, il décide alors de s’arrêter une deuxième fois à son stand afin de monter des supertendres. Retombé en dernière position, Grosjean échappera finalement à l’humiliation de la lanterne rouge grâce à la crevaison de Stroll au 69ème passage. Un bien maigre lot de consolation dans un après-midi cauchemardesque.
Lance Stroll
Largement favorisé par son équipe lors du dernier Grand Prix du Mexique, le Canadien s’est présenté à Interlagos avec le statut (trompeur) de meilleur pilote Williams au classement. Un poids sans doute trop lourd à porter tant Lance Stroll aura souffert de la comparaison avec son expérimenté coéquipier Massa lors de ce week-end brésilien. Privé de roulage en libres 3 par un problème de boîte de vitesse, le débutant a d’abord pris le bouillon en qualification, concédant près d’une seconde sur le chrono réalisé par le vice-champion du monde 2008. Seizième sur la grille grâce aux multiples pénalités infligées aux pilotes motorisés par Renault, le Montréalais connaît une mise en action pour le moins calamiteuse puisqu’il se retrouve avant-dernier (Hamilton s’élançant depuis les stands) dans le « S » de Senna. Passé au travers des accrochages du 1er tour, le champion 2016 de Formule 3 gagne sept places d’un coup et entame la deuxième boucle de course en treizième position. Venu à bout d’Hartley dès la relance au 6ème passage, l’ancien membre de la Ferrari Driver Academy recule d’une place une boucle plus tard lorsque Hamilton vient le piquer dans le premier virage. Obligé également de s’incliner face à la Red Bull de Ricciardo au 11ème tour, le protégé de Claire Williams se joue ensuite de la Sauber d’Ericsson et récupère une treizième position qui sera sienne jusqu’à son premier changement de gommes au 29ème passage. Désormais équipé de pneus tendres, le pilote Williams opère la jonction avec la Haas de Grosjean à partir de la 38ème boucle, mais va longtemps buter sur le Français. Si le Québécois finit par trouver l’ouverture dans le 46ème passage, il perd tout espoir de bien figurer lorsque son pneu avant-gauche part en lambeau à deux boucles de l’arrivée suite à une succession de freinage trop appuyé, le reléguant ainsi au seizième et dernier rang à deux tours de son coéquipier Massa. Redépassé par le Pauliste au championnat, Stroll enregistre sur les terres de l’autre pilote Williams un camouflet bien mal venu à l’heure où il devrait pourtant commencer à apporter à son écurie de solides garanties en vue de 2018. Beaucoup trop insuffisant.
Andrea Noviello
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