Les Flops du Grand Prix des États-Unis

FIA

Le lamentable précédent de Mexico n’a visiblement pas suffi à remettre du plomb dans la cervelle des « têtes pensantes » de la FIA. Comme lors du dernier Grand Prix du Mexique, la Fédération Internationale de l’Automobile a dépossédé Max Verstappen d’un podium que le Néerlandais était aller chercher sur la piste. Et comme un an plus tôt, l’instance dirigeante a rétrogradé le pilote Red Bull une fois le Grand Prix terminé. Déjà contestable la saison passée, cette décision a suscité encore davantage la controverse à Austin tant la sanction paraît démesurée eu égard à l’infraction commise. Alors certes le jeune prodigue a enfreint la réglementation en effectuant un dépassement en dehors des limites de la piste. Certes le fils de Jos n’aurait très certainement pas réussi à prendre le dessus sur Räikkönen sans son léger court-circuitage du virage 17. Certes enfin Romain Grosjean s’était vu infliger une pénalité encore plus lourde, un drive-trough en l’occurrence, lors du Grand Prix de Hongrie 2013 pour une action similaire à celle du Hollandais. Mais le natif d’Hasselt a-t-il pour autant eu tort de tenter un dépassement audacieux alors qu’un podium était en jeu et que cette manche américaine touchait à sa fin ? Clairement pas. Constamment en train de chercher des solutions afin d’améliorer le spectacle proposé en piste, l’autorité régulatrice devrait plutôt se pencher sur les raisons qui poussent les pilotes à régulièrement outrepasser les limites de la piste. Obsédée à l’idée d’éviter le moindre accident grave en cas de sortie de piste, la FIA a complètement défiguré les tracés de F1 en banalisant la propagation de ces maudits run-off. Pire, en démocratisant l’utilisation de zones de dégagement asphaltées toujours plus larges, l’instance dirigeante a elle-même conduit les pilotes à s’autoriser des manœuvres qu’ils ne se seraient jamais permis d’entreprendre du temps des bacs à sable. Une farce !

Valtteri Bottas

Le chemin de croix du Finlandais en cette deuxième partie de saison 2017 s’est poursuivi à Austin. Totalement inexistant depuis la reprise, Valtteri Bottas a encore souffert le martyre au volant d’une flèche d’argent pourtant intouchable aux mains de son coéquipier Hamilton. Ridiculisé par le triple champion du monde en qualification, il concède quatre dixièmes au natif de Stevenage, le protégé de Toto Wolff a également pris le bouillon en course, achevant sa piètre prestation à 35 secondes de son chef de file. Crédité d’un départ sans fausse note, le Nordique doit dès le 2^ème tour de course contrer les assauts d’un Ricciardo particulièrement entreprenant. Parvenu à repousser les attaques de l’Australien, non sans avoir largement joué avec les limites de la piste, le pilote Mercedes retrouve un semblant de rythme en fin de relais ce qui lui permet de recoller à la Ferrari de Vettel. Appelé à son box dans la 18^ème boucle afin de monter les pneus tendres, le natif de Nastola ressort logiquement en troisième position toujours derrière le fer de lance de la Scuderia. Incapable de tenir le rythme d’un Vettel pourtant lui-même largué par Hamilton, l’ex-pilote Williams se fait progressivement ramarrer par la seconde Ferrari de son compatriote Räikkönen. Sérieusement menacé par le champion du monde 2007 à partir du 36^ème passage, le champion 2011 de GP3 résiste tant bien que mal à « Ice-Man » pendant cinq tours avant de finalement céder sur un dépassement d’école à l’épingle. En grande délicatesse avec ses gommes, le successeur de Rosberg se laisse également déborder par Vettel dans la 51^ème boucle après avoir adopté une trajectoire pour le moins singulière au sommet de la côte. Repassé par son box deux tours plus tard afin de chausser des ultratendres, Bottas conclut sa fade prestation américaine au cinquième rang et entame un peu plus encore le crédit qu’il s’était construit en début d’année. Transparent.

Kevin Magnussen

Le pilote le plus contesté du paddock a donné le sourire à ses détracteurs en se fendant sur les terres de ses employeurs d’une nouvelle prestation des plus insipides. C’est bien simple le Danois s’est montré aussi catastrophique en qualification qu’en course, terminant à chaque fois à une peu envieuse dernière position. Réputé pour son manque de discernement dans les duels rapprochés, le pilote Haas a encore fait étalage de sa bêtise volant en main en tassant inutilement son coéquipier Grosjean lors des libres 2. Une attitude puérile que le natif de Roskilde va répéter dans l’exercice du tour chronométré en bloquant cette fois la Force India de Perez. Logiquement sanctionné de trois places sur la grille pour son attitude, bien que son piteux chrono l’aurait de toute façon obligé à s’élancer depuis la dernière place sur la grille, l’ancien protégé de McLaren bénéficie finalement de la pluie des pénalités pour grimper à la dix-septième position au moment de l’extinction des feux. Auteur d’une bonne mise en action au cours de laquelle il efface la Williams de Stroll, le champion 2013 de F3.5 trouve le moyen de ruiner son Grand Prix dès le 1^er tour en accrochant Wehrlein sur une tentative de dépassement maladroite. Contraint de rentrer à son box réparer les dégâts, le Nordique profite de cet arrêt anticipé pour chausser les gommes tendres. Ressorti au vingtième et dernier rang, le pilote Haas se débarrasse facilement de la Sauber meurtrie de Wehrlein avant de lentement remonter dans la hiérarchie à la faveur des arrêts au stand de ses adversaires. Revenu dans le sillage de son voisin de garage Grosjean à la onzième place peu après la mi-course, l’ancien pilote Renault ne va alors cesser de dégringoler au classement jusqu’à qu’un Ericsson complètement kamikaze lui assène le coup fatal en l’envoyant en tête-à-queue au 47^ème passage. Rappelé à son box afin de monter les ultratendres deux boucles plus tard, Magnussen rallie l’arrivée derrière son « bourreau » suédois à une seizième place qui illustre parfaitement sa médiocrité actuelle. Pitoyable.

Honda

Le continent nord-américain ne sourit décidément pas au motoriste japonais. Cinq mois après la désillusion d’Indianapolis, Honda a de nouveau vu ses espoirs de briller sur le sol US partir en fumée avec un guise de bouc émissaire ce pauvre Fernando Alonso. Comme toujours prêt à saisir la moindre opportunité qui s’offre à lui de briller, le double champion du monde avait mis toutes les chances de son côté pour renouer avec un top 10 auquel il n’avait plus goutté depuis Budapest. Mais c’eût été trop en demander à un motoriste incapable d’effectuer le moindre progrès en trois saisons de présence en F1. Non content d’être complètement à la rue en termes de performance pure, le gap en vitesse de pointe avec le Mercedes se chiffre encore autour des 30 km/h, le V6 hybride nippon continue course après course de se briser comme du cristal, poussant ainsi les hommes de Woking à cumuler les pénalités sur la grille départ. Si le « Taureau des Asturies » avait pu échapper à ce couperet à Austin, d’où sa belle qualification (9^ème), le natif d’Oviedo a très vite été rattrapé par le manque de fiabilité de son groupe propulseur le dimanche après-midi. Parvenu à se maintenir en huitième position à la suite de la première valse des changements de gommes, le double champion du monde a vu sa manche américaine s’arrêter précipitamment dès le 24^ème tour, la faute à la rupture de son anémique moteur Honda. Guère plus aidé par son motoriste aux États-Unis, il a écopé 30 places de pénalité le samedi pour le changement de son V6, Stoffel Vandoorne peut seulement s’enorgueillir d’avoir réussi à rallier l’arrivée au Texas, presque un exploit quand on sait que McLaren compte à ce stade du championnat déjà 15 abandons (dont 8 directement imputables à son unité de puissance) et que le motoriste japonais a utilisé 109 éléments moteurs sur ses deux voitures contre seulement 44 à Mercedes. Pauvre Toro Rosso.

Andrea Noviello