Qualification : Leclerc à qui perd gagne

Charles Leclerc qualification Mexique 2019
Deuxième des qualifications, Charles Leclerc s'élancera finalement depuis la pole ce dimanche.
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Battu par le seul Verstappen en Q3, Charles Leclerc a finalement hérité de la pole position lors des qualifications du Grand Prix du Mexique. Principal bénéficiaire de la pénalité de trois places infligée au Néerlandais, le pilote Ferrari espère renouer avec le succès et ainsi effacer sa déconvenue de Suzuka.

En deux courses, il avait redonné vie à une Scuderia Ferrari au bord de la déprime avant la pause estivale. En remportant successivement les Grand Prix de Belgique et d’Italie, Charles Leclerc s’était non seulement invité dans la cour des seigneurs de la F1, mais il avait surtout permis à l’écurie la plus titrée de l’histoire de repartir sur des bons rails après une première moitié de championnat complètement ratée. Nouvelle coqueluche d’un paddock toujours prêt à s’enflammer devant les performances inouïes d’un jeune talent, le Monégasque croyait alors, à tort, pouvoir s’imposer comme l’homme fort d’une seconde partie de saison autrement plus indécise que prévu. Car il n’aura suffi que d’un seul évènement contraire (l’undercut de Vettel à Singapour) pour totalement enrayer la machine victorieuse et réinsinuer le doute dans l’esprit du petit protégé de Nicolas Todt. Pris au piège de sa propre équipe à Sotchi (Vettel refusant de lui rétrocéder la tête après avoir bénéficié de son aspiration au départ), l’enfant prodige de la Principauté a, ensuite, complètement dérayé à Suzuka, anéantissant toutes ses chances de succès en ratant son départ puis en accrochant inutilement la Red Bull de Verstappen dans le virage 2.

Reparti du Japon avec une maigre sixième place en poche (un résultat qu’il doit aussi à la disqualification de la Renault de Ricciardo pour système électronique de freinage non-conforme), Leclerc a débarqué à Mexico avec l’ambition chevillée au corps de vite stopper l’hémorragie. Et en caressant l’espoir de regoûter, tout aussi rapidement, à l’enivrant parfum de la victoire. Dans le coup dès la journée inaugurale du vendredi (il signe le deuxième temps en EL1 avant de décrocher le troisième chrono en EL2), le champion 2017 de Formule 2 a encore élevé son niveau de jeu ce samedi, réalisant le meilleur chrono des libres 3 avant de se battre jusqu’au bout pour la position de pointe en qualification. Devancé de justesse (266 millièmes) par ce diable de Max Verstappen, le natif de Monaco a finalement hérité de la pole après les trois places de pénalité infligées au Batave pour non-respect des drapeaux jaunes. « Je suis très satisfait, surtout de notre premier tour en Q3 où la voiture a été très bonne, confie le fer de lance de la Ferrari Driver Academy en interview d’après séance. Pour le second, nous avons essayé de mieux l’équilibrer afin d’avoir plus de train avant. Ça nous a aidé dans le premier secteur, mais cela s’est compliqué par la suite. La Red Bull était la plus rapide aujourd’hui. Nous nous y attendions. »

« Crucial de garder la tête après le départ »

Battu sur la piste par son meilleur ennemi (il signe la deuxième meilleure performance du jour en 1’15’’024), Leclerc a donc récupéré en coulisse les bénéfices d’une pole position qu’il pensait promise à l’enfant terrible de Red Bull. Un cadeau à double tranchant, car si le champion 2016 de GP3 s’élancera finalement du côté le plus adhérent de la piste (Vettel récupérant pour sa part la partie sale), il ne pourra en revanche pas compter sur le phénomène de l’aspiration à l’extinction des feux. De quoi forcément raviver les mauvais souvenirs de Sotchi. « La ligne droite jusqu’au premier virage est extrêmement longue, redoute à raison le pilote de la Scuderia. Je vais donc essayer de capitaliser sur notre bonne vitesse de pointe pour tenter de conserver l’avantage. Je ferai de mon mieux. » Trompé en Russie par le stratagème hasardeux de Ferrari, le Monégasque entend, cette fois, défendre chèrement sa peau, quitte à sortir les muscles face à la monoplace sœur de Vettel et à la Mercedes du leader du championnat Lewis Hamilton. Conscient qu’une grande partie de son dimanche après-midi se jouera au départ, l’ancien poulain de Frédéric Vasseur compte bien se faciliter la tâche en réussissant ce qu’il n’a pas su faire lors des deux dernières courses : conserver l’avantage de sa pole à l’issue du premier virage.

« Il sera crucial de garder la tête après le départ, corrobore l’enfant prodige de la Principauté. Celui qui sortira devant du virage 3 aura un énorme avantage sur les autres parce que le refroidissement représente l’un des facteurs clés sur ce circuit. Les voitures qui devront suivre seront forcément désavantagées. » En pole pour la septième fois de sa jeune carrière, Leclerc partira ce dimanche chaussé de gommes médiums, un choix repris par les tous les autres gros bras du plateau et qui devrait lui permettre de ne pas trop souffrir en début de course sur un tracé où les pneus sont soumis à rude épreuve par la faute (essentiellement) de la faible densité de l’air à Mexico (l’Autodrome Hermanos Rodriguez est situé à 2286 mètres d’altitude). Noyée chaque soir depuis l’entame du week-end, la piste mexicaine sera, de nouveau, « verte » au moment où le Monégasque et ses petits camarades de jeu viendront positionner leur monoplace sur la grille de départ. De quoi rendre la tâche du pilote Ferrari encore un peu plus compliquée et favoriser un phénomène grainage de la gomme qui n’a pas cessé d’empoisonner la vie des équipes depuis le lancement des essais libres 1 vendredi matin.

Andrea Noviello

Charles Leclerc pole Mexico 2019
Après son raté de Suzuka, Leclerc entend rebondir au Mexique en convertissant sa pole en victoire.
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