Charles Leclerc : « On n’est pas aussi mal que ce que le championnat peut montrer » (1/2)

Charles Leclerc Monaco ACM
Malgré la déception de Sakir, Charles Leclerc se montre satisfait de son début de saison en rouge.
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De retour dans sa Principauté natale pour quelques jours de break entre Bakou et Barcelone, Charles Leclerc dresse un premier bilan de sa saison chez Ferrari.

Son arrivée en rouge a soulevé un vent d’enthousiasme rarement aussi perceptible dans la pourtant si paisible Principauté de Monaco. Nouvelle icône d’un pays dont les liens avec le milieu de la course automobile n’ont jamais paru aussi forts, Charles Leclerc a également pris une toute autre dimension à l’intérieur du paddock en liant sa destinée à celle de l’écurie la plus titrée de l’histoire de la Formule 1. Davantage craint et respecté par ses adversaires depuis qu’il a enfilé la combinaison ornée du mythique cheval cabré, le pilote Ferrari n’a pas pour autant modifié son approche du métier de pilote. Toujours aussi critique envers lui-même, le Monégasque continue inlassablement de viser l’excellence dans l’optique de briguer, un jour, la couronne suprême. Invité à confier ses impressions sur ses premiers mois à Maranello lors d’une conférence de presse tout spécialement organisée par la Scuderia dans la tour de contrôle de l’Automobile Club de Monaco, le petit prodige de la Ferrari Driver Academy pose un regard lucide, mais teinté d’optimisme sur son début de saison 2019.

Après quatre courses disputées en 2019, vous occupez la cinquième place du championnat pilotes avec 47 points inscrits. Comment jugez-vous votre entame de saison ? Bonne ou légèrement décevante ?

Je suis plutôt satisfait. La dernière course en Azerbaïdjan ne s’est, hélas, pas déroulée comme je l’aurais souhaité. J’ai commis une erreur le samedi en qualification. Ce sont des choses qui arrivent. Il faut savoir passer outre. La performance était plutôt bonne le dimanche en course. Le premier week-end en Australie m’a, surtout, permis de faire plus ample connaissance avec le team. L’équipe est composée d’un très grand nombre de personnes et il a donc fallu que je m’habitue un peu à ce nouveau contexte. Mais dans l’ensemble, je suis plutôt content de mon début de saison.

Si vous aviez la possibilité de revenir en arrière, qu’aimeriez-vous changer en priorité sur ces quatre premières courses de la saison ? La panne de Sakhir ou le crash de Bakou ?

La panne de Bahreïn, je n’y suis pas pour grand-chose. C’est le sport automobile qui veut ça. On ne peut pas le prévoir à l’avance. Une fois le problème rencontré, on peut éventuellement le résoudre, mais il est difficile d’anticiper un souci technique comme celui que nous avons rencontré à Sakhir. Si je devais changer quelque chose, ce serait clairement l’erreur de samedi à Bakou. On avait le potentiel de signer la pole position ce jour-là. J’ignore si cette erreur m’a, ou non, coûté la pole, mais elle m’a privé d’une bien meilleure place sur la grille de départ.

La SF90 semble bien née comme en atteste ses très bonnes performances de Bahreïn. Pourtant, elle n’a encore rien gagné cette saison. Que lui manque-t-elle pour faire trébucher les Mercedes ? Davantage de rythme en course ?

On doit effectivement travailler sur notre rythme de course. Régler la voiture se révèle assez délicat. Dès qu’on est un peu à côté, on perd un temps conséquent en piste. Mais je reste convaincu que le potentiel de la voiture est là. On a déjà réalisé un « step » à Bakou en qualification. J’espère que d’autres suivront très bientôt. On n’est pas loin. On ne parle pas d’une seconde pleine ou de cinq dixièmes d’écart. On se situe plutôt entre deux et trois dixièmes. Une fois c’est à leur avantage, l’autre fois c’est en notre faveur. À Bahreïn, on était clairement au-dessus. À Bakou aussi on était vraiment bien. Il n’y a qu’en Australie et en Chine que les Mercedes étaient réellement plus fortes. On n’est pas aussi mal que ce que le championnat peut montrer.

« J’y crois encore comme tout le team et heureusement d’ailleurs, car encore une fois on arrive seulement au cinquième Grand Prix de l’année. La voiture a un gros potentiel. Une fois que l’on comprendra comment la régler, on sera très rapide »

En signant quatre doublés en quatre Grand Prix, Mercedes a non seulement écrit l’histoire, mais s’est aussi bâtie une avance substantielle au championnat. La course au titre n’est-elle pas déjà compromise ?

Certes l’écart de points est déjà important (il compte 40 longueurs de retard sur le leader du championnat Valtteri Bottas ndlr), mais on est seulement à la quatrième course de la saison. Le championnat ne fait que commencer. Bien sûr, il sera primordial d’être compétitif à Barcelone. Mais de toute façon rien n’est jamais perdu tant que mathématiquement les jeux restent ouverts. J’y crois encore comme tout le team et heureusement d’ailleurs, car encore une fois on arrive seulement au cinquième Grand Prix de l’année. La voiture a un gros potentiel. Une fois que l’on comprendra comment la régler, on sera très rapide.

Ferrari sera forcément très attendue le week-end prochain en Espagne sur un circuit où elle a particulièrement brillé pendant l’hiver. Cette course peut-elle faire office de tournant dans votre saison ?

Possible. Je me sens plutôt bien sur cette piste même si je dois avouer qu’il est difficile de faire la différence là-bas. Les pilotes couvrent tellement de tours à Barcelone … Les essais hivernaux ne seront pas très représentatifs pour la course, car les températures étaient alors très différentes. On verra comment les choses vont se passer, mais je suis certain que les Mercedes seront très fortes.

Au moment de dévoiler vos ambitions pour cette saison 2019, vous aviez ciblé deux courses : Monaco et Monza. À choisir, préféreriez-vous remporter ces deux Grand Prix très symboliques à vos yeux ou alors n’en gagner aucun des deux, mais jouer le titre mondial jusqu’au bout ?

Jouer le titre jusqu’au bout ! C’est clair et net. J’espère, toutefois, que ma première victoire en F1 arrivera rapidement. On a eu deux opportunités de l’obtenir cette année. La première à Bahreïn. On sait, malheureusement, comment cela s’est terminé. Et la deuxième en Azerbaïdjan. J’espère ne pas avoir à attendre trop longtemps. Si cela pouvait arriver à Monaco, ce serait encore mieux.

Propos recueillis par Andrea Noviello

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