Jusqu’ici, les relations entre le petit prodigue choyé par les hautes sphères de la marque de boisson énergisante et le sourire le plus contagieux du paddock se voulaient cordiales. Amicales mêmes. En deux saisons de vie commune chez Red Bull, jamais Max Verstappen et Daniel Ricciardo n’en étaient venus à de telles extrémités en piste. Alors certes, le Néerlandais au sang chaud et le serial-dépasseur australien ont vécu quelques moments de tension lors de leurs 40 premiers Grand Prix partagés sous la combinaison frappée du célèbre taureau rouge, quoi de plus logique quand on aspire chacun à devenir un jour champion du monde, mais ils s’étaient toujours montrés plus ou moins raisonnables au moment de s’attaquer l’un à l’autre. Une question de respect sans doute. Une façon aussi de prouver à la concurrence, et à Mercedes en premier lieu, qu’il est encore possible de laisser deux coqs se battre à armes égales sans que la confrontation ne tourne automatiquement au pugilat. Après 24 mois de cohabitation prétendument idyllique, l’apparente cordialité régnant au sein du tandem le plus équilibré du paddock a subitement volé en éclat dans un freinage catastrophe au bout de la ligne droite des stands qui laissera très certainement beaucoup plus de traces dans l’esprit des pilotes Red Bull que l’état-major autrichien ne veut bien le faire croire. Car cette fois, le point de non-retour a été atteint entre le chouchou d’Helmut Marko et le possible remplaçant de Kimi Räikkönen chez Ferrari. En refusant obstinément de céder devant les coups de boutoir répétés de son coéquipier, Verstappen a non seulement outrepassé les limites de l’acceptable, mais a surtout conduit à la perte des deux RB14 à Bakou. En défendant aveuglement sa pépite et en niant son évidente responsabilité dans l’accrochage, l’écurie quadruple championne du monde a, de son côté, torpillé l’harmonie d’un duo désormais condamné à se regarder en chien de faïence. La guerre est déclarée !
Andrea Noviello
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