Romain Grosjean
En fracassant sa Haas dans le mur du dernier virage lors d’un tour de mise en grille très arrosé en 2016 à Interlagos, Romain Grosjean avait déjà placé le curseur de la boulette à des hauteurs infiniment élevées. Mais le Français, décidément pas avare en bêtises depuis son arrivée en F1, a réussi à se surpasser dans les rues de Bakou en perdant le contrôle de sa monoplace sous régime de voiture de sécurité. Particulièrement brouillon en essais libres, il accumule les excursions hors-pistes et frôle même la correctionnel le vendredi matin, le pilote Haas s’est montré tout aussi approximatif lors de la séance qualificative, ruinant son samedi après-midi dès son entrée en piste en tirant tout droit dans l’échappatoire du virage 3. Resté bloqué dans la voie de dégagement en raison d’un souci hydraulique, le natif de Genève s’élance depuis la dernière place sur la grille, un handicap qu’il va toutefois parvenir à surmonter grâce à un envol bien négocié. Passé au travers des embûches du départ, le fer de lance de l’écurie américaine pointe déjà au treizième rang au moment où le Grand Prix reprend ses droits dans le 6ème tour. Venu à bout de la McLaren de Vandoorne deux boucles plus tard, le Tricolore se débarrasse dans la foulée de son compatriote Gasly avant d’intégrer le top dix au 11ème passage à la suite de l’abandon d’Hulkenberg. Revenu au huitième rang derrière la Force India de Perez au 29ème tour à la faveur des changements de pneus de ses adversaires, il a effectué le sien en tout début de course, le champion 2011 de GP2 gagne deux autres positions lorsque les Red Bull s’accrochent dans la 40ème boucle. Repassé logiquement à son stand chaussé des ultratendres, Grosjean tente de maintenir ses gommes neuves en température lorsqu’il encastre, sous safety-car, sa VF-18 contre le mur, réduisant à néant tous les bénéfices d’une superbe remontée. Une erreur indigne d’un pilote de Formule 1.
Max Verstappen
Lui aussi les accumule en cette entame de championnat 2018. Après son tête-à-queue de Melbourne, sa sortie de piste lors des qualifications de Bahreïn, son contact inutile avec Hamilton toujours à Sakhir ou encore son attaque suicide sur Vettel à Shanghai, Max Verstappen s’est fendu d’une nouvelle bourde en Azerbaïdjan en provoquant un accrochage largement évitable avec son coéquipier Ricciardo. Parti à la faute dès les libres 1, le Néerlandais passe également tout près de la correctionnel en qualification lors d’une séance où il subit pour la deuxième fois de l’année la domination de son voisin de garage. Prudent à l’extinction des feux, le fils de Jos profite du restart au 6ème tour pour subtiliser la quatrième place à l’Australien sur un freinage incisif au virage 2. Particulièrement virile dans sa défense face à la Renault de Sainz, il enchaîne les changements de trajectoires intempestifs en pleine ligne droite, le champion du monde 2013 de karting ne va guère se révéler plus tendre lors de son duel fratricide avec la Red Bull sœur de Ricciardo. Exagérément rugueux au moment de l’attaque de son coéquipier dans la 12ème boucle, il heurte la roue de « Smiling » en écartant trop généreusement sa trajectoire en sortie du virage 1, le Batave se montre tout aussi inflexible quinze tours plus tard en résistant plus que de raison à une nouvelle offensive de l’Australien. Finalement contraint de céder au 35ème passage, le protégé d’Helmut Marko récupère son bien au jeu des arrêts au stand, il stoppe un tour après le natif de Perth, avant que son excès d’agressivité en phase défensive ne lui soit, cette fois, définitivement fatale. En épousant à deux reprises les mouvements de trajectoire de son coéquipier dans la ligne droite des stands, le Hollandais pousse « Ricci » à le percuter, éliminant de facto les deux Red Bull au 40ème tour. Encore une fois absout de ses responsabilités par les hauts décisionnaires de l’écurie autrichienne, Verstappen va pourtant devoir sérieusement se remettre en question s’il compte devenir un jour plus qu’un simple feu-follet. N’apprend toujours pas de ses fautes.
Kevin Magnussen
Le pilote le plus détesté et détestable du paddock a de nouveau fait des siennes dans la capitale azérie. Non content de se montrer inexistant en course, Kevin Magnussen s’est permis, encore une fois, de dépasser les limites de l’acceptable en poussant Gasly contre le mur à plus de 300 km/h au moment de la dernière relance. Discret en essais libres, le Danois n’a pas davantage brillé dans l’exercice du tour chronométré, même s’il peut se targuer d’avoir hissé (de justesse) sa Haas en Q2 à la quinzième place. Crédité d’une mise en action catastrophique, l’ex-pilote McLaren tombe en avant-dernière position devant la seule Sauber d’Ericsson. Son Grand Prix d’Azerbaïdjan n’offrant d’ores et déjà que peu de perspectives, le Nordique stoppe à son box dès la fin du 1er tour pour troquer ses pneus supertendres contre des tendres. Surpris par Alonso au restart, le natif de Roskilde tombe même en dernière position dans la 10ème boucle après avoir dû s’incliner face à Ericsson. Incapable de soutenir la comparaison avec son voisin de garage Grosjean, le Français étant lui remonté jusque dans le top dix, le champion 2013 de F3.5 végète un long moment dans les bas-fonds du classement avant de bénéficier des arrêts de ses adversaires pour opérer un timide retour vers le milieu de la hiérarchie. Treizième au moment du sabordage en règle des deux Red Bull, le fils de Jan hérite d’une dixième place inespérée lorsque son coéquipier Grosjean se sort dans le mur sous régime de voiture de sécurité au 43ème passage. Décidé à ne pas laisser échapper une si belle occasion d’inscrire des points pour la troisième fois consécutive, le pilote Haas oppose une fin de non-recevoir plus que condamnable à l’attaque de Gasly lors du restart en tassant à deux reprises le Tricolore vers le mur. Logiquement sanctionné de dix secondes de pénalité et d’un retrait de deux points sur son permis pour son geste infame, Magnussen s’attire de nouveau les foudres de ses congénères et ternit un peu plus encore une réputation déjà peu reluisante à l’intérieur du paddock. Il serait grand temps que la fédération se penche sur son cas.
Sergey Sirotkin
Préféré au revenant Kubica pendant l’hiver pour le poste de second pilote Williams, merci au passage à son généreux sponsor SMP, Sergey Sirotkin n’a toujours pas réussi à justifier le choix opéré par les décideurs de l’écurie basée à Grove à l’occasion de cette quatrième étape de la saison. Régulièrement devancé en course par le pourtant très contesté Stroll, le Russe a donné du grain à moudre à ses détracteurs en passant complètement à côté de son rendez-vous azéri. Solide douzième des qualifications, il ne concède que trois dixièmes à son voisin de garage canadien, l’ex-pilote essayeur Renault s’élance finalement un rang plus haut sur la grille à la faveur de la pénalité infligée à Hulkenberg. Un avantage dont il ne tirera aucun bénéfice, la faute à un 1er tour cataclysmique dans lequel il va non seulement condamner ses propres chances de voir le drapeau à damier une troisième fois d’affilée, mais aussi être impliqué dans deux accrochages en l’espace de deux virages. Auteur d’un envol correct, le pilote Williams tente, sans succès, de se défaire de son coéquipier dans le premier virage en optant pour une trajectoire extérieure. Toujours en lutte avec le Canadien à l’amorce du virage 2, le natif de Moscou en oublie complètement de prêter attention aux pilotes placés devant lui et percute de plein fouet l’arrière de la monoplace du Mexicain Perez. Devenu une proie facile pour ses adversaires directs, le Moscovite subit en sortie de virage l’attaque conjuguée d’Alonso (sur sa gauche) et d’Hulkenberg (sur sa droite). Pris en sandwich entre la McLaren de l’Espagnol et la Renault de l’Allemand, l’ex-pilote ART en Formule 2 ne peut éviter l’accrochage au moment où « Hulk » choisit brusquement de braquer sur son côté. Sa roue avant-gauche détruite dans son contact avec Alonso, Sirotkin doit mettre pied à terre au bout de seulement quelques hectomètres, enregistrant son premier abandon en Formule 1 le jour où les circonstances de course auraient pu, au contraire, lui permette de se révéler. Encore un peu tendre.
Andrea Noviello
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