Carlos Sainz
Mais quelle mouche a donc piqué le jeune espagnol pour ainsi tenter le diable à la sortie des stands sur le débutant Lance Stroll ? En accrochant bêtement le pilote Williams dans le 13ème tour, « Carlito » a non seulement réduit à néant son bon début Grand Prix à Bahreïn, mais s’est surtout inutilement tiré une balle dans le pied en écopant de trois places de pénalité sur la grille de départ de la prochaine manche du championnat en Russie. Victime de la rupture de son pot d’échappement le vendredi en libres 2, l’Espagnol a vu la guigne l’accompagner également lors des qualifications. Confiant quant à ses chances de rejoindre la Q3, le natif de Madrid est resté en rade dès la première partie de la séance, la faute à un ennui moteur alors qu’il était sur le point d’améliorer son chrono. Seulement seizième sur la grille, le fils du double champion du monde des rallyes réalise un 1er tour de folie qui le voit prendre le meilleur sur Palmer, Stroll, Alonso, Wehrlein et Kvyat. Bombardé au onzième rang par son entame de course supersonique, le pilote Toro Rosso se retrouve rapidement pris en sandwich entre les deux Force India d’Ocon et de Perez. Collé aux basques du Français tout le premier relais, l’Ibère ne parvient toutefois pas à porter d’attaque sur le jeune protégé de Mercedes. Faute d’avoir pu disposer du Tricolore en piste, le champion 2014 de F3.5 tente de s’en défaire au stand. En s’arrêtant au 12ème passage, soit une boucle après le pilote Force India, le Madrilène espère damer le pion à Ocon. Peine perdue. Sa sortie des stands cavalière et son stupide accrochage avec la Williams de Stroll en décideront autrement. Contraint de s’arrêter seulement quelques mètres après avoir violemment percuté le Canadien, Sainz enregistre son premier abandon de la saison et se voit créditer de deux points de pénalités bien évitables sur sa Super Licence. Doit apprendre à reconnaître ses torts.
Marcus Ericsson
Éclipsé par le débutant Giovinazzi en Australie, le Suédois s’était ensuite contenté du strict minimum à Shanghai pendant que son voisin de garage accumulait les bourdes tout au long du week-end. Avec le tant attendu retour de Wehrlein à Bahreïn, Marcus Ericsson pouvait enfin s’étalonner à l’un des pilotes les plus prometteurs de sa génération. Et force est de constater que le bilan s’avère très sévère pour le Nordique. Pour faire simple, le natif de Kumla a tout simplement été tourné en ridicule par le petit protégé de Mercedes dans la nuit éclairée de Sakhir. Humilié par Wehrlein en qualification, il ne décroche qu’un piteux 19ème temps à 1,1 seconde de son coéquipier, l’ancien pilote Caterham a encore plus pris le bouillon en course. Auteur d’un très mauvais envol, l’ancien pensionnaire de DAMS en GP2 recule en dernière position derrière la Toro Rosso de Kvyat, une place que le Suédois ne va pas quitter jusqu’à l’entame de la première salve des changements de pneus. Parti sur une stratégie décalée à un seul pit-stop, le pilote Sauber effectue un relais marathon en gommes tendres qui lui vaut un temps d’occuper la huitième position. Facilement dépassé par Grosjean, Alonso ou son coéquipier Wehrlein, le pilote flanqué du numéro 9 retrouve sa dernière place et perd progressivement le contact avec le reste du peloton. Enfin appelé son stand afin de monter les supertendres dans la 33ème boucle, le Suédois regagne un peu de rythme (il signe même le dixième meilleur tour en course) et se permet de recoller à la Renault de Palmer. Venu à bout du Britannique grâce au second arrêt au stand du fils de Jonathan quatre tours plus tard, Ericsson conservera sa quatorzième place jusque dans la 52ème boucle, moment choisi par sa boîte de vitesse pour rendre l’âme. Triste épilogue d’un week-end catastrophique.
McLaren-Honda
C’est une constante depuis le début du championnat. McLaren-Honda enchaîne les humiliations les unes derrière les autres sans qu’aucun rayon d’espoir ne puisse transpercer la zone orageuse dans laquelle s’est enlisée le mythique duo anglo-japonais. Toujours aussi pathétiques dans l’exercice du tour chronométré, Vandoorne échouant au 17ème rang tandis qu’Alonso décrochait le 15ème chrono, les MCL32 ne se sont guères montrées plus à leur avantage sur la durée d’un Grand Prix. Doux euphémisme. Trahi par son MGU-H après avoir déjà subi deux avaries identiques en essais libres, le Belge n’a même pas été en mesure de prendre le départ. Crédité une fois n’est pas coutume d’un envol moyen, le « Taureau des Asturies » conserve, lui, sa quinzième place pendant tout le premier relais jusqu’à que l’intervention de la voiture de sécurité au 13ème tour et le double abandon de Sainz et de Stroll ne lui permettent de grimper dans la hiérarchie. Douzième à sa sortie des box, l’Espagnol tire habillement parti de ses gommes tendres neuves pour subtiliser la onzième position à la Sauber d’Ericsson. Obligé de compenser la médiocrité de son groupe propulser par un peu de roublardise, le double champion du monde résiste tant bien que mal aux assauts de Palmer et de Kvyat avant de logiquement s’incliner coup sur coup. Pas décidé à rendre les armes, le natif d’Oviedo va profiter du duel entre le Britannique et le Russe au 30ème passage pour de nouveau griller la politesse à la Renault dans le virage 4. De retour à son stand six boucles plus tard afin de monter les supertendres, l’ancien protégé de Flavio Briatore vit une fin de Grand Prix plus calme avant que sa mécanique ne l’abandonne encore une fois. Rentré mettre pied à terre dans son box au 55ème passage, Alonso accumule un troisième abandon en autant de courses, portant le total de retrait de l’écurie britannique à cinq depuis la manche d’ouverture en Australie. Un fiasco.
Kevin Magnussen
Écarté par Renault pour son manque de constance tout au long du dernier championnat, Kevin Magnussen n’a visiblement toujours assimilé l’importance du mot régularité. Premier pilote Haas à inscrire des points cette saison en Chine, le Danois est de nouveau retombé dans des travers à Sakhir. Et dans les grandes largeurs. Lamentablement éliminé dès la Q1 en qualification, il n’enregistre que le vingtième et dernier chrono après avoir vu son ultime tentative avortée par l’incident moteur de Sainz, le champion 2013 de F3.5 ne s’est pas montré beaucoup plus convaincant lors des neuf petits tours qu’il a eu l’occasion de couvrir dans la nuit de Bahreïn. Crédité d’un envol somme toute moyen, l’ancien protégé de McLaren profite du départ catastrophique d’Ericsson pour gagner une place avant d’aborder le virage 1. Habilement venu à bout de la seconde Sauber de Wehrlein trois virages plus loin, le Nordique va également bénéficier de l’empoignade virile entre les deux coéquipiers de chez Toro Rosso pour subtiliser la seizième place à Kvyat dans la fin de la 1ère boucle. Coincé derrière la pourtant très peu performante McLaren d’Alonso, le pilote flanqué du numéro 20 végète en queue de peloton quand la puissance de son moteur Ferrari disparait soudainement dans le 9ème tour. Forcé de stopper sa VF-17 sur le bas-côté à la fin du premier secteur, le fils de Jan abandonne pour la deuxième fois en trois courses, confirmant ainsi le manque de fiabilité globale des machines américaines en cette année 2017. Pire en se montrant aussi absent à Bahreïn, notamment dans l’exercice du tour chronométré, Magnussen perpétue son image de pilote inconstant et son incapacité à soutenir, sur la durée, la comparaison avec son coéquipier Grosjean. Inquiétant.
Andrea Noviello
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