Les Flops du Grand Prix de Monaco

Max Verstappen the flop Monaco 2018
Auteur d'une nouvelle bourde grossière à Monaco, Max Verstappen traverse sa pire période en F1.
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Max Verstappen

Max Verstappen flop Monaco 2018

Inexplicablement épargné par l’état-major de Red Bull en dépit de ses bourdes à répétition en 2018, Max Verstappen a cette fois subi les remontrances de Christian Horner et de Helmut Marko après avoir jeté en pâture une possible victoire en Principauté dès les essais libres 3. Devancé in extremis par son coéquipier Ricciardo lors des deux séances du vendredi, le Néerlandais a, de nouveau, laissé parler son orgueil en repartant à l’assaut du chronomètre à moins de six minutes de la fin de l’ultime répétition du week-end quand rien ne justifiait une telle prise de risque à seulement deux heures de la séance qualificative la plus importante de la saison. Parti, comme en 2016, à la faute dans le deuxième « S » de la Piscine, le pilote Red Bull a perdu tout chance de bien figurer sur un circuit où dépasser relève de l’exploit en explosant bêtement sa RB14 dans le rail. Bon dernier sur la grille, le Batave profite d’une mise en action idoine pour se défaire d’entrée des deux Haas de Grosjean et de Magnussen. Facilement venu à bout d’Ericsson (5ème tour), Stroll (7ème tour) et Hartley (8ème tour) en début de Grand Prix, le fils de Jos va en revanche buter sur la Sauber du débutant Leclerc jusqu’à l’arrêt du Monégasque dans la 15ème boucle. Coincé ensuite derrière Vandoorne, le champion du monde 2013 de Karting reprend sa marche en avant avec l’arrêt du Belge en dépit d’un léger problème de rétrogradage. Resté en piste le plus longtemps possible, le Hollandais marque finalement son pit-stop au 48ème passage et tire habilement parti de ses gommes neuves pour dépasser Sainz dix boucles plus tard sur une manœuvre magistrale à la chicane du port. Neuvième sous le drapeau à damier, Verstappen a certes brillamment limité les dégâts en course, mais sa boulette du samedi matin rappelle cruellement les manques d’un pilote encore trop impétueux pour espérer venir se mêler à la lutte avec les gros bras du championnat. Il serait peut-être temps pour lui d’apprendre à réfréner ses ardeurs.

Pirelli

Pirelli flop Monaco 2018

En introduisant pour la première fois de l’année son nouveau composé hypertendres en Principauté, Pirelli croyait, à tort, pouvoir offrir à ce 76ème Grand Prix de Monaco de l’histoire un spectacle à la hauteur de son standing. Résultat : le manufacturier italien s’est trompé sur toute la ligne. Si la gomme la plus tendre de la gamme développée par l’entreprise milanaise a logiquement assuré le spectacle samedi en qualification, Ricciardo explosant de plus d’une seconde le précédent record fixé par Räikkönen en 2017, elle a revanche largement contribué au piètre spectacle proposé tout au long de cette sixième course du championnat. Contraints d’adopter un rythme de sénateur dès l’extinction des feux (près de dix secondes plus lent que les temps réalisés lors de la séance qualificative), les pilotes n’ont ainsi jamais pu attaquer sur un circuit pourtant régulièrement réasphalté chaque année et pas vraiment réputé pour martyriser les pneus. Pire, les autres composés apportés par la firme transalpine sur le rocher n’ont guère autorisé de bien meilleures performances sur les longs relais, les supertendres comme les ultratendres affichant les mêmes carences en termes de durabilité et occasionnant de sérieux problèmes de graining qui a plombé l’après-midi d’une grande majorité du plateau. Logiquement pointé du doigt par l’ensemble des écuries après la course, le manufacturier italien a encore un peu plus terni son image au sein d’un paddock plus forcément enclin à poursuivre la collaboration avec une entreprise incapable de fournir des gommes à la hauteur de la discipline depuis son arrivée en 2011. Son contrat d’exclusivité avec la catégorie reine arrivant à échéance en fin de saison prochaine, Pirelli va sérieusement devoir se remettre en cause d’ici là si elle souhaite prolonger son implication au plus haut niveau du sport automobile mondial. Pas une mince affaire.

Lance Stroll

Lance Stroll flop Monaco 2018

Le Canadien au chéquier sans doute plus lourd que son pied droit a encore affiché un bien triste visage dans les rues impitoyables de la Principauté. Écrasé tout le week-end par son coéquipier Sirotkin, Lance Stroll a également multiplié les approximations lors d’un Grand Prix où il se sera davantage illustré par ses passages répétés dans la voie des stands plutôt que par son brio volant en main. En difficulté dès les essais libres, le Québécois a tout d’abord pris le bouillon dans l’exercice du tour chronométré, décrochant un piteux dix-huitième temps à huit dixièmes du chrono réalisé par son voisin de garage. Son dimanche après-midi ne sera guère plus flamboyant. Auteur d’un envol moyen, le pilote Williams commet une première bourde dès le 1er tour de course en heurtant bêtement la Sauber d’Ericsson devant lui dans la descente du Mirabeau. À priori bénin sur le coup, le natif de Montréal parvenant dans la foulée à se défaire du Suédois au virage du Fairmont, le contact se révèle pourtant lourd de conséquence puisque le roue avant-gauche de la FW41 crève dans la 9ème boucle, contraignant le champion 2016 de Formule 3 à s’arrêter prématurément à son box pour changer de museau et monter des supertendres. Relégué à la dernière place derrière son coéquipier Sirotkin, le protégé de Claire Williams subit une nouvelle crevaison au 37ème passage ce qui l’oblige à repasser par les stands pour chausser, cette fois, des gommes hypertendres. Pas franchement plus à l’aise avec le composé le plus tendre des Pirelli, il effectuera un troisième pit-stop au 62ème tour, le Montréalais végète en position de lanterne rouge jusqu’au baisser du drapeau à damier, ne devant de terminer dix-septième qu’aux abandons conjugués d’Alonso, Leclerc et Hartley. Complètement à côté de ses pompes à Monaco, Stroll enregistre son premier revers en course face à Sirotkin au plus mauvais moment alors que se profile son rendez-vous à domicile dans deux semaines. Inquiétant.

Haas

Haas flop Monaco 2018

La belle surprise de ce début de saison est complètement passée au travers de son rendez-vous monégasque. Déjà absente à Bakou, Haas a encore une fois éprouvé les pires difficultés à faire fonctionner ses machines sur le tourniquet de la Principauté. Visiblement nerveux depuis sa bourde de Barcelone, il passa tous ses essais libres à se plaindre du trafic, Romain Grosjean a pourtant réalisé une performance honorable dans l’exercice de la vitesse pure, hissant sa très rétive VF-18 en Q2 à la quinzième place. Rejeté sur la dix-huitième position de la grille par sa pénalité espagnole, le Français connaît une mise en action des plus chaotiques, chutant en dernière position à l’amorce du virage de Sainte-Dévote. Élevé de deux places par les malheurs des pilotes Williams, le natif de Genève remonte un temps au seizième rang avant que son changement de pneus dans la 16ème boucle ne le refasse tomber devant Sirotkin. Jamais réellement en mesure d’inquiéter la McLaren de Vandoorne devant lui, l’ancien protégé d’Éric Boullier tente un second pit-stop au 69ème tour qui ne lui sera, au final, d’aucune utilité. Modeste quinzième à l’arrivée grâce aux abandons du trio Alonso-Leclerc-Hartley, Grosjean termine deux places derrière un Kevin Magnussen encore moins performant que lui sur le circuit en ville le plus célèbre du calendrier. Pathétique dix-neuvième chrono des qualifications, il accuse un débours de six dixièmes par rapport au Français, le Danois enregistre lui aussi un très mauvais envol, se laissant surprendre dès l’extinction des feux par la Red Bull de Verstappen. En manque de rythme derrière Ericsson, le natif de Roskilde exécute son unique arrêt au 18ème tour, troquant ses ultratendres contre des supertendres. Pas franchement plus à son avantage lors de son second relais, le champion 2013 de F3.5 réussit néanmoins à se maintenir jusqu’au bout devant la McLaren de Vandoorne, achevant sa toute petite prestation monégasque à plus d’une minute du vainqueur Ricciardo. Un Grand Prix à oublier pour les hommes de Günther Steiner.

Andrea Noviello   

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